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Portefeuille IH - Décembre 2016

01/12/2016 - 2482 € de dividendes bruts mensuels, 503 k€ de capital

91e mois de reporting (plus de sept ans de transparence et partage) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne de deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.

Pour rappel, le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.

Dividendes d’actions cotées perçus

Après l’arrêt de mon activité principale fin 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mes actions, dont sociétés immobilières cotées, et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.

Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2482 € en décembre 2016.

Calendrier des dividendes :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Dépendance des dividendes :



(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

On notera une forte dépendance, assumée, aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et à la société de prêts hypothécaires CYS.

Contrôle des dividendes par action en devise locale :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

L’intérêt de ce tableau est pouvoir appréhender si la variation des montants des dividendes d’un mois à un autre est liée à l‘évolution des devises et/ou à un accroissement/une réduction du dividende d’une société en particulier.

Performance

Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.

Le portefeuille perd 0,54% ce mois-ci, avec une valeur de part à 171,9.

Evolution de la valeur de la part :


(sources : xlsPortfolio, xlsAsset)

Evolution de la performance mensuelle sur les 91 mois de reporting :


(sources : xlsAsset)

Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelle que soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).

Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.

Allocation stratégique

J’avais prévu d’arrêter mon activité principale à quarante ans, en 2019, avec un capital de 600 k€.

Je l’ai stoppée fin 2013 à trente-quatre ans, avec un capital de “seulement” 450 k€ (aujourd’hui 503 k€), fruit de mon épargne et investissements (ni aide, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études, etc.).

Aussi, l’allocation stratégique s‘écarte nettement de celle préconisée dans mon livre, en étant plus agressive (allocations obligataires et monétaires réduites à leur portion congrue) et plus concentrée (forte sensibilité aux devises étrangères et à l’immobilier canadien et américain) :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

A ce capital s’ajoute toutefois une participation dans une TPE française (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Livrets (≈0 k€)

La rentabilité des livrets est devenue extrêmement faible.

Ces 0 k€ correspondent à la trésorerie “boursière” en attente d’investissement, actuellement quasi nulle.

La trésorerie d’usage quotidien, disponible sur mes comptes courants, n’est pas comptabilisée dans ce reporting.

Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)

Mes fonds euros sont :

  • eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
  • Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo

La seule chose qui m’empêche de tout liquider sont les montants minimaux requis pour ne pas avoir à clôturer l’assurance-vie et perdre les bénéfices liés à l’ancienneté.

Produits de taux (≈32 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Quoique cela soit discutable, mon investissement dans la société CYS peut être assimilé à un placement dans un fonds fermé obligataire avec effet de levier. En effet, CYS détient un portefeuille d’actifs constitué de prêts hypothécaires résidentiels titrisés garantis par l’Etat américain (cf. Sociétés de prêts hypothécaires).

Immobilier (≈230 k€ d’immobilier coté)

Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Dans le détail :

Ces foncières cotées sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Digital Realty est un fournisseur de solutions de centres de données informatiques et de services de colocation [de centres de données informatiques]. Si la société a le statut de REIT, je la classe comme une société des technologies de l’information plutôt qu’immobilière.

Actions (≈500 k€ dont 230 k€ d’immobilier coté et 32 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Allocation sectorielle :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Allocation opérationnelle :


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)


(sources : Bloomberg, xlsPortfolio)

Ces actions sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Société non cotée

Je suis coactionnaire à 50% d’une TPE (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Compte tenu d’un environnement très concurrentiel (spécialement avec une réglementation défavorable aux acteurs français), sa profitabilité est modeste et d’ailleurs pas nécessairement pérenne, néanmoins ses dividendes couvrent actuellement mes besoins quotidiens et me permettent de réinvestir librement ceux du portefeuille d’actions.

Par ailleurs, cette participation n’est pas comptabilisée dans la performance ou l’allocation stratégique, mais relativise la surpondération patrimoniale en dollars américains et canadiens.

