Portefeuille IH - Mai 2016
84e mois de reporting (plus de six sept ans de transparence et partage) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne de deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.
Pour rappel, le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.
Dividendes d’actions cotées perçus
Après l’arrêt de mon activité principale en 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mes actions, dont sociétés immobilières cotées, et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.
Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2523 € en avril 2016.
Calendrier des dividendes :
Dépendance des dividendes :
On notera une forte dépendance, assumée, aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et à la société de prêts hypothécaires CYS.
Performance
Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.
Le portefeuille reprend 3,21% ce mois-ci, mais reste éloigné de son plus haut d’avril 2015.
Evolution de la performance mensuelle sur les 84 mois de reporting :
Evolution de la valeur de la part :
Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelque soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).
Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.
Allocation stratégique
J’avais prévu d’arrêter mon activité principale à quarante ans, avec un capital de 600 k€.
Je l’ai stoppée à trente-quatre ans, avec un capital de “seulement” 450 k€ (aujourd’hui 473 k€), fruit de mon épargne et investissements (ni aide, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études, etc.).
Aussi, l’allocation stratégique s‘écarte nettement de celle préconisée dans mon livre, en étant plus agressive (allocations obligataires et monétaires réduites à leur portion congrue) et plus concentrée (forte sensibilité aux devises étrangères et à l’immobilier canadien et américain) :
A ce capital s’ajoute toutefois une participation dans une TPE française (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.
Livrets (≈0 k€)
La rentabilité des livrets est devenue extrêmement faible.
Ces 0 k€ correspondent à la trésorerie “boursière” en attente d’investissement, actuellement quasi nulle.
La trésorerie d’usage quotidien, disponible sur mes comptes courants, n’est pas comptabilisée dans ce reporting.
Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)
Mes fonds euros sont :
- eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
- Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo
La seule chose qui m’empêche de tout liquider sont les montants minimaux requis pour ne pas avoir à clôturer l’assurance-vie et perdre les bénéfices liés à l’ancienneté.
Produits de taux (≈31 k€ d’une société de prêts hypothécaires)
Quoique cela soit discutable, mon investissement dans la société CYS peut être assimilé à un placement dans un fonds fermé obligataire avec effet de levier. En effet, CYS détient un portefeuille d’actifs constitué de prêts hypothécaires résidentiels titrisés garantis par l’Etat américain (cf. Sociétés de prêts hypothécaires).
Immobilier (≈255 k€ d’immobilier coté)
Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :
Dans le détail :
- VEREIT : murs de boutique aux USA
- Cominar : centres commerciaux, bureaux et entrepôts au Canada
- HCP : hôpitaux et maisons de retraite aux USA
- American Campus Communities : campus aux USA
- Dream Office REIT : bureaux au Canada
Ces foncières cotées sont détenues sur un compte-titres chez Binck.
Digital Realty est un fournisseur de solutions de centres de données informatiques et de services de colocation [de centres de données informatiques]. Si la société a le statut de REIT, je la classe comme une société des technologies de l’information plutôt qu’immobilière.
Actions (≈471 k€ dont 255 k€ d’immobilier coté et 31 k€ d’une société de prêts hypothécaires)
Allocation sectorielle :
Allocation opérationnelle (la “performance” de -4% est la performance “spot“ du portefeuille actuel et ne prend donc pas en compte les plus-values des positions soldées ou les dividendes versés, qui peuvent être conséquents, notamment pour CYS et Cominar où en cumulé ils représentent plusieurs dizaines de milliers d’euros) :
Ces actions sont détenues sur un compte-titres chez Binck.
Société non cotée
Je suis coactionnaire à 50% d’une TPE (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.
Compte tenu d’un environnement très concurrentiel (spécialement avec une réglementation défavorable aux acteurs français), sa profitabilité est modeste et d’ailleurs pas nécessairement pérenne, néanmoins ses dividendes couvrent actuellement mes besoins quotidiens et me permettent de réinvestir librement ceux du portefeuille d’actions.
Par ailleurs, cette participation n’est pas comptabilisée dans la performance ou l’allocation stratégique, mais relativise la surpondération patrimoniale en dollars américains et canadiens.
Commentaire de gestion
Rente mensuelle via les dividendes d’actions cotées
En base mensuelle, le montant des dividendes bruts perçu est d’approximativement 2523 €.
L‘écart par rapport au mois précédent (2523 € vs 2507 €) s’explique essentiellement par la volatilité du marché des changes, notamment des parités EUR/CAD, EUR/USD et EUR/GBP.
