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[+1]    #1 11/11/2014 08h57

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Bonjour,

Je profite de la discussion sur le trackers QVAL  (ValueShares US Quantitative Value ETF : nouveau tracker value…) pour initier une discussion plus large sur le "smart beta", mot particulièrement à la mode dans le monde des trackers.

Le smart beta signifie : utiliser un ou plusieurs facteurs/risques pour améliorer la rentabilité globale. Ces facteurs/risques ont été documentés notamment par Fama/French, Carhart. Cependant ils peuvent faire débats car c’est surtout empirique. Par ailleurs, beaucoup disent que justement cela augmente le risque donc que cela revient peu ou prou au même. Ce qui croient que ces facteurs/risques existent et vont probablement perdurer insistent notamment sur les biais liés au comportement des acteurs (moutonnier en particulier).

Les facteurs sont principalement : taille, value, momentum, volatilité.

A titre d’information, ces facteurs expliquent 99% de la performance d’un gérant, donc il est judicieux d’utiliser un tracker (donc avec de moindres frais).

L’idée est d’utiliser ces facteurs, c’est à dire d’ajouter dans son allocation des entreprises qui ont ces facteurs. En anglais, on dit "to tilt". Par exemple on peut faire du tilt Value ou small, c’est à dire surpondérer la partie value ou small. Par exemple, aux US, si on pondère par capitalisation le SP500 fait 80% de la capitalisation du marché, le Russel 1000 90% et le Russel 2000 (les 2000 suivantes) 10%. Ainsi si on met 25% de small (au travers du Russel 2000) dans son portefeuille, on commence à sacrément "tilter".

Il faut faire attention car ce tilt, si il peut vous faire gagner sur le long terme, peut sous-performer pendant un bon bout de temps (jusqu’à 20 ans en fonction des facteurs).

La méthode la plus simple est d’utiliser un seul facteur. Il existe de nombreux trackers value et small, quelques un low volatiliy et quelques rares sur le momentum. (Je mets dans le panier "value" les trackers fondamentaux de type RAFI). Le prix peuvent augmenter avec notamment des frais de 0,6% chez Lyxor pour le Rafi plutôt que 0,15% sur le SP500.

Après, la méthode en vogue est d’utiliser deux facteurs. Cela amène plus de gains et certains trackers aux US restent peu cher. Vanguard, Ishares, et Schwab proposent des "Small Value" ou des "Mid Value" à des frais inférieurs à 0,1% (SPDR est un peu plus cher). Je n’en ai pas trouvé en Europe.

Enfin, il existe les vrais multi facteurs qui combinent la plupart des facteurs cités au dessus et même bien plus, avec par exemple un facteur qualité. C’est un sujet en plein développement, mais la méthode de sélection est souvent peu transparente et les frais beaucoup plus élevés, de 0,4% à plus de 1%.
Amundi en a sorti un récemment sur le monde développé à 0,4% … et il est éligible au PEA. C’est le seul que j’ai trouvé en Europe.

J’en profite pour partager quelques trackers US qui pourraient être d’intérêt:
- PWV - PowerShares Dynamic Large Cap Value Portfolio à 0,57% par an (50 constituants). Sur 10 ans il a fait 11,47% par an contre 7,87% pour le Russel 1000 value et 8,46 pour le Russel 1000.
- RFV - Guggenheim S&P MidCap 400 Pure Value. 0,38% de frais. Mais j’ai l’impression qu’il n’a pas fait mieux qu’un small/value standard.
- IESM - iShares Enhanced U.S. Small-Cap. Frais de 0,36% qui utilise quality/value/size mais est récent.
- SYV - SPDR MFS Systematic Value Equity. Frais de 0,6%.". MFS then uses quantitative models that  systematically evaluate an issuer’s valuation, price and earnings momentum, earnings quality, and other factors to determine periodically, typically not more frequently than once every two to five weeks, which investments to buy and sell."
- FNK - First Trust Mid Cap Value AlphaDEX® Fund. 0,7% de frais. "Standard & Poor’s constructs the Defined Mid Cap Value Index by ranking the stocks from the S&P MidCap 400 Value Index against all the stocks in the S&P 400 Index on growth factors including 3-, 6- and 12-month price appreciation, sales to price and one year sales growth, and separately on value factors including book value to price, cash flow to price and return on assets."

JP Morgan est en train de sortir des ETFs sur le sujet, il y a aussi Flexshare et pas mal de petits sur des niches comme Cambria qui classe les entreprises sur leur "dividendes+rachats d’actions" et bien sûr QVAL dont on parle dans l’autre file.

Que pensez vous des trackers "smart beta" ?
- Les facteurs/risques vous parlent-ils ?
- Est ce que cela vaut le coup de payer un ETF quantitatif nettement plus cher qu’un ETF indexé sur les capitalisation ? (mais tout de même bien moins cher qu’un fonds)

Dernière modification par Fructif (11/11/2014 09h04)

Mots-clés : trackers smart beta / strategic beta / quantitatifs

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#2 11/11/2014 09h34

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Bonjour fructif,
Pour ma part, meme si je trouve interessantes certaines stratégies mises en place dans ces trachers, je pense qu’ils ont quelques défauts rédhibitoires pour qui souhaiterait investir dessus à long terme:

*il s’ agit d’indices relativement "exotiques", quid en cas d’arrêt d’un indice "démodé"? Ou en cas d’abandon pour X raison de l’etf par son promoteur?Vente forcée?pourrez vous trouver un etf suivant la même strategie chez un autre promoteur?

