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#101 12/12/2012 19h22

Membre (2011)
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Derival a écrit :

Je suis beaucoup plus réservé concernant la jeune génération que d’autres intervenants. Elle me paraît beaucoup trop "hippie" et pas du tout prête à relever les défis du monde d’aujourd’hui.

Je pense qu’il y a du vrai. Et ceci n’est pas incompatible avec le faits que les plus actifs aillent chercher à satisfaire ailleurs leurs désirs et leurs ambitions.

Mais je n’emploierais pas le mot "hippie". Un autre terme me semblerait plus adapté, mais il ne me vient pas… Ce sont des hippies en ce sens qu’ils n’iront pas travailler dans une PME conventionnelle comme vous dites (sauf par force), mais d’un autre côté ce sont des enfants de la société de consommation (et je ne crois pas que le phénomène "écolo-alter" remette vraiment ceci en jeu).

Le phénomène que vous soulignez, Derival, est peut-être encore plus grave que celui du départ des talents* qui iront mener leur combat ailleurs. Pour des raisons économiques d’une part, pour des raisons politiques d’autre part.

* après tout, comme le faisait remarquer Thomz dans un autre sujet, la Grèce et l’Irlande ont longtemps survécu grâce aux expatriés ; mais il est vrai que la raison du départ est importante à considérer : ce n’est la même chose de partir pour nourrir les siens, ou de partir écoeuré pour réussir enfin à vivre la vie que l’on espère

Sinclair a écrit :

En outre, nos propos sont largement biaisés par nos croyances (notamment le biais de confirmation : on ne voit que ce qu’on veut bien voir).

Comment pensez-vous que ce phénomène de biais de confirmation influence nos arbitrages et nos analyses en matière d’investissement?

Sinclair a écrit :

Notamment, les "générations" sont elles des catégories d’analyse valables ?

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Dernière modification par placementapapa31 (12/12/2012 19h45)

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#102 12/12/2012 19h45

Membre (2012)
Top 20 Invest. Exotiques
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bonsoir chers camarades,

que de choses intéressantes ont été dites.

je suis pour ma part frappé d’une chose dans notre beau pays : la lutte des classes.

alors qu’elle n’a jamais existé dans certains pays et que d’autrers pays s’en sont débarrasé au fil des ans comme un fruit mur finit par tomber, en France elle est toujours bien là.

elle est même je trouve enkystée par les années et peint les lunnettes de tout un tas de gens.

loi de moi l’idée qu’il ne faut rien faire pour améliorer le sort des moins bien lotis mais cette notion de lutte des classes est clivante et elle est à beaucoup de niveaux; son historique de dizaines d’années suffit à la légitimer aux yeux de beaucoup :
chez les juges prud’hommaux,
chez les leaders syndicaux,
chez beaucoup de fonctionnaires (ce terme n’est pas péjoratif dans ma bouche) qui ne connaisent pas le monde de l’entreprise et de l’entrepreneuriat.

je suis désolé que le pouvoir politique ne cherche pas à s’e débarraser come d’une vieille antienne.

beaucoup sera fait quand ce biais culturel aura disparu, que l’argent ne sera plus jugé comme une chose sale et que plus comprendront que ce n’est pas en rendant plus pénible la vie des plus riches que l’on améliore la vie des plus pauvres.

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#103 12/12/2012 21h46

Membre (2010)
Réputation :   3  

lemouz a écrit :

Personnellement, je travaille dans une PME dynamique, ultra innovante, installée en France, créée par un ingénieur français qui a réussi à lever des capitaux monstrueux en 2012 pour développer la société (passer de 5 à 50 employés en 1 an 1/2, qui dit mieux en 2012 ?).
Nous sommes en effet en manque d’ingénieurs. Je le confirme car nous avons beaucoup de mal à recruter dans ma société.

