in

Portefeuille IH - Octobre 2019

01/10/2019 - 2183 € de dividendes bruts mensuels, 542 k€ de capital

Objectif

125e mois de reporting (dix ans et cinq mois de transparence) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne issue de mon patrimoine financier équivalente à deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.

Pour rappel, le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.

Dividendes d’actions cotées perçus

Après l’arrêt de mon activité principale fin 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mon portefeuille d’actions et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.

Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2183 € en octobre 2019.

La forte exposition de mon patrimoine financier à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leurs bénéfices aux États-Unis influence toutefois le montant des dividendes bruts perçu, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :

EUR/USD 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40
Dividendes 2319 € 2169 € 2045 € 1940 € 1850 €

Devise des dividendes :


(source : xlsPortfolio)

Calendrier des dividendes :


(source : xlsPortfolio)

Dépendance des dividendes :


(source : xlsPortfolio)

Contrôle des dividendes par action en devise locale :


(source : xlsPortfolio)

Performance

Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.

Le portefeuille gagne 5,9% en septembre 2019, avec une valeur de part à 184,4 vs 174,1 le mois dernier.

Evolution de la valeur de la part :


(sources : xlsPortfolio, xlsAsset)

Evolution de la performance annuelle sur les 125 mois de reporting :


(sources : xlsAsset)

Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelle que soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).

Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.

La forte exposition à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leur bénéfice aux États-Unis influence également la valorisation du portefeuille d’actions, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :

EUR/USD 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40
Portefeuille 574 k€ 537 k€ 506 k€ 480 k€ 458 k€

Allocation stratégique

J’ai stoppé mon activité principale fin 2013 à l‘âge de trente-quatre ans, avec comme actifs une participation dans une TPE française, quelques liquidités et un patrimoine financier d’environ 450 k€ (aujourd’hui 542 k€).

La totalité de ce que je possède est le fruit de mon travail, de mon épargne et de mes investissements (ni aide d’aucune sorte après avoir quitté le domicile parental, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études…).

Concernant mon patrimoine financier, l’allocation stratégique est volontairement plus “agressive” que celle préconisée dans mon livre avec l’espoir d’une rentabilité meilleure, mais au prix d’une volatilité plus élevée, assumée :


(sources : Financial Times, xlsPortfolio, xlsAsset)

Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)

Mes fonds euros sont :

  • Eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
  • Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo

Les montants sont minimaux pour conserver les bénéfices liés à l’ancienneté des contrats d’assurance-vie.

Immobilier (≈191 k€ d’immobilier coté)

Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :


(source : xlsPortfolio)

Détail des investissements :

Ces foncières cotées sont détenues chez Binck.

Digital Realty a le statut de REIT, mais comme son activité est orientée autour des centres de données informatiques, je la classe dans les technologies de l’information.

Actions (≈540 k€ dont 191 k€ d’immobilier coté)

Répartitions diverses :

Ce graphique a été effacé par erreur !
(source : xlsPortfolio)


(source : xlsPortfolio)


(source : xlsPortfolio)

Allocation opérationnelle :

Ce tableau a été effacé par erreur !
(source : xlsPortfolio)


(source : xlsPortfolio)

Ces actions sont détenues chez Binck.

Détails des investissements :

D’une manière générale, les sociétés en portefeuille sont des leaders nationaux ou mondiaux dans leur domaine d’activité.

Kinder Morgan et The Williams sont normalement classées dans le secteur de l‘énergie, mais comme leur activité opérationnelle est acyclique et relativement indépendante des prix du gaz et du pétrole, je les classe à présent dans les services aux collectivités. Au final, elles partagent les caractéristiques du secteur : actifs corporels importants, revenus récurrents mais endettement élevé, et une sensibilité à l‘évolution des taux longs, plutôt qu’au cours des hydrocarbures.

Spins-off :

Plusieurs sociétés seront scindées prochainement, ce qui contribuera à moyen terme à une plus grande diversification du portefeuille. Les spins-off annoncés ou prévisibles sont :

Volatilité boursière vs monde réel :

Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle de ces sociétés et leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.