*il est souvent possible de coller peu ou prou à la strategie visée en combinant 2/3 etfs, par exemple donner un biais "small" à un portefeuille pondéré par la capitalisation,en ajoutant un tracker small caps, ou reduire la volatilité via l’ajout d’etf sectoriel.

*et surtout, etes vous sûr que la stratégie mise en place surperformera le marché sur le long terme,et de façon suffisamment élevée pour compenser des frais plus de 5x plus élevés?

Bien sur, il ne s’ agit que de mon avis,ça vaut ce que ça vaut, a chaqu’un de se forger son opinion!

A vous lire,

Garprenti.

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#3 11/11/2014 11h41

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Bonjour,

ce sont justement les questions que je me pose.

J’apporte quelques éléments de réponse.

Les facteurs taille, valeur voir momentum on été bien documenté par entre autre Fama/Frenche/Carhart et par exemple par O’Shaughnessy dans "What’s work on wall street".
Dans "Stocks for the long run" de Jeremy Siegel on voit qu’entre 1958 et 2012 les Small-Value ont fait 17,73% par an contre 10,13% pour le SP500.
Je ne sais pas si ça va continuer comme ça, mais la différence est significative.
Si on prend la vraie vie avec des ETF de Vanguard, sur 10 ans : le Large Cap a fait 8,6% par an, le mid cap a fait 10,34%, le small cap 10,1% et le small cap value 9,32%, et le total market 8,73%.
Sur cette période on peut prendre une surperformance nette de frais de 1 point (sauf que les frais restent extrêmement faibles chez Vanguard pour le small value …).

Si on prend les formules quantitatives plus complexes c’est effectivement beaucoup moins documenté.
Le tracker powershares dont je parlais a bien performé sur les 10 dernières années avec du 11,47% par an en ayant défalqué ses frais de 0,7pts par an. C’est plus de 2 points que mieux que le marché. Mais encore une fois je ne sais pas si cela va continuer et dans quelle proportion.
Pour ce qui est de l’amundi, il vient de sortir. Il s’appuie sur les recherches de l’edhec que l’on peut retrouver là : www.scientificbeta.com. Selon leurs backtest la stratégie ferait 10,8% net return et un indice proportionnel aux capitalisations 9,5%. Sachant que la différence de frais sur les Amundi entre cette stratégie et une classique est entre 0,1 et 0,2 points.

Moralité, j’aurais tendance a commencer par un Small Value, qui est une stratégie éprouvée et peu chère. Parmi les trackers quantitatifs plus compliqués, il faut essayer de ne pas prendre un tracker trop récent, trop petit et trop cher. Et là le Powershares peut faire l’affaire (il a une market cap de 1Md$).

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#4 11/11/2014 13h34

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Une solution intermediaire serait peut-etre d’associer gestion indicielle classique à très bas coûts, et gestion quantitative à coûts un peu plus élevés.
À 50/50,sur un même marché,on se retrouve avec de l’indiciel avec un fort biais vers la strategie quantitative souhaitée,et un coût global qui serait la moyenne des 2!
C’est une solution comme une autre…

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#5 12/11/2014 19h42

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INTP

@Garprenti : l’idée d’associer gestion indicielle classique, et une part de gestion "quantitative" me semble plutôt bonne. A chacun de trouver et de doser la proportion qui lui convient. 

Fructif a écrit :

Pour ce qui est de l’amundi, il vient de sortir. Il s’appuie sur les recherches de l’edhec que l’on peut retrouver là : www.scientificbeta.com. Selon leurs backtest la stratégie ferait 10,8% net return et un indice proportionnel aux capitalisations 9,5%. Sachant que la différence de frais sur les Amundi entre cette stratégie et une classique est entre 0,1 et 0,2 points.

C’est toute la difficulté pour évaluer ces etfs. La question est de savoir quelle peut être la surperformance réelle par rapport un indice classique une fois les frais, taxes et impots déduits. L’éligibilité au PEA est probablement aussi un critère très important pour l’optimisation.

Cordialement,

Eric


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#6 12/11/2014 22h21

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L’Amundi rempli la plupart de mes critères :
- S’appuie sur des facteurs documentés (value, momentum, mid, low volat) qui devraient donner sur le long terme une performance assez bonne, corrélée avec un backtest qui donne une surperformance de 1 point (avec une volatilité inférieure !)
- Ne coûte que 0,02 points  que le tracker Amundi world (mais 0,2 pts de plus si on utilise des trackers régionaux)
- Il a une répartition géographique "cohérente" avec un indice world classique (60% amérique du nord, 25% en Europe, 15% Asie)
- Il est éligible au PEA
- Un effort de documentation intéressant, ce que j’ai trouvé de plus transparent dans ce type d’investissement (même si il faut fouiller)

Mais :
- Il est récent (6 mois)
- Il a une capitalisation de seulement 85 Millions €
- Le backtest est en $

J’ai donc une ligne sur ce tracker dans mon PEA et j’attends avec impatience une version régionale (US en particulier).

Dernière modification par Fructif (12/11/2014 23h01)

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#7 15/11/2014 10h01

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[img]Bonjour,

J’ai avancé dans ma recherche, d’ailleurs il y a beaucoup de littérature sur le sujet.