Commentaire de gestion

Rente mensuelle via les dividendes d’actions cotées

En base mensuelle, le montant des dividendes bruts perçu est d’approximativement 2482 €.

Plusieurs sociétés en portefeuille sont directement soumises aux aléas des prix des matières premières :

Par conséquent, si le cours de l’une ou l’autre de ses matières premières restait durablement “bas”, les profits et ipso facto, les dividendes, des sociétés en question seront nécessairement abaissés. Pour maintenir, malgré tout, leur dividende, ces sociétés peuvent accroître leur endettement, mais ce n’est pas tenable à long terme.

D’autres sociétés ont un taux de distribution relativement élevé qui supporterait mal une éventuelle réduction de leurs profits, même temporaire :

Certaines sociétés ont naturellement des profits et un dividende volatile :

Les autres sociétés en portefeuille devraient voir leur dividende s’apprécier année après année.

Ainsi, dans leur ensemble, tout cela devrait plus ou moins se compenser et la rente devrait être relativement pérenne sur le long terme, quoique j’escompte continuer à diversifier celle-ci dans le futur.

Valorisation du capital

Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle des sociétés et ipso facto, leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.

Or, appréhendé dans son ensemble, j’ai peu d’inquiétude sur ce sujet compte tenu des sociétés présentes en portefeuille (cf. Caractéristiques des actions avec un dividende pérenne et supra).

Ceci étant dit, la valorisation du portefeuille d’actions peut être particulièrement volatile, notamment en fonction de l‘évolution des prix des matières premières (pétrole, gaz, potasse…) et ipso facto des entreprises directement ou indirectement liés à celles-ci.

Stratégie de gestion

Mon univers d’investissement est celui des grosses capitalisations boursières (au moins 10 Md€ pour les sociétés “classiques”, au moins 2 Md€ pour les foncières cotées), parmi les leaders sur leur marché, avec des avantages concurrentiels, profitables, et une politique de versement de dividendes attractive.

Le réinvestissement des 1000 € (après prélèvements en tout genre) de dividendes perçus ce mois-ci est allé vers l’opérateur de télécommunication allemand Deutsche Telekom (70 Md€ de capitalisation boursière), avec 65 actions supplémentaires.

Je suis actionnaire de la société depuis 2009 et n’ai pas eu à m’en plaindre, d’autant que les dividendes versés jusqu’ici le sont sous forme de remboursement du capital et donc non immédiatement fiscalisés.

Actuellement, Deutsche Telekom me paraît intéressant car les résultats opérationnels en Allemagne sont très corrects, et surtout la valeur [boursière] de la filiale américaine T-Mobile US ($44 Md de capitalisation boursière), dont DTE possède 63%, ne cesse de s’apprécier depuis deux ans, alors que dans le même temps, le course de bourse de DTE a baissé.

Egalement, en début de mois, j’ai cédé la totalité des actions (2000 € environ) de la foncière Quality Care Properties, société dérivée de HCP et qui porte très mal son nom, pour renforcer L Brands (Victoria’s Secret et Bath & Body Works).

Réponses aux questions fréquentes

N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” est majoritairement en USD, CAD et GBP ?

Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.

Les États-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.

Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.

Votre rente mensuelle est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !

Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.

L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.

Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?

La vie en Espagne (cf. Valencia : super climat, bon marché et agréable à vivre), ou ailleurs, est aussi notoirement moins chère qu’en France.

Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc. ?

L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.

Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).

N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?

Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.

Par contre, je m’efforce de réduire progressivement la dépendance aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et CYS.

N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?

Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier définitivement au Portugal ou dans le pays approprié à ce moment-là.

Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j’avais une activité à temps plein et payait environ 15 k€ d’impôts sur le revenu chaque année.

N’avez-vous pas peur ?..

Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).

Accessoirement, j’ai fêté cette semaine mes trente-sept ans, et surtout le troisième anniversaire de ma “retraite précoce”.

Time flies!