Chaque entreprise connaîtra certainement des hauts et des bas ponctuels, en fonction du cycle économique, du cours des matières premières, de l’environnement réglementaire et concurrentiel, mais en agrégat et en tendance, j’espère une augmentation des profits et des dividendes dans le futur, au moins au rythme de l’inflation.

Pour autant, tant que je le pourrai, je réinvestirai les dividendes d’actions reçus afin de faire croître plus vite ce flux de profits et dividendes, et favoriser un effet “boule de neige”.

Autres actifs (### k€)

Mes liquidités courantes, la participation dans la TPE, un bien immobilier acheté à crédit (et pour le moment qui appartient surtout au banquier) et d’autres actifs divers, ne sont pas comptabilisés dans ce reporting, mais contribuent à une diversification patrimoniale plus importante que mon patrimoine financier seul pourrait présager.

Opérations du mois

Les dividendes d’actions reçus ce mois-ci après prélèvements en tout genre sont 58 CAD, 398 GBP et 2295 USD :


(source : Binck)

A ceux-ci s’ajoute un reliquat de dividendes 2018, lié à des spécificités fiscales sur les foncières cotées américaines, d’un montant de 971 USD :


(la date de valeur est en janvier, mais le versement a eu lieu ce mois-ci)

Tous ces dividendes et le reliquat, après conversion en EUR, ont été utilisés pour renforcer l‘éditeur de logiciels SAP :

La position sur la major pétroleo-gazière ExxonMobil a été liquidée, au profit de la société de pipelines gaziers The Williams et de la foncière cotée de casinos VICI Properties :

Commentaire

La valorisation du portefeuille touche un nouveau plus-haut, à 540 k€, aidée par une évolution favorable de parité EUR/USD.

Dans une optique de diversification, je continue mes investissements GARP (croissance à prix raisonnable) initiés les mois précédents :

SAP est leader sur le marché des progiciels de gestion intégrés, en croissance, et est massivement présent dans le portefeuille d’actions des meilleurs gérants (voir newsletter Gérants). Le rendement sur dividende est faible, mais devrait progresser au fil des années.

Plus inattendu, je me suis finalement débarrassé d’ExxonMobil car je n’adhère pas à la stratégie de la direction qui consiste à investir massivement dans le pétrole, quand les autres majors pétroleo-gazières se diversifient.

Avec The Williams et Kinder Morgan, je possède (partiellement !) l’essentiel des pipelines gaziers américains, qui devraient profiter de la hausse structurelle des besoins en gaz aux États-Unis.

VICI Properties est une jeune foncière américaine dite triple net qui détient des casinos et des golfs. La tendance actuelle est que les gestionnaires de casino externalisent leur patrimoine immobilier par des opérations de sale & leaseback, et VICI est bien placée pour en profiter. Contrairement à ce que l’on peut penser, le secteur n’est pas si cyclique, par contre, les acteurs sont très concentrés, et donc VICI n’a qu’une poignée de locataires, avec les risques que cela comporte. L’idée m’a été inspirée en consultant la newsletter Gérants et confortéé à la lecture de The Gaming REITs Primer.

Don du mois

Depuis octobre 2018, l‘équivalent d’environ 10% des dividendes perçus mensuellement est remis à une association. Ainsi, 360 € (en réalité 122 € après la réduction fiscale de 66% en année n+1) ont été versés à l’association française L214 éthique et animaux :

L214 a pour mission de rendre compte des conditions d‘élevages et d’abatage des animaux, de l’impact négatif de la consommation de produits animaux, et de proposer des solutions alternatives. Son paradigme est que les animaux sont des êtres sensibles, et qu’il est cruel de les faire souffrir.

