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[+3]    #1 17/12/2010 10h05

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Bâle III, applicable progressivement d’ici 2018, va indirectement avoir un impact énorme sur vos placements et sur leur fiscalité.

Aujourd’hui, les banques françaises ont des bilans très différents des autres banques européennes. Elles ont au "passif" de leur bilan peu de "ressources longues" provenant de leurs clients.

Les ressources longues sont principalement les dépôts long terme, et notamment les comptes à terme bloqués, avec pénalité dissuasive en cas de remboursement. Car dans ce cas, le client a bien confié sur le long terme (2 ans, 3 ans  ou plus) son argent à la banque. Les livrets rentrent aussi dans cette catégorie, sauf le livret A, car la banque doit obligatoirement transférer la majorité de l’argent du livret A à la Caisse des Dépôts.

Ne rentrent pas - ou rentrent avec une pondération bien moindre - dans ces ressources longues:
- les comptes à vue (comptes courants): où l’argent est certes prêté à la banque, généralement d’ailleurs à 0%, mais peut être retiré par le client à tout moment
- les contrats d’assurance-vie, car l’argent n’est pas prêté à la banque, mais confié à une compagnie d’assurance et peu importe si cette dernière est souvent filiale de la banque
- les sicav et FCP, y compris monétaires, car les sicav sont des "sociétés" indépendantes de la banque, ce qui incidemment fait que le client n’a pas à craindre que ses parts soient emportées par la faillite de la banque (sauf si la sicav a prêté son argent à la banque, ce qui en principe est interdit ou très limité).
- les portefeuilles-titres, où le client reste à tout moment propriétaire des titres et ne les prête pas à la banque

Or Bâle III va obliger les banques françaises à augmenter  fortement leurs ressources longues, pour les besoins des nouveaux ratios de liquidité.

Conséquences:
- les banques vont inciter leurs clients à mettre leur argent sur des comptes à terme et livrets (hors livret A), et non comme ils le font aujourd’hui (ou le faisaient dans un passé récent)  sur l’assurance-vie, les sicav notamment monétaires, le livret A
- le Crédit Agricole notamment qui a fait le forcing depuis 2 ans pour ouvrir le maximum de livrets A possibles se rend compte de son erreur et se mord les doigts.
- Mais comment convaincre les clients de faire le switch, sachant que la fiscalité n’est pas la même: comme les livrets (hors livret A et assimilés) et les comptes à terme ont une fiscalité moins intéressante que l’assurance-vie ou le livret A, les banques vont faire un lobbying intense pour baisser la fiscalité des premiers et augmenter la fiscalité des seconds, quitte à tirer une balle dans le pied de leurs filiales d’assurance-vie. Quitte aussi à se fâcher avec les compagnies d’assurances indépendantes (non appartenant aux groupes bancaires), comme Axa, Allianz et Generali, qui elles vont continuer à se battre pour que l’assurance-vie garde tous ses avantages fiscaux.

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#2 17/12/2010 10h47

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Merci pour ce point de vue encore une fois très intéressant sur un sujet d’actualité.

En effet, quand les banques réaliseront de profits, il sera de plus en plus difficile de le partager entre les actionnaires : il faudra augmenter les réserves, rémunérer une masse plus importante de fonds propres avant de pouvoir payer les dividendes. C’est une bonne nouvelle pour les obligataires senior, voire pour les subordonnés, mais une mauvaise pour les actionnaires.

Si je suis d’accord avec le contexte, je pense cependant (mais c’est peut être une déformation "marché") que la bataille ne va pas se jouer sur les dépôts mais sur les arbitrages entre les différentes strates de fonds propres.

C’est peut-être déjà "pricé" dans le marché, donc cela n’est pas une reco sur le secteur bancaire, c’est juste un sentiment d’évolution de l’industrie : les banques me semblent plus à même d’utiliser l’ingénierie financière que de faire du lobby sur la fiscalité des produits d’épargne, a fortiori en opposition frontale avec l’assurance-vie.

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#3 17/12/2010 11h18

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Je mise également sur l’ingénierie financière.

Je vois mal les banques faire modifier la fiscalité à leur avantage sachant que l’état est un peu à sec et que les assureurs vont défendre leurs acquis. Elles vont devoir proposer des offres compétitives en terme de compte à terme et de livret d’épargne… Une guerre des super livrets ? l’assurance vie reste quand même une belle vache à lait, ce serait dommage de devoir la sacrifier…

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#4 17/12/2010 11h36

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zParisien a écrit :

Bâle III va obliger les banques françaises à augmenter  fortement leurs ressources longues, pour les besoins des nouveaux ratios de liquidité.
Conséquences:
- les banques vont inciter leurs clients à mettre leur argent sur des comptes à terme et livrets (hors livret A), et non comme ils le font aujourd’hui (ou le faisaient dans un passé récent)  sur l’assurance-vie, les sicav notamment monétaires, le livret A

sacré zParisien, vous avez encore tapé dans le mille, mon gérant me harcèle pour placer le produit de l’appartement qui sera vendu dans 10 jours sur un compte à terme !
sacrés banquiers…


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#5 30/04/2011 11h14

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Bon, quatre mois après le message initial, ce que je constate dans le secteur bancaire :

- un peu d’ingénierie financière pour trouver des produits qui rentrent dans le Core Tier 1 sans être du capital (ex : obligations perpétuelles converties automatiquement en actions si on constate un ratio Tier 1 trop faible lors d’une publication de résultats)

- des offres de rachats ou d’échange sur les lignes de dette subordonnée les moins "efficaces" en terme Bâle III

- surtout, beaucoup de pression pour les ouvertures de comptes à terme. Les taux deviennent plus intéressants que sur les produits de dette : un compte à terme bancaire paye désormais plus qu’un certificat de dépôt de la même banque. Pour l’investisseur institutionnel que je suis aussi pour gagner ma vie, c’est vraiment génial puisqu’on conserve la liquidité en J et parce que les pénalités ne sont pas du tout pénalisantes (ex : on m’a proposé un CAT 12 mois ayant un taux supérieur au CD 12 mois de la banque. Si je sors au bout de 3 mois, le taux est plus faible, mais est en fait équivalent au CD 3 mois de la banque constaté aujourd’hui… En outre, la sortie possible en J sécurise totalement ma prise de risque de crédit).

Ces produits sont aussi accessibles aux particuliers (taille mini assez basse, souvent 10-50k) mais sont moins concurrentiels face aux livrets réglementés et à l’assurance-vie du fait de leur fiscalité allégée.

Merci à zParisien qui a encore une fois tapé dans le mille smile

Dernière modification par Nikki (30/04/2011 11h22)

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