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[+3]    #1 03/04/2016 20h22

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INTJ

Depuis 2012, j’ai principalement constitué mon portefeuille dans le cadre d’une stratégie de dividendes croissants. Jusqu’à présent, le rendement de celui-ci a été très satisfaisant, tant en termes relatif qu’absolu.

Je constate depuis quelques années la forte accélération des stratégies dites "investissement passif" à travers des ETF qui couvrent la grande majorité du marché. La stratégie arrive même en France avec le livre Epargnant 3.0 d’Edouard Petit (qui anime le sujet Smartportfolio sur ce forum), et Vanguard, leader du marché américain, qui déploie beaucoup d’énergie à développer ses ETF cotés en Europe.

Comme j’aime remettre perpétuellement ma stratégie en question, pour aller plus loin sur le sujet j’ai lu "Une marche au hasard à travers la Bourse" de Malkiel, ainsi que "Unconventionnal Success" de Swensen, qui traitent du sujet, et dont la conclusion est la suivante : pour la plupart des investisseurs particuliers, il vaut mieux investir sur le marché actions à travers des trackers (ETF) qui permettent une diversification extrême à faible coût. L’essence même de la gestion passive, aussi appelée indicielle, d’ailleurs encouragée par Warren Buffett lui-même, et qui compte nombre d’addicts que l’on retrouve notamment sur le forum américain "bogleheads".

D’un point de vue académique, mathématique, et purement statistique, la supériorité de la gestion passive est écrasante dans la majorité des cas. Si on compare les performances des fonds dits "actifs" à celles des ETF sur une longue période, 90% des gérants n’arrivent pas à égaler l’indice, malgré toute la latitude dont ils disposent. L’investisseur lambda pourrait alors s’interroger sur l’opportunité d’investir en titres vifs, mais l’extrême majorité ne dispose ni d’assez de compétence pour analyser chaque investissement, ni d’assez de capital pour se diversifier suffisamment afin de réduire le risque spécifique, ni d’assez de temps à consacrer à cet exercice. De toutes façons, les frais de courtage et la fiscalité française n’encouragent pas à gérer son portefeuille de manière active pour la plupart des investisseurs particuliers.

Sauf que…

J’ai réfléchi un peu à la question, en dehors du cadre purement académique.

En guise de préambule, prenons le CAC40 d’un coté, et un ETF CAC40 de l’autre.

Dans la composition du CAC, il y a un certain nombre d’entreprises sur lesquelles je ne miserai pas un sou aujourd’hui, pour diverses raisons (survalorisation, mauvaises perspectives, etc). Imaginons que j’investisse sur toutes les entreprises du CAC40 sauf les 4 que je considère comme les pires (10%).

Ce facteur, à condition d’être fiable et reproductible, entraînerait de fait une surperformance notable vs. un ETF CAC40.

Les académiciens répondront qu’il n’y a aucune garantie que j’arrive à sélectionner les "perdants", et que la hausse pré-intégration n’est pas une certitude. Soit.

Entrons dans le vif du sujet : j’ai travaillé sur un backtest Dividend Growth vs. S&P 500 (ou Total Stock Market, les conclusions sont les mêmes).

Méthodologie :

Je suis parti sur la liste "Dividend Champions" de Dave Fish, datée de décembre 2007 (et non de 2016 afin d’éviter au mieux le "biais du survivant"). Celle-ci regroupe toutes les entreprises américaines qui distribuent du dividende en augmentation croissante sur une longue période : en l’espèce, minimum 24 ans.

La liste compte 139 entreprises cotées. 19 d’entre elles ne sont plus cotées à ce jour (possiblement rachetées, ayant fait faillite, ou fusionnées : je n’ai pas effectué de recherche et me suis contenté de les exclure). Il nous reste donc 120 entreprises.

Je me suis amusé à comparer la performance d’un portefeuille équipondéré sur ces 120 entreprises restantes avec celle du tracker SPY sur des périodes variées et aléatoires. La superformance annuelle moyenne générée par le portefeuille DGI est de 4.85 %. Il y a une seule période ou le portefeuille DGI fait moins bien que le SPY (-0.13% de différence).



Sur ces 120 entreprises, 81 d’entre elles ont surperformé le tracker SPY représentatif du S&P500 sur la période Jan 2002 - Mar 2016 (comparaison sur la base d’un total return brut).