Évidemment, on pourra trouver incohérent d’aider une association liée aux animaux, tout en investissant dans des entreprises (pétrolière, minières…) qui n’ont pas la plus grande bienveillance vis-à-vis de l’environnement. Peut-être résoudrais-je cette dissonance avec le temps, mais d’expérience, quand on attend d‘être irréprochable ou le moment parfait pour faire quelque chose, on ne fait rien. Dont acte.

Par rapport à l‘état de la planète et à la faible considération qui est donnée aux animaux avec qui nous en partageons l’espace, ces dons paraissent insignifiants, tant le chemin à parcourir semble grand. Mais là encore, en raisonnant ainsi, on ne fait rien.

Le montant des dons cumulés depuis octobre 2018 est de 2195 €.

Accessoirement, je note que cette démarche de dons a modifié ma manière d’investir. Je suis plus rigoureux dans le suivi strict de ma stratégie. En effet, si une société en portefeuille coupe son dividende, je ne suis plus le seul pénalisé (hors les autres parties prenantes évidemment), mais mes dons mensuels le sont aussi. Par conséquent, je suis moins enclin à suivre mon ego et les sirènes des actions avec un couple rendement/risque élevé, mais tout de même risquées.

Réponses aux questions fréquentes

N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” est majoritairement en USD, CAD et GBP ?

Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.

Les États-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.

Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.

Enfin, le différentiel de coût de la vie entre la France et les pays hispanophones, où je passe beaucoup de temps, est pour l’heure significativement supérieur aux variations du taux de change EUR/USD et sa réduction m’affecterait bien plus.

Votre rente mensuelle est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !

Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.

L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.

Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?

La vie dans les pays hispanophones est également souvent moins chère qu’en France.

Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc. ?

L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.

Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).

Par contre, je n’ai pas d’enfant ni ne prévoit d’en avoir et ai donc une flexibilité plus importante que celui qui en a : voyages hors-saison, dépenses ajustables facilement, pas d‘étude à financer…

Vous êtes un odieux capitaliste !

Je crois effectivement que le capitalisme (droit à la propriété, ouverture à la concurrence) est meilleur que le communisme.

Pour autant, le capitalisme doit être fortement régulé, pour compenser ses externalités négatives (pollutions de l’environnement, exploitation des ressources finies…) et les déséquilibres dans les rapports de force des différentes parties prenantes (propriétaires, mandataires, salariés…). Aujourd’hui, la régulation est très insuffisante sur de nombreux aspects, mais hélas difficile à mettre en œuvre dans un marché globalisé, où les pays sont en concurrence économique les uns envers les autres.

N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?

Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.

N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?

Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier dans le pays approprié à ce moment-là.

Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j‘étais célibataire, consultant indépendant à temps plein, et payait plus de 15 k€ (vous avez bien lu) d’impôts sur le revenu chaque année.

N’avez-vous pas peur de devoir retravailler ?

Être “retraité précoce” ne signifie pas boire des mojitos sur la plage à longueur de temps. C’est d’ailleurs vite ennuyeux ! C’est surtout avoir du temps libre pour faire des tas de choses : aller à la plage certes, mais aussi se former, s’intéresser aux choses et être actif de quelques façons que ce soit.

Retrouver un emploi aussi rémunéré et dans le secteur que j’occupais précédemment serait à présent difficile (et a fortiori car jamais je ne remettrai les pieds à Paris !), mais il y a toujours d’autres possibilités si les circonstances le nécessitaient.

N’avez-vous pas peur ?..

Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).

Passer à côté de sa vie en gaspillant un temps précieux est aussi quelque chose de risqué…

---------

 

1 commentaire

Commentaire
1) wincentheureux
20/10/2019
Être “retraité précoce” ne signifie pas boire des mojitos sur la plage à longueur de temps.

+1

En 1990 et 1991 j'ai passé un an sur un atoll appelé Hao entre Tahiti et Mururoa.
A part mes petites sorties en pirogue et un court instant à tahiti pendant 10 jours tous les 3 mois, la vie quotidienne y est ennuyeuse pour un métropolitain.

Commenter

Cette publication est trop ancienne, il n’est plus possible de soumettre un commentaire.