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Newsletter de l’IH #376

Thinking out of the box ou complotisme ou défaitisme ?

OBJECTIF DE LA NEWSLETTER DE L’IH

Cette newsletter gratuite partage mes idées et réflexions sur l’investissement dans des actions de sociétés cotées en bourse.

Ponctuellement, d’autres sujets sont abordés, autour de la gestion de patrimoine ou du développement personnel.

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13 commentaires

Commentaire
1) GBL
12/07/2022
CF "Retraites" : Vous êtes sur que "le taux de natalité ne cesse de baisser" en France. Pour ma part, j'ai l'impression que, s'il a baissé jusque vers 1980, depuis il ne bouge plus guère depuis. Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277635?sommaire=4318291
(Et il est bien exact que le taux de natalité n'est pas le seul facteur à prendre en compte, et que le solde d'émigration impacte aussi).
Je vous confirme qu'il est "simpliste" de conclure du taux de natalité seul que le système de retraite par répartition ne peut pas tenir. Il y a bien d'autres facteurs à prendre en compte (bien moins facile à anticiper que la démographie, dont on voit les impacts des décennies à l'avance) comme la durée de travail des actifs, le niveau du chômage, l'évolution de la productivité, de la durée de vie, les adaptations du système qui pourront être acceptées par la population, et j'en oublie sans doute.

CF réchauffement climatique : vous êtes sur que "personne" n'évoque le fait de manger moins de viandes, ou de limiter drastiquement ses achats de vêtements qui remplissent nos armoires; ou que la rénovation des passoires énergétiques ne pourrait pas avoir un impact sérieux ? Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'une partie du discours associé au changement climatique est largement du bullshit (les VE par exemple). Je suis d'accord sur le fait que les actions sont insuffisantes (mais je n'ai guère la solution pour changer ceci, au niveau mondial, et surtout je ne pense pas que le volontarisme dans leur vie quotidienne de quelques individus "qui auraient tout compris" soit de nature à changer la donne). Mais je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on ne fait rien, ou presque rien, ou juste pour se faire plaisir.

En ce qui concerne votre conclusion, je suis d'accord en partie, sur le fait que diverses évolutions (ce que vous appelez "marées") sont prévisibles, et que c'est une bonne idée de s'y préparer (ça ne devrait pas nuire).
Mais j'ai quand même le sentiment que vous ne regardez pas forcément autant que vous le pensez "les choses froidement, sans biais moral, sans biais d'optimisme ou pessimisme", car bien souvent vous ne prenez en compte que les aspects qui évoluent dans le mauvais sens, ou les pires scénarios. Je vous suggère de faire une liste de "marées" qui vont dans le bon sens, et je suis persuadé que vous en trouverez aussi beaucoup (mais vous les évoquez moins; un exemple : auriez-vous seulement imaginé pouvoir partager ainsi vos réflexions à l'âge du Minitel ou avant ? Regardez objectivement comment, il y a 50 ou 100 ans, se logeaient les gens (la majorité, et même les 0.1% privilégiés), ce qu'ils mangeaient, comment ils travaillaient, de quoi ils mourraient, ce en quoi ils croyaient, etc. Ca a changé. Pas qu'en mal, pas qu'en bien...) !

Une évolution qui ne va pas dans le bon sens ne signifie pas toujours qu'une catastrophe est assurée au final. Bien souvent, des capacités d'adaptations (au niveau individuel comme collectif) finissent pas modérer la situation.

Même à l'hôpital, il y a des évolutions qui vont dans le bon sens. Un exemple est le nombre de cancers qui, il y a 20 ou 30 ans étaient quasiment synonyme de décès en quelques mois/années, et qui aujourd'hui sont curables, ou deviennent des affections de longue durée qui n'empêchent pas de vivre bien encore plusieurs décennies. Et l'accompagnement des patients semble avoir gagné en "humanité" (sans doute pas toujours, mais souvent) si j'en crois quelques expériences personnelles (pas forcément statistiquement significatives).

Même sur les retraites, certaines prévisions (pessimistes) de 1980 ou 1990 (que le système n'était pas du tout réformable, et sauterait bien avant 2022) se sont avérées fausses.

Même sur le réchauffement climatique, certaines prévisions (je me souviens d'un texte des années 197x, en allemand sur la traduction duquel j'avais beaucoup souffert, qui annonçait au début du 21ème siècle des océans plusieurs mètres plus haut et maintes villes inondées) se sont avérées erronées. Si certaines zones seront moins confortables à habiter, d'autres aujourd'hui inhabitables deviendront accueillantes.
Réponse de Philippe
Philippe
12/07/2022
Bonjour GBL,

Franchement, je vous admire, mais vraiment, sans aucune ironie de ma part.