Pour aller plus loin : imaginons si au lieu d’investir aveuglément sur les 120 entreprises en question, j’avais effectué un travail de recherche pour exclure celles qui, manifestement, paraissaient surévaluées au moment, ou présentaient des perspectives notoirement exécrables. En éliminant ne serait-ce que les 12 entreprises qui paraissaient être des fruits pourris (10%), j’aurais encore probablement amélioré la surperformance. En me contentant de faire du Buy&Hold.

Alors, actif ou passif ? cool

Message édité par l’équipe de modération (05/04/2016 10h45) :
- ajout de balises Url/Livre

Dernière modification par lopazz (03/04/2016 20h23)

Mots-clés : dividende, etf (exchange traded funds), gestion indicielle, tracker

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#2 03/04/2016 20h44

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Intéressant en effet et une pierre de plus à l’actif de la méthode GARP.
C’est clairement une méthode qui fonctionne comme le décrit IH dans son livre et comme le montre le portefeuille passif de Shagrath.

Savez-vous le poids de ces 120 entreprises dans l’indice? Car plus leur poids sera faible et plus la sur performance relevée sera remarquable. À méditer assurément.

Mais il existe aussi des ETFs dividend aristocrates qui sont passifs et reprennent votre exercice…
Par exemple iShares Core Dividend growth DGRO investi sur les big cap US a fait 5% en 2015 et 6% depuis le début de l’année pour un S&P500 étal ou presque. On retrouve la même sur performance que vous et 100% passif ;-)

On trouve de tout aujourd’hui avec les ETFs, la frontière entre le passif et l’actif est de plus en plus floue.


Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.

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#3 03/04/2016 20h48

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En éliminant 19 entreprises soit 10%, vous introduisez un biais du survivant qui empêche toute conclusion

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#4 03/04/2016 20h48

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Bonsoir Lopazz

Investir a écrit très récemment sur le sujet (le 12/3) après apparemment un gros travail de recherches….

Toute la cote des small, mid et large caps françaises a été passée en revue sur 15 années.

Les vraies aristocrates du dividende ne sont pas légion (10 en tout).

2 listes ont été dressées : celles dont le dividende a toujours progressé sur la période et celles dont le dividende a été à minima maintenu (20).

Dans mon univers, j’ai retenu :

AUBAY, PHARMAGEST, ENVIRONNEMENT SA, STEF, SWORD, THERMADOR, TIPIAK, SMTPC.

Pour ceux que cela intéresse, j’ai rédigé une note de synthèse il y a quelques mois concernant ENVIRONNEMENT SA sur ce forum.

@+
Bons trades
Stan

Dernière modification par stanny (03/04/2016 20h50)


stock picker de small et micro caps - France -

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#5 03/04/2016 20h58

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Je trouve le sujet très bien posé et la démonstration convaincante au niveau théorique, j’y vois cependant des biais importants.
Vous prenez le SP 500 comme exemple et dans votre méthodologie de "test" vous sélectionnez 120 entreprises. La grandeur de cette sélection me semble précisément la raison pour laquelle un investisseur particulier aura intérêt à prendre un tracker, pour des questions tout simplement pratiques, et en tenant compte de la sous-performance du tracker indiciel.
Prenons le cas de quelqu’un comme moi (au hasard), qui investit une somme d’argent déterminée tous les mois. Il est techniquement impossible d’utiliser votre méthode pour deux raisons :
- le temps de constituer le portefeuille prendrait des années
- ce facteur temps m’obligerai donc à faire du stock picking pour ne pas voir mon portefeuille sous-performer les premières années
- cette sélection sera donc extrêmement chronophage et ne me garantira pas de faire moins bien que l’indice, tout comme 90% des gérants.
Cette méthode ne me semble donc valable que dans le cas d’un investissement d’une grosse somme, one shot. Cependant, là aussi, par rapport à un investissement lissé dans le temps il y a un risque au  niveau du market timing, c’est à dire du niveau de valorisation global à l’instant t.

Au niveau de la sélection en elle-même, il s’agit d’un backtest, vous avez donc éliminé les 19 entreprises sorties de l’indice, ce qui fausse complètement la démonstration. Qui vous dit que vous seriez parvenu à prédire au moment de la constitution du portefeuille, les 19 entreprises qui allaient précisément quitter l’indice, c’est à dire, sauf rachat, sous-performer le plus, cela dit sans préjuger de vos compétences ?