Vous ne cherchez pas un mouton à 5 pattes?
Dans ma boite, ils cherchent aussi, mais quelqu’un qui maitrise plusieurs domaines connexes (alors que notre "société" demande malheuresement de se spécialiser de plus en plus), qu’il n’aient pas vraiment besoin de le former, bien sur il ne paye pas spécialement bien…et 0 avantages. (manque plus que le disponible pour la veille). Et il s’étonne qu’ils aient du mal.
Il y a 30 ans, les entreprises devaient former, faisait avec ce qu’il y avait. Maintenant, tout les secteurs sont bouchées, ils ont énormement de choix, elles augmentent leurs pretensions, et disent ne pas trouver.
Apres former, si c’est pour que la personne parte au bout de 2 ans….Mais pour cela, il faut proposer des perspectives et les gens ne partent pas!

lemouz a écrit :

Faux.
Qui pousse les élèves à ne pas aller en apprentissage ou en filière techno ? Pas les enseignants. Les parents.

Aujourd’hui ce n’est pas "hype" de travailler dans l’industrie, la technique…, il faut faire du conseil en "conseil", du conseil en management, de la finance, devenir chef de projet, chef de ceci, de cela… Ce n’est pas reconnu socialement, et encore moins financierement, donc bon!Bref, les parents ont les enfants et la société qu’ils ont voulu.

lemouz a écrit :

Beaucoup de grandes écoles recrutent sans discrimination. Avant de rouspéter car il y a moins d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres dans les grandes écoles, il faudrait aussi admettre qu’il y en a moins qui tentent les concours d’entrée ou qui se donnent les moyens d’étudier suffisamment pour le faire. Mais c’est vrai que faire ses devoirs est souvent mal vus dans les HLM. C’est tellement plus facile de critiquer le système existant (au mieux) ou de faire du commerce parallèle (au pire)

Daccord, mais je nuancerait que le cadre culturel joue beaucoup quand meme, surtout en francais.
A titre perso, fils d’ouvriers d’origine étrangère, j’ai quand même réussit à faire une école d’ingé (pas très reconnues j’avoue). Sachant que l’aide de mes parents à partir de 6ème c’était débrouille toi, "habitue toi, bosses car dans 1 an ou 2, on ne comprendras pas ce que tu fais, donc il faudra que tu te débrouille!" Après c’est sur qu’en Francais "expression", j’étais bien nul!

Comme le disais je ne sait plus qui, dans peu de pays au monde , j’aurai pu espérer ceçi ( les usa, c’est bien beau avec leur bourses etc, mais il faut être un "génie".)

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#104 12/12/2012 22h40

sergio8000
Invité

Vous savez, a propos de recrutement d’ingénieurs par les entreprises françaises, c’est, par rapport à mon expérience, une douce plaisanterie. La meilleure expérience de ma vie à ce sujet est ci-dessous :

Un jour, j’ai été appellé par une entreprise recherchant un ingénieur avec 4/5 ans d’expériences en Telco / nouvelles technos bien spécifiques, connaissant également bien le cryptage de données, parlant parfaitement l’anglais, le russe et l’espagnole, pour aller au Kazakhstan.
Bon, tout allait bien, jusqu’au moment où on a commencé à parler salaire. J’ai fait une demande qui me paraissait pourtant très modérée… On m’a répondu, ah non, mais c’est 35K€ maxi, vous gagnez combien là ? Je dis mon salaire… réponse : ah mais non, c’est pas normal, vous êtes trop payé !
J’avoue que cette anecdote est un cas un peu extrême, mais le fait qu’on veut un mouton à 5 pattes et qu’en plus on ne fait rien pour les attirer est une réalité du terrain.

Alors, pourquoi un ingénieur n’irait-il pas faire du conseil s’il peut gagner plusieurs fois plus ? Ce n’est surement pas par passion pour le consulting la plupart des cas…

 

#105 12/12/2012 22h59

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Je confirme les propos de Sergio. C’est assez rigolo l’écart qu’on constate.

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#106 12/12/2012 23h09

Membre (2011)
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sergio8000 a écrit :

On m’a répondu, ah non, mais c’est 35K€ maxi, vous gagnez combien là ? Je dis mon salaire… réponse : ah mais non, c’est pas normal, vous êtes trop payé !
J’avoue que cette anecdote est un cas un peu extrême, mais le fait qu’on veut un mouton à 5 pattes et qu’en plus on ne fait rien pour les attirer est une réalité du terrain.