Pour faire simple, sur plein de sujets, je pense que le verre est au 3/4 vide et au 1/4 plein, et je me concentre pour ne pas subir le 3/4 vide, et je le fais très bien.

Vous, vous semblez penser que le verre est moitié plein, moitié vide, et vous vous focalisez (ou en tout cas vous contre-balancez l'opinion à chaque fois) avec beaucoup de patience sur la partie moitié pleine.

Et ça fait depuis la création du forum que c'est comme ça !

Vous êtes un optimiste dans le noble sens du terme, non béat, mais optimiste.

Je ne crois pas qu'on se réconciliera sur le 3/4 vide, 1/4 plein vs moitié vide/moitié plein, surtout quand j'en vois la décennie passée...

Par contre, et là je vous rejoins sur l'optimisme, il y a de nombreuses possibilités pour à titre individuel, ne pas "subir", possibilités qui n'existaient pas nécessairement avant (exemple : télétravailler à la campagne plutôt que travailler à Paris, faire du sport chez soi avec un coaching en ligne...).
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3) MisterVix
13/07/2022
Concernant le sujet de la Santé que je connais bien.

Le cancer est un faux bon exemple. EN effet le président Chirac a sanctuarisé le cancer, qui bénéficie de budgets à part, de structures à parts (des hôpitaux dédiés). Autrement dit c'est un très bel exemple de ce qu'on peut faire avec des moyens.... qui n'existent pas pour d'autres pathologies (psychiatriques, diabètes, obésité etc).

Cela dit en France il y a des moyens colossaux, probablement insuffisants une fois que le système est planté (pas assez de toubibs, d'infirmiers, et des locaux vétustes, un sous investissement chronique sur des décennies à cause des compressions de budgets etc.), mais ce n'est pas juste une question de fric. La véritable gangrène hospitalière est l’administration délirante qui conduit à une gouvernance effroyable et une perte de contact des décideurs avec le terrain.

Pour ce qui est d'avoir de l'argent pour aller dans le privé, c'est ce que je croyais jusqu'au Covid. Depuis le covid l'outil privé a été formidablement impacté au niveau national, et la pénurie d'infirmiers est en train de les massacrer. Je ne sais pas si il en sortira du bon (de très gros gains de productivité réalisés pour s'adapter) ou des faillites (explosion des budgets RH et fournitures qui mettent en danger les bilans financiers des cliniques). Ce que je constate c'est que les politiques tiennnent surtout à préserver l'illusion du "meilleur système de santé gratuit pour tous" et n'hésitent pas à bafouer les accords ou à pondre des lois contraignantes pour que la clinqiue puisse faire une part croissante du travail à pas cher.... au détriment de la rémunération et de l'investissement des structures privées.

Je terminerai en citant l'ancêtre du GIEC (impossible de trouver la référence, mes excuses), un rapport qui alertait dans les années 70 sur l'épuisement des ressources. Le thème n'était pas l'écologie mais la crainte de pénuries. Ce rapport prévoyait la fin du pétrole et du charbon faute de gisements pour les années 90, et il prévoyait également une pénurie de Cuivre à cette époque où on câblait massivement. Les experts ne prévoyaient pas le progrès, qui a permis de développer des moteurs moins gourmands et de forer dans des zones extrêmes. Il ne prévoyait pas non plus que les technologies de câblage cuivre seraient remplacées par d'autres matériaux.

Bref, je n'ai pas la qualité d'optimisme dont bénéficient certains, pourtant j'ai envie de croire qu'ils ont raison de l'être.

Bon été.
Réponse de Philippe
Philippe
13/07/2022
@MisterVix

Sur le réchauffement climatique, c'est cette foi dans le progrès qui contribue aussi à ce qu'on y arrive pas.

On se dit, on s'en est toujours sorti, on y arrivera (même si au passage on a décimé la biodiversité, et ça on a vite fait de l'oublier, égoïstes que nous sommes).

Sauf que là ça ne marche pas. A moins d'extraire le CO2 directement de l'atmosphère, il n'y a pas de retour arrière...

Après, je ne vais pas me lancer dans un débat là-dedans... :-)
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5) Zhole
13/07/2022
Bonjour,
Le réchauffement climatique n'est qu'un symptôme, il faut aussi regarder les divers autres domaines .. je vous laisse voir une conférence d'Arthur Keller sur le sujet.

Il y aura un grand saut (certains maintenant) dans l'inconnu, le problème aujourd'hui est l'atterrissage. Il y aura beaucoup de perdants.