Je vous mets 2 articles qui me semble intéressants :
- ETF.com
- ETF.com

Voila ce que je retiens à ce stade de mes lectures :
- Les facteurs existent bien, mais ils sont probablement en train de baisser en intensité au fur et à mesure qu’ils sont plus populaires (le marché deviendrait finalement plus "pur").
- Parmi les facteurs deux semblent sortir du lot : le value dans les small et le momentum. (le value dans les big n’existe pas vraiment, le small aurait disparu, le low volality est documenté depuis peu récemment mais est intéressant et je n’ai pas trouvé grand chose sur le quality mais on peut dire qu’il peut s’apparenter à du Growth at Reasonable Price dont on parle beaucoup ici).
- Ils peuvent sous-performer les indices classiques pendant longtemps … il faut donc avoir le cœur bien accroché pour ne pas sortir au mauvais moment de la stratégie (on est son meilleur ennemi).

- Les facteurs ne sont pas vraiment corrélés, donc il peut être intéressant de faire un portefeuille de stratégie. Il faut tout de même faire attention à ne pas acheter au final le marché pour plus cher.
- Tous les ETF dis "smart beta" ne sont pas égaux aux risques. Il faut donc analyser leur proportion sur les différents facteurs. Pour cela on peut utiliser des outils tels que Portfolio Visualizer
- Certains indices ont été créés récemment et sont en fait des backtest. C’est le cas par exemple des "tilt factor" chez MSCI. http://www.msci.com/FactorTilt/ D’ailleurs, j’ai utiliser ces indices pour recalculer les performances, je vous les mets ici :

(la colonne 4 facteurs est : 25% dans chaque catégorie au départ, sans rebalancing. Avec un rebalancing cela ferait certainement mieux // C’est Large+Mid // Ça ne corrobore pas nécessairement exactement ce que j’ai écrit avant)

Au final, le factor investing n’est pas un "free lunch" comme voudraient le faire croire beaucoup. Je suis d’accord avec vous Garprenti on peut mettre une part seulement de son portefeuille dans le "factor investing", disons entre 30 et 40%, mais pour moi 0,7% par an de frais est vraiment la limite haute pour un tracker, et la cible en dessus de 0,4% !

Je vous tiendrai au courant de mes avancées sur un portefeuille "special facteurs US". Il faut que je mixe cette réflexion avec la fiscalité car j’ai le choix entre utiliser des UC dans mon assurance vie (avec un faible choix de trackers, des frais on-top importants) ou le CTO (avec un large choix de trackers et une forte fiscalité sauf si on croit à l’abattement pour détention de longue durée).

Dernière modification par Fructif (15/11/2014 10h10)

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#8 24/02/2015 23h21

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Belle présentation des etf smart beta ! J’y avais réfléchi l’année dernière et j’avais relevé pas mal des points dont vous parlez.

Je n’aime pas trop non plus le manque de transparence et les frais importants, surtout qu’à la base c’est en partie pour leur clarté et leur simplicité que j’ai investi sur des ETF.

J’ai l’impression qu’il y a vraiment de tout dans les smart beta. La puissance de calcul disponible aujourd’hui est telle, qu’il est devenu relativement aisé de faire des milliers de backtests impliquant des centaines de facteurs.
Bien évidemment :  “You’re not going to see a bad backtest. A bad backtest does not make its way out of a research firm.” Smart Beta Top Tips For Advisers - Features & News

C’est également à mon avis une aubaine pour les fournisseurs d’ETF car ces produits sont probablement plus rentables.

Bref pourquoi pas mais de façon marginale.

edit : mais je ne vous cache pas que le discours marketing d’amundi est vendeur, surtout que l’institut économique derrière est réputé.

edit 2 :
Il y aussi un aspect psychologique très important. Comme vous l’indiquiez, les approches "factorielles" peuvent sous-performer pendant de nombreuses années. Personnellement je pense que j’aurais du mal à rester sur un etf dont je comprends mal le fonctionnement lorsque celui-ci sous-performera le marché pour la 5e année consécutive et ne sera plus à la mode. Je suis sûr qu’à ce moment là on me vendra un nouveau produit qui sera bien tentant. Dans le domaine des fonds actifs, le fait de "courir à la performance" fait perdre chaque année pas mal d’argent aux investisseurs par rapport à ce qu’ils auraient pu gagner selon morning star.

Dernière modification par NicolasV (25/02/2015 20h44)

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#9 08/03/2015 15h59

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Oui l’aspect psychologique est très important.
D’ailleurs, pour le tracker Amundi Smart Beta, ils l’ont pris en compte et ils cherchent à réduire le tracking error (quitte à moins performer sur le long terme).

Mais si je prends un autre exemple. Je suis sur le Lyxor US RAFI 1000. Depuis 2007, il a largement surperfomé le MSCI USA (+82% contre +73%). Mais depuis 5 ans il sous-performe et chaque fois que je regarde mon compte j’ai l’impression qu’il fait moins bien que mon tracker SP500. Ce qui me fait "mal au cœur" est aussi qu’il est cher avec du 0,6% … alors si c’est pour sous-performer ! (D’ailleurs depuis 1 an c’est presque vrai le tracker PEA Rafi a fait 32% contre 36% pour le MSCI)

Mais je me bats et je ne l’ai toujours pas vendu. Je le prends comme un bon exercice sur ma capacité à investir en facteur, quitte à sous-performer un certain temps.

J’ai d’ailleurs profité de cette discussion pour regarder le MSCI EMU Value, et ils sous-performe nettement son équivalent non Value depuis 1 an et 5 ans (mais avait fait une superbe surperformance en 2009). Mais comme je n’en ai pas sur mon PEA (mais un peu sur mon AV), je m’en rends moins compte.