Alors, pourquoi un ingénieur n’irait-il pas faire du conseil s’il peut gagner plusieurs fois plus ? Ce n’est surement pas par passion pour le consulting la plupart des cas…

Mais comment expliquer un tel écart?

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#107 13/12/2012 00h05

sergio8000
Invité

Disons que, dans mon expérience de consultant employé, une journée homme est facturée à un certain tarif. Vous savez donc exactement combien vous rapportez, et vous pouvez vous appuyer sur ces faits tangibles pour négocier un salaire à peu près décent. C’est en tout cas comme cela que je m’y étais pris lorsque je me suis orienté vers le conseil.

Pour les ingénieurs, je ne m’explique pas pourquoi on ne veut pas payer un bon ingénieur. Je ne vois aucune justification irréfutable à cela. Dans ma conception, si on fait semblant de payer, pourquoi ne pas faire semblant de travailler ? Une personne qui bosse bien doit normalement bien gagner sa vie, mais aujourd’hui, on préfère peut être prendre des gens pas chers en espérant qu’avec un coup de chance, on aura quelqu’un de bien ? Je connais plusieurs personnes payées "peanuts" dans ce cas… Peut être aussi parce que les personnes concernées sont habituées / éduquées aux grilles de salaire et qu’elles n’osent jamais rien demander ? Ce ne sont que quelques pistes de réflexion…

Dernière modification par sergio8000 (13/12/2012 00h27)

 

#108 13/12/2012 00h30

Membre (2011)
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sergio8000 a écrit :

si on fait semblant de payer, pourquoi ne pas faire semblant de travailler ?

Savez-vous que vous ne croyez pas si bien dire!

Si vous avez le courage, lisez en diagonale cet excellent article de recherche :

http://ancmsp.com/IMG/pdf/evolution_rem … gnants.pdf

Btissam BOUZIDI, Touria JAAIDANE et Robert GARY-BOBO a écrit :

Conclusion : C’est probablement par le biais d’une baisse de l’effort, et d’une baisse de la qualité du service, que les agents se montrent capables de récupérer, en nature, une partie de ce dont ils ont été privés en matière salariale.

C’est exactement ce dont vous parlez… (en termes académiques : les agents, par leur arbitrage gain/effort, cherchent à récupérer leur quasi-rente via la diminution de l’effort)

Egalement, il me vient l’idée que toute "combinaison (effort ; rémunération)" ne serait pas stable ou possible. Du moins dans un système dit démocratique (dans un système à coercition physique c’est différent je suppose). Il y aurait donc en système démocratique un "chemin étroit de la rétribution"… (ça me fait penser au "sentier de croissance équilibrée" du modèle de Harrod-Domar)

On touche là aussi je pense aux théories de la motivation au travail.

On peut aussi tenter une approche par la productivité :

sergio8000 a écrit :

Une personne qui bosse bien doit normalement bien gagner sa vie, mais aujourd’hui, on préfère peut être prendre des gens pas chers en espérant qu’avec un coup de chance, on aura quelqu’un de bien ?

Peut-être est-ce une question de productivité : on n’est pas productif seul, on n’est productif que dans un environnement qui le permet, on fait partie d’un système. Peut-être qu’en France on n’est pas dans un système où les conditions de la rentabilité du capital, du travail, de tous les facteurs de production, sont réunies. Beaucoup de travaux portent sur la faible profitabilité des entreprises en France (même si celle-ci s’explique en partie par le coût du travail - mais le coût du travail "superbrut", pas le salaire net, le problème vient peut-être du niveau de dépenses sociales - sorte de debt-deflation, si on veut).

Peut-être faudra-t-il un temps très long pour reconstituer ces conditions de rentabilité.

Dernière modification par placementapapa31 (13/12/2012 00h47)

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#109 17/12/2012 18h37

Membre (2011)
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Entendu aujourd’hui sur BFM : projet de nouveau mode de calcul du SMIC, à partir de 2014.

Cela pourrait être une bonne nouvelle, mais… je me demande bien ce qui signifie le "prendre en compte les dépenses contraintes comme le loyer, le prix de l’énergie".

