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Portefeuille IH - Février 2018

02/02/2018 - 2030 € de dividendes bruts mensuels, 456 k€ de capital

105e mois de reporting (huit ans et neuf mois de transparence et partage) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne de deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.

Pour rappel, le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.

Dividendes d’actions cotées perçus

Après l’arrêt de mon activité principale fin 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mes actions, dont sociétés immobilières cotées, et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.

Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2030 € en janvier 2018.

Calendrier des dividendes :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Dépendance des dividendes :



(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Contrôle des dividendes par action en devise locale :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

L’intérêt de ce tableau est pouvoir appréhender si la variation des montants des dividendes d’un mois à un autre est liée à l‘évolution des devises et/ou à un accroissement/une réduction du dividende d’une société en particulier.

Performance

Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.

Le portefeuille baisse de 5,9% ce mois-ci, avec une valeur de part à 155.

Evolution de la valeur de la part :


(sources : xlsPortfolio, xlsAsset)

Evolution de la performance annuelle sur les 105 mois de reporting :


(sources : xlsAsset)

Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelle que soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).

Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.

Allocation stratégique

J’avais prévu d’arrêter mon activité principale à quarante ans, en 2019, avec un capital de 600 k€.

Je l’ai stoppée fin 2013 à trente-quatre ans, avec un capital de “seulement” 450 k€ (aujourd’hui 456 k€), fruit de mon épargne et investissements (ni aide, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études, etc.).

Aussi, l’allocation stratégique s‘écarte de celle préconisée dans mon livre, en étant plus agressive (allocations obligataires et monétaires réduites à leur portion congrue) et plus concentrée (forte sensibilité aux devises étrangères) :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio, xlsAsset)

A ce capital s’ajoute toutefois une participation dans une TPE française (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Livrets (≈0 k€)

La rentabilité des livrets est devenue extrêmement faible.

Ces 0 k€ correspondent à la trésorerie “boursière” en attente d’investissement, actuellement quasi nulle.

La trésorerie d’usage quotidien, disponible sur mes comptes courants, n’est pas comptabilisée dans ce reporting.

Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)

Mes fonds euros sont :

  • eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
  • Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo

La seule chose qui m’empêche de tout liquider sont les montants minimaux requis pour ne pas avoir à clôturer l’assurance-vie et perdre les bénéfices liés à l’ancienneté.

Produits de taux (≈16 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Quoique cela soit discutable, mon investissement dans la société CYS peut être assimilé à un placement dans un fonds fermé obligataire avec effet de levier. En effet, CYS détient un portefeuille d’actifs constitué de prêts hypothécaires résidentiels titrisés garantis par l’Etat américain (cf. Sociétés de prêts hypothécaires).

Immobilier (≈143 k€ d’immobilier coté)

Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Dans le détail :

Ces foncières cotées sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Digital Realty est un fournisseur de solutions de centres de données informatiques et de services de colocation [de centres de données informatiques]. Si la société a le statut de REIT, je la classe comme une société des technologies de l’information plutôt qu’immobilière.

Actions (≈454 k€ dont 143 k€ d’immobilier coté et 16 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Allocation sectorielle :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Allocation opérationnelle :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Ces actions sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Société non cotée

Je suis coactionnaire à 50% d’une TPE (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Compte tenu d’un environnement très concurrentiel (spécialement avec une réglementation défavorable aux acteurs français), sa profitabilité est modeste et d’ailleurs pas nécessairement pérenne, néanmoins ses dividendes couvrent actuellement mes besoins quotidiens et me permettent de réinvestir librement ceux du portefeuille d’actions.

Cette participation n’est pas comptabilisée dans la performance ou l’allocation stratégique, mais relativise la surpondération patrimoniale en dollars américains. Une estimation sincère et raisonnable de sa valeur “patrimoniale” (étant non cessible et non cotée, elle n’a pas de valeur de “marché”) conduirait à cette allocation d’actifs :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio, xlsAsset)

Commentaire de gestion

Rente mensuelle via les dividendes d’actions cotées

En base mensuelle, le montant des dividendes bruts perçu est d’approximativement 2030 €.

Plusieurs sociétés en portefeuille sont directement soumises aux aléas des prix des matières premières :

Par conséquent, si le cours de l’une ou l’autre de ses matières premières restait durablement “bas”, les profits et ipso facto, les dividendes, des sociétés en question seront nécessairement abaissés. Pour maintenir, malgré tout, leur dividende, ces sociétés peuvent accroître leur endettement, mais ce n’est pas tenable à long terme.