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14 commentaires

Commentaire
1) Silicon
03/12/2016
Si vous aviez a le refaire aujourd'hui votre portefeuille, quels changements y apporteriez vous ?, je parle plus en tant que pourcentage par secteur plutot que titres individuels..
Réponse de Philippe
Philippe
04/12/2016
Si c'était à refaire, j'en resterai à ce que j'avais préconisé dans mon livre, en remplaçant simplement la partie fonds Euros, par des foncières cotées et/ou de l'immobilier en direct (parkings).

Je me garderais bien de toutes tentatives de "suroptimisation".

PP
Commentaire
3) répondeur
04/12/2016
Je suis un peu confondu par votre réponse: vous dites que vous remplaceriez la parti fonds Euro avec des foncières côtes.
Mais vous m'avez fait, n'est pas? Quelle sur optimisation vous aurez fait?
Réponse de Philippe
Philippe
05/12/2016
@Repondeur

Il faut voir comment était mon portefeuille en 2014, après le début de ma "retraite précoce". Très concentré et peu diversifié.

Je l'ai progressivement rediversifié en 2015 et 2016, mais cet aller-retour (concentration du portefeuille puis rediversification) m'a fait perdre deux ans.
Commentaire
5) Nicolas888
06/12/2016
Bonsoir Philippe,
Le fait d'être en Espagne et donc de n'avoir pas de PEA influ t'il sur vos chois ?
Comme celui de remplacer la partie fond euro ?
D'avance merci
Nicolas
Réponse de Philippe
Philippe
06/12/2016
Non pas du tout.

Je n'ai pas de fonds Euros simplement car les rendements sont devenus trop faibles.

Donc je préfère les foncières cotées en lieu et place, même s'il n'y a pas de garantie du capital.
Commentaire
7) pitivier
07/12/2016
Bonjour,

beau portefeuille cependant je trouve il vous manque un secteur auquel vous n’êtes pas exposé.

celui du transport ( industriel, maritime, chemin de fer ) serait-ce un choix.

merci
Réponse de Philippe
Philippe
07/12/2016
Bonsoir,

Boeing est lié au transport aérien.

Le pb des valeurs de transport pures, c'est qu'elles sont souvent capitalistiques, avec de grosses dépenses de maintenance (particulièrement les chemin de fer) et au final, il ne reste pas grand chose comme flux de trésorerie libre pour les actionnaires.

Cordialement,

PP
Commentaire
9) srem
08/12/2016
J'ai acheté Ship Finance International, éligible au PEA e qui donne des intérêts bien hauts. Bien sûr c'est du transport maritime.
Commentaire
10) Nicolas888
08/12/2016
Bonjour,
Chez boursorama Ship Finance n'est pas éligible au PEA.
C'est bien dommage...
Belle journée.
Commentaire
11) pitivier
10/12/2016
Merci de votre réponse

Comme exemple: Ship finance est une société située aux Bermudes qui est multisecteur (citer ci-dessus)

vraquier, tankers, conteneurs et offshore diversification qui permet de compenser les aléas du secteur maritime.

http://www.shipfinance.no/
c'est sans doute la plus belle valeur de mon portefeuille actuellement
si on est chez binck source Audacesfortunajuvat on peut mettre cette société en pea.
http://www.devenir-rentier.fr/t3784
Commentaire
12) Mestra
11/12/2016
Dans le même secteur, il y a l'ETF SEA qui est bien, on en parle dans le sujet concernant BW LPG et Navigator.
Commentaire
13) KDay
13/12/2016
Bonjour Philippe

Merci pour le détail !

Mais vous n'avez aucune épargne de précaution dans laquelle taper si besoin?
Et vos charges, vous les payez comment? (loyer, transports, impôts, nourriture, loisirs...)
Commentaire
14) Sosn
17/12/2016
Relis l'article, KDay - rubrique 'Société non cotée' : "ses dividendes couvrent actuellement mes besoins quotidiens".

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