Dans un pays qui ne s’intéresse à la contrainte externe que le couteau sous la gorge, tout est possible je suppose (à moins que, aujourd’hui, le concept de contrainte externe n’ait plus aucune pertinence ? - l’avenir nous l’apprendra).

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[+1]    #110 17/12/2012 18h51

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@placementapapa31

Je suppose qu’il s’agit de prendre en compte un indice de prix reflétant mieux la structure des dépenses des smicards : moins de "loisirs" et plus de "énergie", par exemple…

A titre personnel je trouve que c’est une fausse bonne idée. Imaginons que les prix de l’énergie baissent en 2013 mais que pour une raison ou pour une autre les prix du hi-tech augmentent : le smic augmentera alors moins que l’inflation et face à la polémique un nouveau mode de calcul devra être mis en place.

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#111 17/12/2012 21h04

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Oui c’est bien vu : une sorte d’ "indice des prix spécifique", distinct de l’indice général. Mais avec quel effet recherché exactement, je me le demande…

Cela peut être un moyen intéressant d’arriver à baisser le SMIC dans un certain contexte économique (mais aussi conduire à l’augmenter - dangereusement - dans une autre configuration?).

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#112 18/12/2012 01h47

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Je suis interloqué des tendances soupçonneuses des derniers messages. : pourquoi donc l’intention ne serait-elle pas de mesurer quelque chose qui corresponde à la réalité des charges des personnes dont les revenus se situent au niveau du SMIC ?
A mon avis, cette mesure aurait un intérêt, car elle permettrait d’évaluer mieux comment le pouvoir d’achat de ces personnes évolue (il évolue peut-être différemment de celui de l’ensemble des Français), sans préjuger de ce que ça pourrait entrainer comme conséquences.
Ca me semble préférable à s’enfuir la tête dans le sable, ou à décider ou débattre sur des impressions, des rumeurs, ou quelques cas particuliers (fussent-ils emblématiques).


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#113 18/12/2012 14h08

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Le soupçon systématique est une stratégie d’apprentissage efficace qui permet d’aller assez loin dans la compréhension des mécanismes, en plus d’être un bon préalable à la défense de ses intérêts d’épargnant.

Dernière modification par placementapapa31 (18/12/2012 14h58)

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#114 18/12/2012 19h32

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GBL a écrit :

Je suis interloqué des tendances soupçonneuses des derniers messages. : pourquoi donc l’intention ne serait-elle pas de mesurer quelque chose qui corresponde à la réalité des charges des personnes dont les revenus se situent au niveau du SMIC ?

Tout n est pas perdu : heureusement 
  selon icitf1: De nouvelles règles de calcul du salaire minimum vont tout de même être présentées par le ministre du Travail mercredi lors du Conseil des Ministres.

Source sur TF1 News
Parti de Gauche : "Même plus de quoi s’acheter un carambar par jour"
Hausse du Smic de 3 centimes : "Même pas un carambar par jour"

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[+3]    #115 18/12/2012 22h15

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ce fil m’a beaucoup intéressé, particulièrement en ce qu’il laisse parfois transparaître l’incontournable "lutte des classes" et "haine du riche" ; un article, ou plutôt une lettre ouverte, d’un éminent fiscaliste belge, m’a beaucoup amusé, mais derrière l’humour il y a une redoutable acuité  à propos du fonctionnement de nos états, belge ou français.
Voici cette lettre :

Thierry Afschrift Professeur de droit fiscal à l’ULB

Thierry Afschrift a écrit :