Dernière modification par Fructif (08/03/2015 20h13)

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[+1]    #10 08/03/2015 17h17

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Je vous comprends. Personnellement je n’en aurais pas la force à moins que cela concerne un faible % de mon portefeuille, ce qui limite forcément le gain potentiel.

Le gros problème c’est qu’à l’échelle de la bourse 5 ans ce n’est rien, la surperformance systématique s’observe souvent au bout de 25-30ans ce qui à l’échelle humaine est énorme.

Certains disent aussi que les anomalies lorsqu’elles sont découvertes ont tendance à être corrigées. Par exemple j’ai lu une étude qui disait que la prime aux small cap avait quasiment disparu.

Dernière modification par NicolasV (08/03/2015 17h21)

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#11 25/04/2015 16h55

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Alors Nicolas, suite à la lecture des papiers d’Amundi et de l’Edhec vous en pensez quoi de ce smart etf ?

Les backtest montrent qu’il a mieux performé que le World (et pas qu’un peu que ce soit en retour ou en risque) mais surtout qu’il a un résultat très consistant. Il a eu 83% d’année roulante ou il a sous-perfomé. Je viens de recalculer pour être sûr que leur benchmark est cohérent avec un MSCI World.
Et la sous performance est pas énorme lorsqu’elle arrive (sur 2007 cela a fait -3% par rapport au benchmark).
Au bout de 3 ans, il n’y a plus de probabilité de sous performance.

C’est très important pour la psychologie.

Ce ne sont que des backtests, mais c’est l’implementation de concepts bien connu.

Et pour le coup, la chance est avec nous, la première année live est plutôt bonne. Depuis début juin, à son démarrage, il a fait 33,85% contre la tracker world à 31,4%.

D’ailleurs, les gens ne s’y trompent pas, l’actif est désormais à pratiquement 400M€ !

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#12 25/04/2015 21h53

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Oui je me suis davantage renseigné depuis… mais mon avis n’a pas fondamentalement changé !

L’idée est de miser sur plusieurs pays ET sur plusieurs facteurs ET sur plusieurs méthodes de calcul des poids des constituants des poches.
C’est intéressant car en faisant une grosse salade on mise un peu sur tous les chevaux, cela devrait donc permettre de limiter la durée et l’amplitude des écarts avec le marché. Forcément en multipliant les paris on limite également la portée d’un pari gagnant mais je pense que c’est préférable ainsi.

Par ailleurs la combinaison des facteurs peut théoriquement être plus efficiente qu’une solution de 5 ETF factoriels distincts. Mais cela ne me semble pas garanti pour autant.

Le prix à payer de cette "salade" c’est qu’on obtient un ETF qui assez opaque comparé à un ETF cap-weighted value par exemple. Il faut faire confiance aux concepteurs du modèle, comme on ferait confiance au gérant d’un fonds actif.

L’autre écueil des stratégies multi-factorielles c’est qu’elles sont souvent chères. Ici le prix demandé est raisonnable. D’après ce que j’ai lu l’EDHEC risk institute ne facture pas leurs indices (?). Par contre je pense que la différence de coût avec les ETF ’classiques’ risque de s’accentuer au fur et à mesure que les frais de ces ETF se rapprochent des tarifs américains. Cela a déjà commencé chez Ishares et dbx, Lyxor et Amundi devront finir par suivre à mon avis (d’autant plus que la réplication synthétique est en perte de vitesse).

Je pense qu’il est probable que cet ETF soit finalement moins risqué qu’un cap-weighted mono pays ou mono secteur. Attention cependant, il n’y a pour le moment quasiment pas d’historique et les ETF dits ’smart beta’ lancés il y a plusieurs années n’ont généralement pas fait mieux que des grands indices cap-weighted.

Quel poids pèse votre ligne sur cet ETF si ce n’est pas indiscret ?

Dernière modification par NicolasV (25/04/2015 21h59)

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#13 26/04/2015 08h51

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Bonjour,

çela représente actuellement 5% de mon PEA (donc moins encore pour mes actifs globaux), mais j’ai l’intention de faire monter ce pourcentage. Je continuerais à me sentir à l’aise avec 30% sans problème.

Moi je trouve que c’est très bien documenté, et même si c’est complexe il y a une très forte transparence. Une transparence à la fois sur la méthode de construction, les raisons de cette construction, les données historiques et les statistiques associées.
C’est beaucoup moins le cas, je trouve, pour RAFI ou Alphadex (https://www.ftportfolios.com/retail/etf … hadex.aspx), par exemple.

Sur les statistiques associées, ils en font des tonnes, il y a même les régressions contre les facteurs de Fama&French, que je suis en général obligé de recalculer moi même ! Cette partie là est payante, mais vous avez du voir qu’il y a un exemple gratuit sur les US (http://www.scientificbeta.com/download/ … -analytics).

Sur le fond, comme vous savez, j’ai été convaincu par l’approche "facteur", et que combiner des facteurs est une très belle approche, voir une nouvelle approche de création de portefeuilles. Ca n’a pas été inventé par l’Edhec bien sûr. Je ne sais pas qui l’a inventé, mais AQR a commencé a écrire la dessus il y a déjà bien longtemps. D’ailleurs, il y a un livre exceptionnel sur le factor investing qui s’appelle Expected Returns. D’ailleurs Anti Illamen a rejoint AQR. Il traite plutôt de chaque facteur plutôt que de les combiner, mais encore une fois le livre est exceptionnel. En trahissant un peu sa pensée : les facteurs sont des risques et il faut diversifier les risques.
O’Shaugnessy l’a aussi montré depuis longtemps (1ere édition de "What Works on Wall Street" en 1997).