Enfin je trouve que les ETF sectoriels peuvent aujourd’hui apporter une gestion plus active au niveau des trackers, quitte à tenter de superformer, avec une approche macro.
Pour ma part, j’essaie de mixer pour l’instant une approche basée sur des etf sectoriels et une sélection d’actions basée sur une approche par dividende. Je n’ai pas encore de chiffres à donner, n’ayant débuté le portefeuille que cet été, cependant j’essaierai de faire un reporting pour ses un ans.

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#6 03/04/2016 22h56

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Bonsoir

Cher Lopazz, je trouve que vous avez d’excellentes lectures.
Cependant, le livre de Malkiel "Une marche au hasard à travers la Bourse" doit vous poser quelques problèmes, puisque, après avoir démontré que l’analyse technique était incapable de prévoir l’évolution future d’une action (opinion que je partage), il enchaîne en montrant que les analystes financiers qui ne se fondent que sur l’analyse fondamentale se trompent tout autant et sont aussi peu fiables.
Dilemme, à qui faire confiance ?

Au passage, je vous fait remarquer qu’il traite très peu de la complémentarité analyse fondamentale - analyse technique, si cette dernière n’est utilisée que pour déterminer les ponts d’entrée et de sortie.

Mais pour bien comprendre l’approche de Malkiel et ses défauts (livre publié en 1973 et réédité plusieurs fois depuis), je vous suggère de lire l’antithèse, c’est-à-dire le livre de Lo & MacKinley, "A Non-Random Walk down Wall Street", paru en 1999.
Je vous conseille cette lecture avant de passer trop de temps sur vos essais. Votre vision des choses pourrait changer un peu.

A Non-Random Walk down Wall Street


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#7 04/04/2016 09h43

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Sujet fort intéressant, et il y a certainement beaucoup de choses à dire.

Déjà, le backtest est un sujet complexe. Comme vous le savez, l’histoire ne se répète pas toujours. Par exemple, si les fonds en Euros et les obligations ont été des investissements extrêmement gagnants sur les 40 dernières années, il n’est quand même pas sûr que cela se répète. Même un backtest de 40 ans n’est pas toujours probant.

Au-delà de ça, les autres forumers l’ont déjà dit il y a un énorme biais du survivant.

De plus, votre sélection est équipondérée, ce qui la fait tendre vers plus de value et plus de small. Comme au départ, le fait de sélectionner par les dividendes est une démarche value ça fait au global plutôt du mid value. Le SP500 ne me paraît donc pas le bon benchmark. (Il faudrait faire aussi une analyse de la répartition sectorielle pour vraiment bien comparer).

Pour éviter les biais trop fort on peut prendre des trackers qui justement s’appuient sur les dividendes croissants. On en a entre deux qui œuvrent depuis assez longtemps :
-SPDR® S&P® Dividend ETF suit benchmark “S&P High Yield Dividend Aristocrats Index” (“The S&P High Yield Dividend Aristocrats® index is designed to measure the performance of companies within the S&P Composite 1500® that have followed a managed-dividends policy of consistently increasing dividends every year for at least 20 years.”)
-Vanguard Dividend Appreciation ETF suit le benchmark “NASDAQ US Dividend Achievers Select Index” (The NASDAQ US Dividend Achievers™ Select Index is comprised of a select group of securities with at least ten consecutive years of increasing annual regular dividend payments
J’ai fait l’analyse de la performance sur 10 ans :


Ca fait effectivement mieux que le SP 500, mais pas mieux que ses vrais benchmarks.
Élément important, dans un benchmark, il faut aussi regarder le risque. Vous avez dans le tableau ci-dessus quelques éléments qui décrivent le risque.
En tout cas, ça semble une stratégie plus que correcte.