Cher Monsieur Depardieu, vous avez choisi l’exil en Belgique, comme avant vous, Victor Hugo, Paul Verlaine ou Eric-Emmanuel Schmitt.
Vous avez décidé de « voter avec vos pieds », comme des millions d’Allemands de l’Est, de Polonais, de Hongrois et de boat-people vietnamiens, qui, eux aussi, fuyaient un Etat hostile.
Certains critiquent les motifs de votre choix : à leurs yeux, devoir payer 85 % d’impôts sur le fruit de son travail n’est pas un bon motif d’exil. Ils ont tort.
Vous avez compris que la France d’aujourd’hui vit sous le despotisme démocratique que Tocqueville avait prédit : « Un pouvoir absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux… (qui) couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes… Il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète ». Vous savez maintenant qu’il y a des dictatures sans tyran, des oppressions sans Stasi, des inquisitions sans bûchers. Vous tournez le dos à un système qui vous déteste, à cause de votre talent, à cause de votre esprit d’entreprise, parce que, égalitariste, il repose sur l’envie ; comme le disait Ayn Rand « ils ne veulent pas posséder votre fortune, ils veulent que vous la perdiez ; ils ne veulent pas réussir, ils veulent que vous échouiez ».
La France, orgueilleuse de sa révolution de 1789 n’a cessé dès la Terreur et bien après, d’attribuer les pouvoirs absolus du monarque à des abstractions nommées Nation ou République. Un pouvoir élu certes, mais absolu parce que sans limites autres que celles fixées par l’Etat lui-même. C’est pour cela que le Pouvoir détestait le bouclier fiscal : il fixait un plafond à la faculté, qu’en France on veut illimitée, de lever l’impôt.
Vos motifs sont justes et honnêtes : vous défendez le fruit de votre travail et de votre talent face au totalitarisme fiscal. Mais votre choix est étrange : pourquoi venir en Belgique, l’un des pires enfers fiscaux au monde ?
Certes, nos ministres sont des hommes courtois, qui ne vous traiteront jamais de « minable ». Ils savent, comme Bertrand de Jouvenel, que « le chemin du pouvoir passe par le service rendu ». Interchangeables sans jamais rien changer, ils sont les gardiens d’une machine étatique qui se garde d’utiliser la violence et n’emprisonne que très rarement ceux qui lui résistent.
Mais n’avez-vous pas vu que cette machine est fabriquée sur le même modèle que celle de la République que vous fuyez ? Bien plus nombreux que les armées de Napoléon et mieux informés que Fouché, nos régiments de fonctionnaires, affables et compréhensifs, œuvrent au profit d’un Etat Providence en qui ils croient voir le Bien Commun.
C’est pourtant au prix du bien-être et des libertés de chacun qu’ils alimentent, de bonne foi mais sans état d’âme, le Léviathan qui veut tout savoir, tout contrôler. On s’offusque lorsqu’un patron, évidemment flamand, assimile cette politique au marxisme. Pourtant Marx n’aurait même pas pu rêver de nos taux d’impôt, lui qui s’écriait : « Des impôts, des impôts et encore des impôts, c’est comme cela que nous tuerons le capitalisme ». Observez attentivement vos nouveaux voisins. Pas seulement les riches, mais ceux qui ont la simplicité de se reconnaître comme des « Belges moyens ». Dites-vous bien que l’Etat leur prend chaque année la moitié de leurs revenus, et en dépense 55 %.
Si un jour vous créez des emplois dans ce pays, admirez vos salariés comme des héros des temps modernes, si vous ne voyez pas en eux, comme R. Nozick, des esclaves du Pouvoir. Jusqu’en août, chaque année, ils ne travaillent que pour payer leurs impôts.
Surtout, ne leur proposez pas d’augmenter leur rémunération. D’ici quelques jours, ce sera illégal, et l’Etat en confisquera jusqu’aux trois-quarts.
Lorsque vous aurez compris cela, vous saurez, comme beaucoup de Belges, que ce n’est pas ici que vous pourrez vivre libre, à l’abri d’un Etat qui veut régler à grands frais pour vous chaque détail de votre vie. Pour cela, il vous faudra à nouveau partir. En Suisse ou ailleurs

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#116 19/12/2012 03h45

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Extrordinairement lucide cette  du prof/ fiscaliste belge…Merci!

Par contre la Suisse faut oublier…mais AILLEURS plein de possiblites!

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#117 19/12/2012 15h02

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LePetitPeredesPeuples a écrit :

Il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète »

Bravo magnifique! +1!

Voilà qui fait du bien à lire. N’ayons pas peur de parler de "marxisme" en effet. Dire qu’il y en a encore des millions en France qui s’accrochent à la lutte des classes comme des arapèdes sur leur caillou. La lutte des classes, cette vieille relique. Allez leur demander à ceux qui partent, vieux aisés, jeunes qui ont envie de profiter de la vie, entrepreneurs ambitieux, bref à tous ceux encore vivants qui vont porter leur effort sur un autre terrain, ce qu’ils en ont à faire de la lutte des classes. Et de l’état-nation. Et des pitoyables leçons de moralisme fiscal (du "Tartuffe", mais ramené au niveau de la ménagère).