Alors, oui combiner des facteurs, cela finit par faire une "salade", surtout qu’ils ne font pas de l’équipondérer entre les facteurs, mais je trouve cette salade très digeste.

Je trouve cela beaucoup plus accessible que de faire de la sélection de titre soit même de façon quantitative (cf les files sur ce sujet) … et en plus plus efficace fiscalement.

Il est possible aussi de combiner soit même des ETF facteurs (peut être plus compréhensibles individuellement). Par exemple, Ishares a de nouveaux ETF "facteurs" : quality, momentum, low volatility, value, size
Ils l’ont en version World et Europe (mais non éligible au PEA) ; la version US n’est pas accessible de ce côté de l’atlantique !
Dans leur version World, ils sont à 0,3% de TER, donc un peu moins cher.

Il y a un truc bizarre effectivement sur les prix des ETFs avec ces indices, ceux basés aux US ne sont pas moins chers qu’en Europe ! ETF Securities facture 0,4% par an pour le périmètre US, et JPMorgan (qui s’est mis aux ETF) à plus.

Quand on regarde le multi facteur, même aux US l’offre s’agrandit mais n’est pas pléthorique et n’est pas donnée. D’ailleurs, par exemple, ce n’est pas facile de trouver un bon ETF Momentum !

Mais franchement, avoir le tout en un est vraiment sympa ! Et fiscalement pratique sur un CTO.

En ce qui concerne les performance passées, c’est sûr que c’est la Jungle. On trouve quelques fonds sortis depuis 10 ans. Chez First Trust/Alphadex, il y a du bon et du moins bon, surtout vu les énormes frais. Chez Powershares, PWV a bien performé (avec un TER à 0,59%) ; depuis Mars 2005 il a fait 108% contre 74% pour SPY (ce ne sont "que" des performances passées).

Donc pour moi, on ne peut se lancer que sur des peroduit

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#14 26/04/2015 09h07

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Trackers et fonds sont renvoyés dos à dos pour ma part. Leur seule utilité - AMNHA - est d’aller très vite à l’essentiel pour répondre à cette question : quels sont les titres en tête de gondole, tendance en somme.  Après, il suffit d’ajouter une pincée de MM200 et vérifier que les titres choisis sont globalement haussiers et on se fait un portefeuille de 10 en une demi-heure, qui en vaudra bien d’autres et qui aura l’avantage, si le marché emmène tout le monde à la cave, de se retrouver en belle (et nombreuse) compagnie .

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#15 26/04/2015 09h58

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Raskol, je n’ai pas compris votre point

Sinon, j’ai fait quelques calculs pour comparer:
- L’amundi smart beta avec le world (j’ai pris les indices)
- PWV avec le SP500 (en version ETF pour les 2)



On gagne aussi du point de vue de l’Ulcer Index, un indicateur que j’aime bien !

On gagne aussi un peu en temps de recovery des pertes:
[/url]

Dernière modification par Fructif (26/04/2015 10h16)

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#16 26/04/2015 15h02

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C’est vrai que j’ai été un peu dur, il y a clairement un gros effort de transparence (et de recherche) qui a été fait. Mais disons que la complexité de la stratégie est forcément source d’opacité et qu’il est plus difficile d’être certain d’en maîtriser tous les tenants et aboutissants par rapport à un indice plus simple.

L’approche multifactorielle permet de réduire le turnover et surtout de masquer à l’investisseur le large tracking error que peut avoir par période un indice factoriel seul. C’est une très bonne chose pour la psychologie.

Je pense que j’aurais préféré des indices factoriels cap-weighted mais ils indiquent que leur combinaison des différentes méthodes de calculs des poids permet d’augmenter de 50% le ratio de sharpe.

Concernant les performances ils indiquent que l’indice surperforme davantage le marché lorsqu’il est baissier. Les périodes de sous-performance ces 10 dernières années ont été courtes (mais venant d’une stratégie en partie backtestée c’est attendu).

Je partage en tout cas votre analyse.

Un schéma récapitulatif :


edit : Pour les frais je voulais dire que les prix des ETF européens suivant des indices populaires (S&P500, MSCI USA, MSCI Europe, STOXX 600) sont en train de s’aligner sur les tarifs US (~ 10bps).

Dernière modification par NicolasV (26/04/2015 15h40)

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#17 26/04/2015 16h10

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Oui, ils indiquent mieux sur-performer les baisses : sur le marché américain, ils annoncent +0,75% par an lors des marchés en hausse et +4,7% dans les marchés en baisse

Je l’ai calculé sur le world, l’écart existe aussi : +1% contre +5%, d’ailleurs dans les trimestres baissiers il y a ~90% de chances de surperformer. Et la moyenne des trimestres en baisse pour le MSCI World c’est -7,9% contre -6,7% pour le smart.
En 2008, le smart a surperformé de 3% et en 2011 de 1,8%

Vu la "valeur" actuelle des marchés, cela me va bien.

Ils ont backtesté au delà de 2003, uniquement pour les US pour des raisons de disponibilité d’information. Le retour annuel a été de 14,84% contre 10,95% pour le capi pondéré (avec une plus faible volatilité).

Bien sûr, il s’agit de backtest et on ne met au grand jour que les bons backtest, mais cela s’appuie sur des idées beaucoup plus anciennes. Par ailleurs, ca marche sur tous les marché (~2% par de surperformance sur les 10 dernières années), et depuis que c’est live cela continue à fonctionner (entre 2 et 6% sur la dernière année) !