Certaines sociétés ont naturellement des profits et un dividende volatile :

  • la société de prêt hypothécaire CYS
  • la banque HSBC

Quelques sociétés ont un taux de distribution élevé par rapport à leurs profits, et pourraient être amenées à réduire temporairement leur dividende :

Les autres sociétés en portefeuille devraient voir leur dividende s’apprécier année après année ou à tout le moins, en tendance.

Ainsi, dans leur ensemble, tout cela devrait plus ou moins se compenser et la rente devrait être relativement pérenne sur le long terme, quoique j’escompte continuer à diversifier celle-ci dans le futur.

La forte exposition à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leurs bénéfices aux États-Unis influence toutefois le montant des dividendes bruts perçu, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :

EUR/USD 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40
Dividendes 2365 € 2209 € 2079 € 1969 € 1874 €

Valorisation du capital

Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle des sociétés et ipso facto, leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.

Ceci étant dit, la valorisation du portefeuille d’actions peut être volatile, notamment en fonction de l‘évolution des prix des matières premières (pétrole, gaz, potasse…) et ipso facto des entreprises directement ou indirectement liés à celles-ci.

La forte exposition à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leur bénéfice aux États-Unis influence également la valorisation du portefeuille, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :

EUR/USD 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40
Portefeuille 530 K€ 494 k€ 465 k€ 440 k€ 418 k€

Stratégie de gestion

Mon univers d’investissement est celui des grosses capitalisations boursières (au moins 10 Md€ pour les sociétés “classiques”, au moins 2 Md€ pour les foncières cotées), parmi les leaders sur leur marché, avec des avantages concurrentiels, profitables, et une politique de versement de dividendes attractive.

Les 2150 € (après prélèvements en tout genre) supplémentaires de dividendes reçus ce mois-ci ont été réinvestis sur la foncière américaine d’appartements pour étudiants American Campus Communities.

Le secteur des résidences universitaires est normalement relativement acyclique, car les étudiants doivent nécessairement se loger et de préférence à l’intérieur de leur campus.

La foncière American Campus Properties occupe le créneau avec Education Realty Trust, mais a une capitalisation boursière deux fois plus importante que cette dernière ($5,1 Md vs $2,5 Md).

Réponses aux questions fréquentes

N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” est majoritairement en USD, CAD et GBP ?

Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.

Les États-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.

Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.

Enfin, le différentiel de coût de la vie entre la France et les pays hispanophones, où je passe beaucoup de temps, est pour l’heure significativement supérieur aux variations du taux de change EUR/USD et sa réduction m’affecterait bien plus.

Votre rente mensuelle est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !

Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.

L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.

Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?

La vie dans les pays hispanophones est également souvent moins chère qu’en France.

Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc. ?

L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.

Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).

Par contre, je n’ai pas d’enfant ni ne prévoit d’en avoir et ai donc une flexibilité plus importante que celui qui en a : voyages hors-saison, dépenses ajustables facilement, pas d‘étude à financer…

N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?

Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.

N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?

Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier définitivement au Portugal ou dans le pays approprié à ce moment-là.

Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j’avais une activité à temps plein et payait environ 15 k€ d’impôts sur le revenu chaque année.

N’avez-vous pas peur de devoir retravailler ?

Etre “retraité précoce” ne signifie pas boire des mojitos sur la plage à longueur de temps. C’est d’ailleurs vite ennuyeux ! C’est surtout avoir du temps libre pour faire des tas de choses : aller à la plage certes, mais aussi se former, s’intéresser aux choses et être actif de quelques façons que ce soit.

Si évidemment, retrouver un emploi aussi rémunéré et dans le secteur que j’occupais précédemment serait impossible, il y aurait d’autres possibilités si les circonstances le nécessitaient.

N’avez-vous pas peur ?..

Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).

Passer à côté de sa vie en gaspillant un temps précieux est aussi quelque chose de risqué…

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2 commentaires

Commentaire
1) Helvète_heureux
04/02/2018
Cher IH,

Depuis 2 mois vous n'investissez plus. La raison est-elle que vous estimez que tout est trop cher ?

N'avez-vous pas envie de baisser votre PRU sur certaine valeur qui son en rouge ?
Réponse de Philippe
Philippe
06/02/2018
Bonsoir,

Je réinvestis tous les dividendes du mois précédent, chaque début de mois.

Ce mois-ci c'était American Campus Properties. Comme vous l'indiquez, vu les valeurs dans le rouge, ce ne sont pas les opportunités qui manquent.

Bien à vous,

Philippe

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