Mais si on revient à la théorie un petit peu, un retour plus élevé vient de plus de risque. Le risque étant défini non pas par la volatilité mais par le fait de faire mal au plus mauvais moment.
Vous pouvez aussi décider de plus croire à la finance comportementale plutôt qu’à la théorie des marchés efficients.
Dans les deux cas, n’oubliez pas que c’est une stratégie majoritairement value et un peu « quality ».
Et justement est-ce que le fait que la stratégie soit autant à la mode a eu un impact sur la valorisation de ces sociétés ? J’ai donc regardé 2 critères classiques pour évaluer cela, le P/B et le PER


Comme vous le voyez, les dividend growers ne sont plus vraiment value.
Je sais bien que l’idée du GARP est probablement de trouver justement les entreprises de qualité qui sont encore value, mais dans l’ensemble les dividend aristocrats ne sont pas value (alors qu’ils l’ont été). Il y a donc pas mal de boulot d’analyse à faire.

Il y a donc pas mal de questions à se poser :
- Est-ce que le dividende est le meilleur proxy pour dire qu’une action est value ? (par exemple, du fait qu’il y a de plus en plus de rachats d’actions ; mais pas seulement)
- Qu’apporte le fait que le dividende ait augmenté sur les 10 ou 20 années précédentes ? Plus de performance, moins de risque ? Est-ce que c’est vraiment un indicateur de qualité ?
- Est-ce qu’avoir une sélection qualitative apporte par rapport à une sélection quantitative ? Pourquoi ne pas prendre un tracker qui fait ça ?
- Est-ce que le fait que cette stratégie ait été à la mode (et soit toujours à la mode) a un impact sur la valorisation des entreprises sous-jacentes et est-ce que cela va avoir un impact sur les performances futures ?

Par ailleurs, lorsque l’on est passionné une stratégie telle que celle ci est infiniment plus amusant qu’une stratégie indicielle/ETF. Le plaisir d’avoir des actions en direct est important.

Dernière modification par Fructif (04/04/2016 10h07)

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#8 04/04/2016 10h12

sergio8000
Invité

lopazz a écrit :

La liste compte 139 entreprises cotées. 19 d’entre elles ne sont plus cotées à ce jour (possiblement rachetées, ayant fait faillite, ou fusionnées : je n’ai pas effectué de recherche et me suis contenté de les exclure). Il nous reste donc 120 entreprises.

Pour aller plus loin : imaginons si au lieu d’investir aveuglément sur les 120 entreprises en question, j’avais effectué un travail de recherche pour exclure celles qui, manifestement, paraissaient surévaluées au moment, ou présentaient des perspectives notoirement exécrables. En éliminant ne serait-ce que les 12 entreprises qui paraissaient être des fruits pourris (10%), j’aurais encore probablement amélioré la surperformance. En me contentant de faire du Buy&Hold.

Alors, actif ou passif ?

Il me semble qu’il y a quelques biais dans le raisonnement :
1) Le biais du survivant (comme dans presque tout backtest) - une entreprise qui n’est plus là peut altérer sensiblement la performance, et rien ne dit que nous pouvons l’éviter.
2) Le biais de connaissance : personne ne nous dit que nous aurions pu éliminer les pires entreprises et n’aurions pas aussi éliminé les meilleures. Si vous suivez un peu la méthode d’achat systématique d’un panier diversifié sous sa NCAV par exemple, vous verrez que les meilleures performances ne proviennent pas, en général, des entreprises que vous auriez souhaité conserver. Il en va de même dans l’application de l’algorithme "magic formula" : un exemple récent me vient en tête, l’entreprise Pozen, qui avait perdu la totalité de ses ventes dans la seconde moitié de l’année 2011, est celle qui a le mieux performé de mi 2011 à mi 2012 en voyant son cours tripler sur la période. Un analyste l’aurait évidemment exclue de sa sélection améliorée, détériorant ainsi la performance de la méthode sur la période considérée.

Après, si l’objet est de dire qu’une sélection supérieure à la moyenne d’un indice génère un résultat supérieur à celui de l’indice, je suis évidemment d’accord avec vous (que l’on considère les entreprises à dividendes croissants ou n’importe quelles autres) : Il n’y a même pas besoin d’en fournir la preuve, c’est une tautologie. Seules difficultés : savoir faire une analyse et savoir résister aux émotions.

Dernière modification par sergio8000 (04/04/2016 10h14)

 

[+1]    #9 04/04/2016 10h43

Membre (2013)
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J’ajoute cet article récent de Mab Faber, qui est pile sur le sujet :

What You Don?t Want to Hear About Dividend Stocks | Meb Faber Research - Stock Market and Investing Blog

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[+1]    #10 04/04/2016 13h04

Membre (2015)
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lopazz a écrit :

En guise de préambule, prenons le CAC40 d’un coté, et un ETF CAC40 de l’autre.