Plusieurs sociétés en portefeuille sont directement soumises aux aléas des prix des matières premières :
- BP, Royal Dutch Shell : pétrole et gaz
- BHP Billiton : minerai de fer, cuivre, pétrole et charbon
- Potash Corp : potasse, azote et phosphore
- Kinder Morgan : pétrole et gaz (pour une petite part de ses profits)
- Centrica : gaz (pour une petite part de ses profits)
Par conséquent, si le cours de l’une ou l’autre de ses matières premières restait durablement “bas”, les profits et ipso facto, les dividendes, des sociétés en question seront nécessairement abaissés.
Cela a déjà été le cas récemment pour toutes, sauf les majors pétrolières BP et Royal Dutch Shell. Mais le dividende n’est plus couvert par les flux de trésorerie et est payé partiellement par un accroissement de l’endettement.
Une nouvelle réduction du dividende de Potash Corp n’est pas non plus à exclure, car le cours de la potasse n’en fini plus de baisser et de fait, les profits de Potash Corp également.
D’autres sociétés ont un taux de distribution relativement élevé qui supporterait mal une éventuelle réduction de leurs profits, même temporaire :
- les foncières canadiennes Cominar
- le pharmacien GlaxoSmithKline
La foncière canadienne Dream Office REIT était placée dans cette catégorie, mais après la réduction de son dividende en février 2016, elle retrouve une flexibilité financière et un dividende pérenne, quoique réduit.
D’autres sociétés, au contraire, devraient voir leur dividende s’apprécier année après année :
- les foncières VEREIT, American Campus Communities et HCP
- l’opérateur téléphonique AT&T
- les informaticiens IBM et Digital Realty
- le distributeur Walmart
- le constructeur d’avion Boeing
- les distributeurs de vêtements L Brands et Gap
Enfin, certaines sociétés ont naturellement des profits et un dividende volatile :
- la société de prêt hypothécaire CYS
- les banques HSBC et Standard Chartered
Dans leur ensemble, tout cela devrait plus ou moins se compenser et la rente devrait être relativement pérenne sur le long terme, quoique j’escompte continuer à diversifier celle-ci dans le futur.
Valorisation du capital
Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle des sociétés et ipso facto, leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.
Or, appréhendé dans son ensemble, j’ai peu d’inquiétude sur ce sujet compte tenu des sociétés présentes en portefeuille (cf. Caractéristiques des actions avec un dividende pérenne et supra).
Ceci étant dit, la valorisation du portefeuille d’actions est particulièrement volatile ces derniers mois : après un plus-haut à 549 k€ mi-avril 2015, elle est tombée à 386 k€ en février 2016, pour remonter aujourd’hui à 471 k€.
Une partie de cette volatilité s’explique par les variations importantes dans le prix des matières premières, notamment du pétrole. De fait, même le cours des sociétés pétrolières/minières leaders évoluent fortement en bourse, en fonction des anticipations de profitabilité que font les acteurs de marché.
Stratégie de gestion
Mon univers d’investissement est celui des grosses capitalisations boursières (au moins 10 Md€ pour les sociétés “classiques”, au moins 2 Md€ pour les foncières cotées), parmi les leaders sur leur marché, avec des avantages concurrentiels, profitables, et une politique de versement de dividendes attractive.
Puisque mon objectif de rente mensuelle de deux SMIC nets est quasi atteint, je reviens progressivement à plus de diversification, afin de sécuriser ce revenu en évitant une dépendance trop forte à quelques sociétés et aux foncières cotées.
Ainsi, les 3900 € de dividendes nets ce mois-ci ont été investis sur le distributeur de lingerie féminine L Brands (Victoria’s Secret, Pink…).
L Brands a un moat (IH Score de 7,5) lié à sa forte présence aux USA et à la “niche” que représente la lingerie, plus difficilement concurrençable, de mon point de vue, par Zara, H&M, etc.
Dans l’attente des chiffres de ventes d’avril, j’ai préféré ne pas renforcer Gap, dont il n’est pas clair si les problèmes sont structurels ou conjoncturels.
Renforcer le “producteur” de potasse Potash Corp m’est apparu également spéculatif, attendu que le prix de la potasse enfonce plus bas sur plus bas.
Quant à Kinder Morgan, je pense hélas qu’en l’absence de croissance significative et compte-tenu de son endettement élevé, l’action ne vaut guère plus que son cours actuel et que le dividende sera rikiki pour un moment.
J’ai hésité à alléger un peu la foncière canadienne Cominar pour initier une position sur la foncière britannique Suis-je rentier ?
La vie en Espagne (Valencia : super climat, bon marché et agréable à vivre), ou ailleurs, est aussi notoirement moins chère qu’en France.
N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?
Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.
Par contre, je m’efforce de réduire progressivement la dépendance aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et CYS.
N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?
Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier définitivement au Portugal ou dans le pays approprié à ce moment-là.
Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j’avais une activité à temps plein et payait environ 15 k€ d’impôts sur le revenu chaque année.
N’avez-vous pas peur ?..
Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).
Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc.
L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.
Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).
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