Pour les frais, je suis d’accord avec votre point, et tant mieux (même si on en est encore loin je trouve). Mais si on arrive avec un TER de 0,3 pts supérieur à un ETF Capi pondéré, et une surperformance probable / plutôt régulière de disons 1% par an, éligible au PEA… que demande le peuple !

Dernière modification par Fructif (26/04/2015 16h19)

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#18 26/04/2015 22h01

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Regardez la gamme "core" de dbx et Ishares, certains sont à 0,07%.
----

Il est intéressant de voir que même les pros ont parfois du mal à y voir clair :

EDHEC Risk a écrit :

Due on the one hand to the restriction in access to information and on the other to the sales and marketing stakes represented by the validation in a scientific publication of the relevance and the robustness of the model proposed by its promoters, research in the area of Smart Beta is polluted by conflicts of interest and the difficulties in distinguishing between what is scientific evidence and what stems from the author’s desire to promote a particular weighting scheme.

Even worse, most of the articles that are positioned as objective comparisons of different forms of Smart Beta are written by index promoters or asset managers who sell one strategy, or a very small number of strategies. Unsurprisingly, these comparison articles20 more often than not conclude on the objective superiority of the solution(s) marketed by the authors.
Here too, Smart Beta market practices are no different from those of active managers who like to choose the periods of comparison with their peers.
src p34

A ce sujet pour PWV, Invesco est à la fois le concepteur et vendeur final ?

Dernière modification par NicolasV (26/04/2015 22h09)

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#19 27/04/2015 19h46

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Merci pour le lien, je n’avais pas encore lu cette publication.

PWV utilise Intellidex.

Pour le multi factoriel il y a :
- Intellidex
- Aphadex
- Rafi
- Scientific Beta / Edhec Risk

=> Pour moi c’est bien Scientific Beta qui est le plus transparent.
Autrement, je préférerais probablement mixer moi même des mono facteurs avec du equal weight.

Sinon, oui Ishares a bien baissé ses prix sur sa gamme core, mais ce qui m’agace un peu avec Ishares c’est que tout les ETF UCITS sont disponibles sur Euronext… et en particuliers ceux avec facteurs.

Pareil pour db-x : finalement peu de choix sur Euronext, la gamme core qui n’y est pas.

Mais c’est sûr cela va dans le bon sens.

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[+2]    #20 30/04/2015 12h40

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Bonjour,

j’ai regardé de plus prêt, et il y a effectivement 2 documents à bien lire quand on s’intéresse au factor investing (au delà de French, Frazzini …) :
- Ce papier de Denys Glushkov
- Le document de Morningstar sur le strategic beta

Je ne suis qu’à moitié d’accord avec le premier papier pour différentes raison:
En particulier, les facteurs s’analysent (malheureusement) sur une donnée plus longue que 10 ans, la question est de savoir si on croit à ces facteurs.
Les facteurs small et value ne sont pas chers et existent depuis longtemps.
La question est de savoir si vous êtes prêt à payer pour d’autres facteurs.
Moi j’ai l’impression, que les autres facteurs apportent de la valeur. D’une part des études l’ont montré, et d’autre part j’ai listé l’ensemble des ETF Smart Beta qui ont plus de 3 ans, il y en en a quand même pas mal qui on un alpha positif par rapport à la taille et au value.

Je vous enverrai le document en direct si ca vous intéresse : j’ai listé le poids des différents facteurs, l’alpha, le sharpe etc.


J’ai aussi regardé les smart beta qui ont plus de 10 ans:


Quand on melange tout ça ce n’est pas évident, je vais prendre quelques trackers que je trouve intéressant :
- PWV a quand même un beau track record, avec un risque réduit. Il a un alpha sur small/value mais aussi si on inclue momentum, quality, low beta ! (malgré des frais de 0,57%)
- RZV n’a pas très bien performé, mais c’est parce qu’il est très chargé en value+small (et depuis 10 ans le value n’a pas bien performé). Frais de 0,35% alors qu’un small value classique est plutôt aux alentours de 0,1%, mais comme ils ont moins de value+small, vous devez en mettre plus.
- Les trackers low volat, car ils permettent de capturer cette "anomalie"

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#21 16/05/2015 12h56

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J’étais justement en train de me poser la question de savoir si le bon portefeuille n’était pas 60 ou 70 % indexation totale du marché et le reste en différents tilts dont des ETF monofactoriels.

Je me posais d’ailleurs la question de savoir si on ne pouvait pas considérer deux autres facteurs.

Les dividendes (« un "tiens" vaut mieux que deux "tu l’auras" ») : en effet, il semble que miser sur les hauts rendements soit une bonne stratégie selon Faber.

Je pense également à certains secteurs aux caractéristiques particulières. Pour preuves
* le tilt REIT dans beaucoup de portefeuilles (cf smartporfolio)
* l’article « The Best Performing Sector (Consumer Staples, Part 1) » de O’Shaughnessy
* ce graphique produit par Bernstein



Au passage ça confirme ce que j’écrivais lors de notre échange sur smartportfolio : sous-pondérer les financières et sur-pondérer la consommation de base ne semble pas avoir été absurde (ces vingt dernières années en tout cas)

Dernière réflexion : je pensais que les approches momentum et value était contradictoire. Or, l’article « Value + Momentum: The Tortoise and the Hare » de O’Shaughnessy semble montrer le contraire et qu’une pondération 70% value 30% momentum donne de bon résultats.