Dans la composition du CAC, il y a un certain nombre d’entreprises sur lesquelles je ne miserai pas un sou aujourd’hui, pour diverses raisons (survalorisation, mauvaises perspectives, etc). Imaginons que j’investisse sur toutes les entreprises du CAC40 sauf les 4 que je considère comme les pires (10%).

Ce facteur, à condition d’être fiable et reproductible, entraînerait de fait une surperformance notable vs. un ETF CAC40.

Les académiciens répondront qu’il n’y a aucune garantie que j’arrive à sélectionner les "perdants", et que la hausse pré-intégration n’est pas une certitude. Soit.

[…]

Pour aller plus loin : imaginons si au lieu d’investir aveuglément sur les 120 entreprises en question, j’avais effectué un travail de recherche pour exclure celles qui, manifestement, paraissaient surévaluées au moment, ou présentaient des perspectives notoirement exécrables. En éliminant ne serait-ce que les 12 entreprises qui paraissaient être des fruits pourris (10%), j’aurais encore probablement amélioré la surperformance. En me contentant de faire du Buy&Hold.

Toute la difficulté réside dans l’analyse et le prix que le marché est prêt à payer pour ces entreprises.

Je m’étais amusé il y a un an, après avoir lu le livre de Joel Greenblatt, à constituer un portefeuille virtuel grâce à la "magic formula" et de rédiger quelques notes sur chaque entreprise. Quand je regarde le portefeuille aujourd’hui, je constate que ce sont les entreprises avec les pires notes qui ont superformé (exemple : Higher One Holdings à +100% alors qu’à l’époque elle ne générait plus de FCF postif depuis 2 ans, elle s’endettait et son CA était en chute. Leur historique des 10 dernières années n’était pas super sexy non plus) alors qu’au contraire celles que je "sentais" bien n’ont pas bougé ou ont chuté…

J’ai donc vite compris que lorsqu’en général une entreprise nous paraissait attractive, elle l’était aux yeux du marché, et le prix était donc adéquat ou trop optimiste. L’inverse est également vraie. Du moins lorsqu’on est un investisseur lambda (ce qui est majoritairement le cas je pense).

Si vous n’avez pas un atout particulier (expérience, information, connaissance très approfondie du dossier) il y a de grandes chances que les entreprises que vous voulez éliminer ne seront pas celles qui sous-performeront par la suite car le marché aura pricé ce pessimisme, surtout qu’il peut arriver un tas de mauvaises choses à de belles entreprises. Cela me semble d’autant plus compliqué sur des grosses capitalisations où la compétition est rude et les dossiers assez complexes à maîtriser.

Pour conclure, je trouve la procédure d’élimination aussi compliquée et exigeante que la procédure de selection d’une vingtaine d’actions (voir même plus compliquée car avec une selection de vingt actions vous pouvez aller fouiller dans les petites capitalisations, qui sont plus rapide à comprendre et où il y a moins de gens expérimentés, donc plus d’asymétries), surtout qu’à la fin il vous reste quand même une centaine d’actions que vous n’aurez pas vraiment étudié. Donc quitte à faire le travail à moitié, autant ne rien faire.

Et pour finalement répondre à votre question, je suis pour la gestion active si on est conscient du travail et des compétences que cela demande et si l’on est prêt à s’investir. Au contraire, je suis pour la gestion passive si l’on est pas prêt à s’investir (manque de temps, de motivation…) ou si on a eu la modestie de se dire que la gestion active n’était pas de notre niveau.

J’étais assez excité à mes débuts et quand je regarde, après des mois de nouvelles connaissances accumulées, les 3 actions que j’ai acheté cet été (heureusement je n’y ai mis que quelques centaines d’euros) : Sequana, Lacroix, Orchestra Premaman, et les raisons pour lesquelles je l’ai fait, je préfère me contenter d’une gestion passive pour le moment et continuer mon travail de recherche tranquillement pour perfectionner ma checklist.

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#11 04/04/2016 21h24

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Il me semble utile de signaler que le sujet a déjà été évoqué dans ce message du fil consacré aux ETF smart-beta et les suivants.

Dernière modification par Gog (04/04/2016 21h37)

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