"gêner, comprimer, énerver, éteindre, hébèter" voilà un choix de verbe qui tape juste. Il manquerait : asphyxier - je pense à l’ "asphyxie fiscale" (75%! mais bien sûr).

(je ris d’avance à ce qui va sortir des actuelles négociations employeurs-syndicats smile - un diplodocus qui va accoucher d’un protozoaire…).

Dernière modification par placementapapa31 (19/12/2012 16h24)

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#118 19/12/2012 15h20

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avocat belge a écrit :

Ils ne veulent pas posséder votre fortune, ils veulent que vous la perdiez ; ils ne veulent pas réussir, ils veulent que vous échouiez ».

Superbe ! Et mea culpa puisque je me reconnais tellement il y a une petite décennie lors de ma première et salutaire expatriation (en Suisse). Pourtant gros travailleur, j’avais alors ce refus de la réussite des autres et de la reconnaissance des risques pris par un entrepreneur par rapport à un salarié (que j’étais) et, au début tout au moins (j’ai progressivement et continument changé), la même mentalité (contre-productive même pour soi !). J’aurais préféré alors que mon patron ne réussisse pas le lancement de sa spin-off parce qu’il allait s’en mettre plein les fouilles alors que, ayant pourtant une petite part de cette spin-off, j’avais un intérêt à ce qu’elle réussisse ! yikes yikes Je me souviens très bien de mon état d’esprit à la sortie de mes études supérieures (ingés) et de ce que je croyais être la justesse de mon raisonnement ou plutôt de mon (re)sentiment…

On peut donc radicalement changer et comprendre les mécanismes auxquels on succombe par habitude culturelle. Toutefois la seule solution pratique que je vois c’est une expatriation de 3 ans minimum pour tous les Françaises et Français dans un pays entreprenant… pas simple à mettre en place wink et pas sûr que bcp reviennent…


Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)

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#119 19/12/2012 16h04

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Malheureux vous n’y pensez pas! (pourquoi croyez-vous que la France a été aussi en retard pendant longtemps sur la maîtrise de la l’Anglais, mmm…)

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[+1]    #120 19/12/2012 18h29

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En lien avec la lettre postée plus haut, et aussi avec le livre Atlas Shrugged dont on a parlé sur ce forum, un billet d’humeur que je trouve sympathique. Je préfère prévenir, ça vient du blog d’un think-tank libéral wink

Obélix en grève : un petit air de John Galt…

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#121 19/12/2012 18h42

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SirConstance a écrit :

Je préfère prévenir, ça vient du blog d’un think-tank libéral wink

Faut-il donc s’excuser d’en être un?! wink

INSTITUT TURGOT a écrit :

Deuxièmement, parce que M. Depardieu insiste sur le fait qu’il est européen, un « citoyen du monde » et demeure un « homme libre ». Il montre effectivement que grâce à la mondialisation nous sommes, dans une certaine mesure, libres d’échapper à la main lourde d’un État. La concurrence institutionnelle, et particulièrement la concurrence fiscale est une composante essentielle de notre liberté : il est crucial que les gens puissent « voter avec leurs pieds ». Bien entendu les politiciens européens, français en tête, souhaitent éliminer cette liberté – au nom de la « justice », de l’harmonisation, de l’égalité, de la solidarité etc. Cet épisode nous rappelle que si l’Europe devait se transformer en France géante, notre sort serait bien sombre. Et malheureusement, les récents efforts dans le sens de toujours plus de centralisation en Europe ne nous portent pas à être optimistes.

Magnifique ce passage. Tout est dit en quelques ligne. C’est étrange comme le rappel de la liberté ne vient jamais à l’esprit de la foule française (malgré le slogan de la république dont ils sont si fiers; et les beaux esprits se croient même profonds en disant : "on oublie souvent le "fraternité" " - ce qui est bien sûr faux car c’est toujours le premier, "liberté", qu’on oublie).