Je suis optimiste, certains survivront, l'Homme est très résistant et adaptable. Malgré ce qu'on peut imaginer, une grand majorité (éduquée) savent que ca arrive, c'est déjà un plus. Les autres tampis, les pauvres trinqueront, sans surprise.

désole, c'est un peu direct.
OP
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6) Monceau
13/07/2022
Pour la santé, aller en privé en France n'est pas une panacée. Le système français du privé est assez bizarre - ils brassent beaucoup de frick avec le suivi spécialisé et la bobologie, mais dès que vous avez quelques choses de sérieux ou nécessitant une opération on vous envoi chez le confrère dans un hôpital public.
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7) Canis
13/07/2022
Mistervix,
Vous faites allusion au rapport Meadows, je pense. Les désordres majeurs, selon leurs prévisions, se produiront après 2030 avec à la clef une baisse de la population. Ils ont simulé différentes projections en jouant sur les paramètres. Je me souviens que ça se finit toujours mal tant qu’on n’arrive pas à réduire la consommation d’énergie et de ressources.
Cordialement.
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8) VladimirMytho
14/07/2022
Vous dites: "tout se passe comme je l'anticipais, parfois depuis longtemps". Comment se fait-il alors que vos investissements sous-performent largement les indices boursiers américains sur le long terme ?
Réponse de Philippe
Philippe
14/07/2022
Bonjour,

J'ai eu des stock-pickings malheureux, j'ai toujours sous-pondéré la tech, et je n'avais pas prévu le COVID...

Mais les choses semblent changer depuis l'année dernière.

Bon après-midi,
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10) al2020
14/07/2022
« Mais sur tous ces sujets (en France : éducation, santé, sécurité, retraite, en Europe : géopolitique, inflation, force de notre monnaie, en global : réchauffement climatique), tout se passe comme je l'anticipais, parfois depuis longtemps»...Vous êtes juste bien informé et comprenez les paradoxes du monde actuel. Depuis la fin dela seconde guerre mondiale l'Occident a oeuvré à enrichir la classe moyenne. Depuis les années 70/80 le mouvemnet s'est inversé et désormais ce sont les 1% les plus riches qui en profitent. cela n'est pas tenable à long-terme et pire est catastrophique pour la vie sociale. Bilan: une énorme crise arrive qui va remettre à plat le système...
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11) Pélican31
15/07/2022
Bonjour
A titre d'information sur le débat optimiste / pessimiste, il existe un biais d'information qui fait que les mauvaises nouvelles sont largement plus reprises par les médias que les bonnes. Indépendamment de ce biais, la France se classe régulièrement depuis des années dans les pays les plus pessimistes du monde : difficile à expliquer, les anglais pensent que c'est dû à notre regret de gloire et d'impact mondial passés, de Louis XIV à De Gaulle en passant par Napoléon ; pas très convaincant, mais bon, difficile d'en trouver d'autres !
Pour info, il existe une ligue des optimistes en France qui se déclarent réalistes et pas béats, dont un ancien président Jacques Lecomte a écrit un livre en 2016 "le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez" : chute de 65% du nombre d'homicides en 20 ans, éradication de la variole, mortalités maternelle et infantile divisées par 2 depuis 1990, reconstitution de la couche d'ozone, etc. Beaucoup d'infos intéressantes à (re)découvrir.
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12) misteronline
19/07/2022
Je ne pense pas que sur les 3 sujets cités vous puissiez être taxé de complotiste. Que ce soit la crise de l'hôpital public (qui est bien réelle), sur l'état de nos systèmes de retraite (combien de livres blancs sur le sujet), et surtout sur le réchauffement climatique (GIEC, GIEC, GIEC), sur aucun de ces sujets vous n'allez à l'encontre d'études validées par les pairs.
Sur les sanctions contre la Russie, il s'agit en effet d'une analyse pertinente et "out of the box", qu'il ne convient pas non plus de taxer de complotisme. C'est un débat toujours compliqué à trancher. Où peut-être on fait primer la morale sur la "real politik".
Mais combien de fils de discussions sont détournés où s'y déversent les théories complotistes (comme sur le climat), la haine des élites toutes de mèches et incompétentes (à la solde de Pfizer) et les fausses affirmations en tous genres (les banques centrales sont nulles) ?
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13) christian75
24/07/2022
Bonjour,
Sur l'Hôpital c'est la faute à la population qui veut une médecine de fonctionnaires et gratuite sans en avoir les moyens; de plus elle croit trop fort au pouvoir de la médecine qui ne peut rien contre un vieillissement naturel du corps (en haute Lozère les paysans ne voyaient jamais un médecin et mourraient plutôt vieux, malgré des conditions difficiles); Je n'incrimine pas les réformes politiques sur ce point, heureusement le système privé a été préservé.

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