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[+4]    #1 08/02/2016 19h02

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Bonjour, compte tenu de l’actualité brûlante de la société Chesapeake Energy Corp, je crée cette file, dont les prémisses peuvent être lus sur la file de WPX.

Chesapeake est le deuxième producteur de gaz naturel et le onzième producteur de pétrole américain. Après une année exceptionnelle en 2014, la société a été progressivement victime de la chute des cours du pétrole, enchaînant les pertes d’abord dues à des dépréciations, puis à des résultats opérationnels négatifs. La direction a entamé en 2015 un énorme travail de réduction des coûts et de désendettement, si bien que lorsque je suis devenu actionnaire de la société, (en gros quand le pétrole cotait aux alentours de 45 USD), les perspectives étaient encore assez bonnes, avec un prix d’extraction possiblement en baisse sous les 40 USD.
En parallèle de cela, la société, en raison de son ancien CEO, peu visionnaire qui achetait cher des actifs non rentables sans suffisamment couvrir sa production, a accumulé une lourde dette, répartie en obligations de maturités allant de 2016 à 2023 et cumulant 11 milliards de dollars.

Ainsi la société est dans une situation délicate puisqu’elle elle doit faire face simultanément à une perte opérationnelle conséquente et à un endettement difficilement soutenable. Pourtant, en 2015, Carl Icahn, l’infatigable investisseur activiste, a pris 11% du capital de la société (aux environs de 20 USD le titre) et installé Lawler à sa direction.

Le titre perd aujourd’hui 50%, passant sous les 2 USD. Les obligations s’effondrent, certaines cotant 12%. Les actions préférentielles offrent un rendement théorique de près de 70%. Le marché semble penser que la faillite n’est qu’une question de temps.

Pourtant, il y a des raisons d’être optimiste. Tout d’abord, la direction semble être à la hauteur par la nature et la rapidité des décisions prises tant sur le plan opérationnel (réduction drastique des coûts) que financier (je vais y revenir). Ensuite, les propriétés de Chesapeake sont réputées être parmi les plus belles des USA, si bien que même si les fonds propres de la société sont négatifs, ces propriétés valent bien plus que l’ensemble des dettes.
L’entreprise disposait au début du quatrième trimestre d’une petite trésorerie et d’un crédit revolving de quatre milliards de dollars, lui permettant de rembourser les premières échéances obligataires. Et enfin, avec Icahn actionnaire, je pense que les intérêts des actionnaires seront préservés au maximum. En particulier, je doute qu’il y ait une augmentation de capital dilutive (et plus les cours baissent, moins cette alternative me semble crédible). Mais surtout, je pense qu’il va y avoir une série de renégociations avec les créanciers, comme cela a déjà été le cas en novembre dernier.

Il est très difficile d’établir un prix global pour les actifs, car celui-ci dépend directement des cours du pétrole. Mais en supposant que ceux-ci ne peuvent se maintenir sous les 30 USD longtemps, j’imagine sans mal un retour aux alentours de 50 USD le baril. En conséquence, les actifs comptabilisés pour 0 au bilan avec un cours du brut sous les 30 USD peuvent largement valoir plusieurs milliards de dollars et couvrir bien plus que la dette avec un pétrole à 50 USD. Je suis donc convaincu qu’à l’instar de WPX, Chesapeake pourra très prochainement revendre une partie de ses actifs pour alléger sa dette sans se couper un bras. Le tout est donc de savoir quand ces cessions auront lieu et à combien. Et là encore, avec Icahn et Lawler aux commandes, je suis convaincu que cela ne va pas tarder.

Voilà pour une brève introduction. J’ajouterai d’autres éléments si nécessaire.
A vous lire.

Dernière modification par valeurbourse (08/02/2016 20h13)

Mots-clés : banqueroute, chesapeake, obligations, préférentielles, pétrole

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[+1]    #2 08/02/2016 19h37

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vb a écrit :

Et enfin, avec Icahn actionnaire, je pense que les intérêts des actionnaires seront préservés au maximum. En particulier, je doute qu’il y ait une augmentation de capital dilutive (et plus les cours baissent, moins cette alternative me semble crédible). Mais surtout, je pense qu’il va y avoir une série de renégociations avec les créanciers, comme cela a déjà été le cas en novembre dernier.