Alors un portefeuille 65% total market index + 10 % tracker high yield + 7 % value + 3% momentum + 5% REIT + 5% consumer staple world + 5% health care : stupide ? (bon, il faut encore trouver les tracker éligibles PEA à peu de frais qui vont bien…)

Dernière modification par Gog (16/05/2015 13h00)

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#22 16/05/2015 14h19

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- Le facteur dividendes est le mono-facteur le plus utilisé et de très loin dans le factor investing / smart beta (j’ai les chiffres si vous voulez), il est proche du facteur value et il est à mon sens pas le meilleur. Et ce pour de nombreuses raisons, mais à titre d’exemple, le montant des shares buyback est devenu courant (vous pouvez lire, entre autre, le livre de Faber sur le sujet, il a lancé un ETF "Total Shareholder Value" d’ailleurs).

- Surpondérer certains secteurs est possible mais n’est pas facile, car les meilleurs changent.
C’est sûr que les 20 dernières années les banques ce n’était pas ça, mais depuis 1927 ça a fait des miracles.
Pour "jouer", je vous mets quelques éléments, sur les secteurs aux US :


Les retours annuels (bleu) et la volatilité (orange) sur 1927-2014

(Le secteur Gold est largement négatif)
Sur le long terme les banques ont fait ~17% et les biens de conso non durables ~13%, mais avec une volatilité de 30% pour les banques et de 19% pour la conso non durable. (on ne voit pas "conso non durable" sur ce graphique, je les calculé à côté, c’est un regroupement de ces secteurs).

Il y a des trackers qui font du secteur rotation sur la base de leur valorisation respective (Shiller CAPE), par exemple chez Ossiam mais je les trouve trop chers.
Les REIT c’est un peu différent car c’est "presque" une classe d’actif, car réellement lié à du "physique" (mais ça se discute)

- Mélanger Momentum & Value est tout à fait possible, et selon 2 variantes :
* Choisir les entreprises à la fois value et momentum (en prenant en primaire soit l’un soit l’autre facteur … avec des résultats différents)
* Choisir des entreprises value d’un coté et ajouter des entreprises momentums de l’autre
Il y a débat sur ce qui fonctionne le mieux … mais les 2 fonctionnent.

- Votre portefeuille est loin d’être stupide. Il y a de l’idée mais à mon avis pas vraiment implémentable dans le cadre du PEA. Par ailleurs, je pense que dividend yield est redondant avec value et qu’il faudrait mettre autant de momentum que de value.
A titre personnel, j’ai un PEA avec pas beaucoup de facteur dedans et je me fais un CTO full factoriel, en allant piocher des trackers à l’étranger si nécessaire.

Dernière modification par Fructif (16/05/2015 18h14)

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[+1]    #23 06/06/2015 19h04

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Je viens de terminer le livre « Dual Momentum Investing » de Gary Antonacci. Il consacre un chapitre sur le sujet, intitulé « Smart Beta and other urban legends ». Comme le titre le laisse entendre, il considère que ces ETF sont de la poudre aux yeux et toujours subsituables par des ETF moins chers. Par exemple, il remplace un S&P500 low volatility par un ETF sectoriel sur les consumer staples ou un S&P500 Equal weight par un Russell 2000, un momentum par un mid-cap growth, etc.

Pour lui, on se contentera de répliquer un ETF smart avec un ETF simple (il utilise tout bêtement l’indice utilisé comme benchmark par morning star…)

Autres remarques très intéressantes dans ce chapitre : il considère que le facteur small a été depuis longtemps repéré et adopté par le marché et que cela n’en vaut plus la peine :

A number of researchers have shown that the small-size premium has largely disappeared since at least the 1980s.

Il en va quasiment de même pour le facteur value qui lui aussi, a été adopté et absorbé par le marché et que la prime est de moins en moins significative, si elle existe (le chapitre est encore un peu trop technique pour moi, il semble tout de même accepter que certaines facteurs value valent mieux que d’autres). À titre personnel, ça me paraît évident, s’il suffisait de prendre un ETF qui regarde juste deux ou trois ratios pour choisir les bonnes actions, ça me paraît un « free lunch »… si tout le monde tilt value… y’a plus de value…

Évidemment, je viens également de lire Faber qui, dans « My portfolio for 2015 », annonce faire tout le contraire en plaçant 100 % sur des ETF smart (1/4 value, 1/4 momentum notamment).

Frutif a écrit :

Surpondérer certains secteurs est possible mais n’est pas facile, car les meilleurs changent.

Un coup de momentum pour ne prendre que les 1, 2 ou 3 secteurs qui ont surperformés l’indice sur les 12 derniers mois ? Ça devrait permettre de tilter l’indice sur des secteurs plus offensifs ou défensifs selon que le marché soit en bull/bear. Bon ça devrait arrondir un peu, sans faire des miracles.

P.S. : hâte de voir ce CTO !

Dernière modification par Gog (06/06/2015 19h06)

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#24 07/06/2015 10h07

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Bonjour Gog,

Merci pour ces informations.

Je n’ai pas lu "dual momentum" en détail, même si je trouve cela intéressant. En effet, je crois au momentum … mais pour moi c’est trop d’effort à mettre en oeuvre moi même et surtout à tenir dans la durée, avec les sous-performance et les doutes associés.

D’ailleurs je trouve bizarre que Antonacci crois au Momentum pour "sa" stratégie et pas pour un ETF. Au début du livre, il cite les auteurs classiques concernant les facteurs, que sont entre autre Kennneth & French.