Un petit air de John Galt en France aujourd’hui? Vous plaisantez : bien plus qu’un petit air. C’est le lynchage quotidien par les bigots de quiconque se montre un esprit avant tout soucieux de sa liberté. Voici un exemple édifiant :

Corinne, jeune médecin généraliste : "On veut profiter de la vie, on ne veut pas aller s’enterrer dans les campagnes" | France info

(il faut regarder les 10 premiers commentaires : terrifiant, ça c’est ce qui s’appelle se faire lyncher)

Heureusement il y a quand-même quelques esprits libres et percutants :

(un commentaire)
"Quand vous n’aurez plus de médecins du tout, vous viendrez vous plaindre. Mais que croyez vous les franchouillards? A force de prendre les médecins pour la Redoute, de les appeler pour un oui pour un non, de les descendre dès lors qu’un diagnostic n’a pas été posé du premier coup, ou lorsqu’il vous a refusé votre médicament-dangereux-cher-remboursé-inutile, vous n’aurez effectivement plus personne dans vos belles campagnes françaises. Les médecins ne sont effectivement plus ce qu’ils étaient, comme vous tous, comme nous tous. Car la médecine a changé dans le mauvais sens, écroulée sous la paperasserie, refroidie par la peur des procès. Les médecins de campagne ou d’ailleurs ne suicidaient pas autant jadis, en tout cas pas plus que la population générale. Les jeunes médecins et les moins jeunes n’ont seulement pas envie de finir au bout d’une corde."

Ah? Il manque des médecins en Sibérie? Pas de prrroblème.

Dernière modification par placementapapa31 (19/12/2012 20h21)

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#122 19/12/2012 20h02

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PoliticalAnimal a écrit :

On peut donc radicalement changer et comprendre les mécanismes auxquels on succombe par habitude culturelle.

Merci pour votre témoignage, vraiment très intéressant. Moi-même ingénieur et issu d’une famille modeste, je détestais par principe les fils de bourgeois sortis des écoles de commerce. Ce n’est qu’une fois entrepreneur que j’ai compris l’importance du marketing, de la vente, de la gestion financière, et de bien d’autres choses.

A présent, à quels mécanismes succombez vous à présent dans votre nouvelle culture ? Etes-vous capables d’en percevoir les limites ?

placementapapa31 a écrit :

Le soupçon systématique est une stratégie d’apprentissage efficace (…)

Que vous appliquez aux think tanks libéraux, I presume ? smile

Le french bashing est à la mode, mais est-ce que cela nous éclaire sur la situation réelle de la France ?

J’ai entendu hier des statistiques sur l’exil de ceux qui paient l’ISF : moins de 0.15% par an sur la décennie passée, sans compter les retours. Beaucoup de bruit pour rien ?

placementapapa31 a écrit :

Il manquerait : asphyxier - je pense à l’ "asphyxie fiscale" (75%! mais bien sûr).

Aux Etats-Unis, le taux d’imposition marginal a atteint 94% en 1942, est resté supérieur à 90% jusqu’en 1963 et n’est passé sous 70% qu’en 1981. Asphyxie ?

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#123 19/12/2012 20h49

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Sinclair a écrit :

placementapapa31 a écrit :

Le soupçon systématique est une stratégie d’apprentissage efficace (…)

Que vous appliquez aux think tanks libéraux, I presume ? smile

Oui, c’est dans mon intérêt.

Sinclair a écrit :

Le french bashing est à la mode, mais est-ce que cela nous éclaire sur la situation réelle de la France ?

La situation réelle de la France, on peut déjà l’appréhender dans les comptes et dans les graphiques, je suppose. Et au-delà de cette approche, ce qui compte le plus c’est comment un individu donné va ressentir et s’efforcer d’évaluer sa situation, ses opportunités, son avenir, dans un endroit donné et au sein d’une population donnée.