Je vais quand même essayer de répondre à quelques points, parfois je rejoins Antonacci et parfois "moins".

- Je suis d’accord pour dire que plus un facteur documenté et plus il y a des chances pour que ça marche moins (même si je pense que les ETF factoriels représentent un pouieme de l’investissement global au final. Selon Morningstar,  aux US - marché le plus développé sur le sujet - 20% des ETF sont smart beta, et il y a autant d’etf value que growth. Et les fonds dit actifs représentent une majorité des assets.). Cela étant, les facteurs sont à la fois des facteurs de risques et des "anomalies" de psychologie comportementale. Antonacci le décrit bien pour le Momentum, c’est pareil pour les autres facteurs et en particulier le Value ! Je ne sais pas de combien sera l’écart à l’avenir mais je "crois" qu’il continuera à exister.
- Comme on ne sait pas de combien est l’écart il ne faut pas surpayer pour avoir ce gain ! Parfois les ETF "smart beta" sont très chers, mais ils sont parfois abordables ! Prenons, l’example du "small value" de Vanguard : 0,09% … je considère que c’est acceptable (même si c’est presque 2 fois plus cher que le total market de Vanguard). En France, le World Smart Beta d’Amundi est au même pris que le world non smart beta ! (0,4%)
- Il est parfois possible d’approcher une stratégie "smart beta" complexe, mais des produits simples et peu chers. A titre d’exemple, je ne suis pas fan des "equal weight"
- Au dessus, je pensais que le "value" allait continuer à exister. Pour le small, je ne sais pas. Et il y a des débat : par exemple, Assess dit que il a pas disparu si on prend en compte le facteur quality (QMJ). Mais ce que je sais c’est que si on veut avoir un portefeuille de marché, il en faut au moins 15% (et plus si on compte différemment, notamment avec le Private Equity) … alors que beaucoup de portefeuilles n’en ont pas. Par ailleurs, la décorrelation des small à l’international reste forte ; donc un avantage certain ! Par ailleurs, le Small Value semble assez puissant, et encore une fois pas cher !
- Pour le low volatility, il y a heureusement quand même des indices qui choisissent les stocks à faible volatilité avec des contraintes de secteurs. C’est le cas du MSCI. Le Ishares US Minimum Volat (Tracker US) est à 0,15%, ce que je ne trouve pas insultant. Par ailleurs, le Turnover de cet indice est d’un peu plus de 20%, certes largement plus que le MSCI US, mais largement moins que le chiffre qu’il cite (50%).
- Franchement, il a plutôt tendance à choisir des ETF smart beta mal construits ; c’est l’exemple du PowerShares DWA Momentum Portfolio. Je me suis toujours dit que ça ressemblait plus à un etf growth que Momentum ! Il ne faut pas se fier au nom. D’ailleurs, c’est ce que l’on voit quand on fait la régression linéaire (Market 1,13 Size 0,13 Value -0,18 Momentum 0,17). Je fais toujours une régression sur les 3 ou 5 facteurs, quand j’analyse un ETF ou une stratégie smart beta. Point indispensable quand on construit un portefeuille de smart beta, car les facteurs peuvent s’annuler !
Sur ce point précis, prenez MTUM d’Ishares, c’est mille fois mieux ! (très légerement small et value mais 0,45 sur le Momentum !)

Au final :
- Oui il faut faire attention à ce que l’on achete et c’est plus compliqué qu’un tracker cap weighted : il faut vérifier la théorie derrière (car c’est de l’ actif), le turover, le prix demandé …

Sinon, je mets une synthèse des raisons des facteurs/raison/risques/anomalies, qui permet de réflechir à la persistence possible ou non :

Ce tableau vient de MSCI, et je ne l’aurais pas complètement écrit comme ça.
D’ailleurs, il manque pas mal de facteurs de "liquidité" … mais c’est tout de même une bonne base de départ !

Dernière modification par Fructif (07/06/2015 10h36)

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#25 07/06/2015 16h23

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Fructif a écrit :

mais pour moi c’est trop d’effort à mettre en oeuvre moi même et surtout à tenir dans la durée, avec les sous-performance et les doutes associés.

Ah ? L’effort me paraît bien moindre que pour toutes les autres approches (à part un buy & hold sur tout le marché tout bête). De quelle sous-performance parlez-vous ? Enfin… sous-performance par rapport à quoi ?

Pour ma part, je compare à un buy & hold sur la même période et a contrario, c’est plutôt le fait de sortir du marché quand il chute que je trouve rassurant…

Fructif a écrit :

D’ailleurs je trouve bizarre que Antonacci crois au Momentum pour "sa" stratégie et pas pour un ETF.

Oui, je trouve l’auteur particulièrement creux quant au choix du support d’investissement : pourquoi pas un momentum sur les actions elle-mêmes (prendre les 10 meilleures performances du S&P500…) ?

Pourquoi se limiter à ces deux ETF ? Si tout ce qui est sur le marché suit le momentum… pourquoi ne pas prendre un panier avec tous les ETF et fonds de placements (si les perfs nets de frais sont > à celles d’un ETF, pourquoi se gêner ?) et avec sa stratégie, si il s’avère que le plus performant est un ETF « Fabrication de yaourt au Nicaragua » et bien on met 100% dessus… Ça me paraît suicidaire d’aller à 100% sur un secteur et une géographie ultra-concentrée mais je ne vois pas en quoi cette stratégie gênerait Antonacci…

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