On peut rechercher la "complexité", envisager la société française comme une mosaïque fluide d’acteurs individuels et de groupes d’acteurs interagissant, s’interpénétrant, négociant, faisant pression, coopérant, s’opposant, ayant des intérêts et donc des stratégies associées. Cela ne change rien au problème. Un individu donné (je parle bien sur d’un individu suffisamment libre), selon ses objectifs et moyens, jugera s’il est pertinent pour lui d’entrer dans le jeu des acteurs, ou bien de se déplacer (internet, avion low-cost, anglais universel : aujourd’hui c’est plus facile - et nous connaissons tous des personnes qui ont fait ce choix ou l’envisagent).

Sinclair a écrit :

placementapapa31 a écrit :

Il manquerait : asphyxier - je pense à l’ "asphyxie fiscale" (75%! mais bien sûr).

Aux Etats-Unis, le taux d’imposition marginal a atteint 94% en 1942, est resté supérieur à 90% jusqu’en 1963 et n’est passé sous 70% qu’en 1981. Asphyxie ?

Oui bien sûr, nécessités de la guerre (chaude ou Froide). Je suppose que, même si l’homme lui-même n’a pas évolué, le progrès technologique et financier (et aussi esthétique) est passé par là, depuis McCarthy.

Quand je considère un taux de 75% (auquel il faut rajouter la CSG, la TVA, la taxe d’habitation, la taxe foncière - la fiscalité elle aussi a progressé depuis 1940), je pense à la célèbre phrase de Audiard. Et les gens qui votent cela (en pensant éventuellement aux foules que cela va permettre d’amadouer) osent en plus donner des leçons de morale. C’est sublime.

Il ne manquerait plus qu’ils se piquent d’économie.

Je ne peux m’empêcher de penser à Depardieu dans sa lettre : 75%, mais qui êtes-vous donc messieurs pour vous permettre cela?

Dernière modification par placementapapa31 (19/12/2012 21h19)

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[+3]    #124 19/12/2012 23h54

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pp31 a écrit :

Je ne peux m’empêcher de penser à Depardieu dans sa lettre : 75%, mais qui êtes-vous donc messieurs pour vous permettre cela?

Je regardais, à l’instant, cet incroyable documentaire sur France 3.

On y voyait la France des années 40-44. La collaboration, les nazis, les voisins qui vous dénoncaient pour un ticket alimentaire, les éxécutions sommaires, les déportations, le service du travail obligatoire, la milice, la faim, la peur, la haine, la honte.

Celui qui vivait en France à cette époque, imaginez ce qu’il aurait eu à dire sur "la situation économique de la France, et son avenir?"

Aurait-il pu imaginer l’union européenne, le TGV, les airbus, les soins gratuits pour tous, l’éducation, les vacances au soleil, les magasins bondés, l’état de droit, la paix?

Ce n’était pas l’antiquité pourtant! Certains membres du forum étaient déjà nés!

Mais qui êtes-vous, monsieur, pour ainsi vous plaindre continuellement, comme si tous les malheurs de la terre vous accablaient sans fin?

Je vais vous dire: le monde se fera sans vous, un point c’est tout.

Dernière modification par thomz (20/12/2012 00h08)

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#125 20/12/2012 00h44

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sissi a écrit :

Extrordinairement lucide cette  du prof/ fiscaliste belge…Merci!

Par contre la Suisse faut oublier…mais AILLEURS plein de possiblites!

Chère Sissi, et pourquoi donc ?

La Suisse est un pays bien géré…..où les politiciens de gauche, du centre et de droite travaillent ensemble…..pour le bien du pays.

Pas plus tard qu’aujourd’hui, le gouvernement a proposé des réductions de dépenses de CHF 700 mios par année jusqu’en 2016…..car les temps vont être un peu plus difficile. L’objectif c’est d’avoir un budget annuel équilibré (depuis plusieurs années les comptes annuels sont positifs). Clairement le gouvernement ne pense pas continuellement à sa ré-élection, à faires des promesses, à prendre des taux de croissance irréalistes pour faire le budget.

L’impôt que l’on paye n’est pas dilapidé par l’Etat, mais dépensé souvent (pas toujours :-)) avec plein de bon sens.

Vous payer un impôt, mais celui-ci est constant et prévisible…il n’y a pas continuellement un nouvel impôt ou une augmentation de taux…..et ça c’est important de ne pas avoir cette incertitude fiscale.

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