C’est sur ce point là que nous ne sommes pas d’accord car si Icahn croit au dossier , il va recapitaliser l’entreprise et il en a les moyens .

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#3 08/02/2016 20h12

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En effet, nous ne sommes pas d’accord smile.
Pourquoi recapitaliserait-il ? Et surtout à ce cours ? Ce serait très dilutif pour lui. Il pourrait peut-être apporter des garanties aux créanciers, ou convaincre les banquiers (Chesapeake n’a pas de prêt bancaire) ou éventuellement prêter lui-même (ou racheter pour son compte une partie de la dette). Mais je le vois mal lancer une augmentation de capital.

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#4 08/02/2016 20h22

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Bonjour,

pour suivre Icahn et votre thèse d’investissement quel est à votre avis le meilleur véhicule d’investissement ?

actions
obligations
actions préférentielles

A première lecture, je dirais obligation surtout si elle cote 12% du nominale car les actionnaires seront les 1er essorés en cas de faillite alors que sur les obligations il restera toujours quelques chose.

Autant sur WPX, je suis serein car je commence par connaitre le dossier, autant chesapeake, je ne le connais pas du tout. Par contre quand ca tape comme cela ca m’intéresse.

Avez vous le code et le nom de l’obligation qui vous semble la plus interessante

Dernière modification par corsaire00 (08/02/2016 20h25)

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#5 08/02/2016 20h54

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Pourquoi il se porterait  caution pour tout les actionnaires de Chesapeake ? Si il rachète pour son compte une partie de la dette , c’est pas vraiment  une bonne chose car il pourrait  la convertir en action lors d’une restructuration et les intérêts avec les petits actionnaires  seraient encore moins alignés .

Même si il recapitalise 0.7 md  pour ses 10 %  , et qu’il rachète 10% supplémentaire pour 0.83 md avec les droits non souscrits de l’augmentation de capital , il peut se retrouver avec  20 %  d’une entreprise de 8.3 mds de capitalisation , sans dette nette .
Sachant qu’il aura déboursé  pour ses 20% de Chesapeake au total environ 3 milliards ,

Avec ce scénario si l’entreprise recapitalisée crache un bénéfice de 1 md et retrouve un PER de 15 ,  le PRU d’Icahn redevient positif ^^ 

C’est des calculs approximatifs , mais c’est un scénario probable .

Le dilué c’est surtout celui qui ne peut pas participer à l’augmentation de capital.
Si jamais vous croyez fort à Chesapeake , rien ne vous empêche de participer à l’augmentation de capital ou de renforcer à ces cours et si vous avez raison vous retrouverez plus que vos billes . C’est plutôt positif si Icahn remet au pot ,c’est qu’il y croit .

Pour moi , la macro-économie et le retournement de tendance ne sont pas les points forts d’Icahn et je le préfère dans le dépeçage et les  spin-off .

Dernière modification par vbvaleur (08/02/2016 21h32)

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#6 08/02/2016 21h16

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Corsaire00 ce sont les obligations unsecured qui n’ont pas été apportées à l’échange qui sont tombées aussi bas.

L’obligation secured 2022 qui a été donnée en échange fin décembre est tombée aujourd’hui seulement de 7% à 40 pour 100 de pair.

Sur la file Obligations tranche 1k et 2k Sissi donne la liste des obligations passées unsecured suite à l’échange dans le message 1366.

Sur finanzen.net vous retrouvez tous les codes en cherchant les obligations (anleihen en allemand) de CHK.


Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.

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#7 08/02/2016 23h39

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corsaire00 a écrit :

Avez vous le code et le nom de l’obligation qui vous semble la plus interessante

Je ne sais que vous répondre, avec une telle volatilité sur le pétrole et sur les cours de Chesapeake eux-mêmes. Tout dépend du scénario envisagé :
- Si comme le marché vous estimez la faillite imminente, la secured 2022 est la plus adaptée (mais elle ne cote pas 12%).
- Si vous pensez que la faillite est dans trois ans et que les actifs ne valent pas grand chose, les obligations à courte maturité (2017, voire 2018) sont un bon choix car l’entreprise a plus ou moins le cash pour les rembourser.
- Si vous pensez qu’il n’y aura pas de faillite, ou que les actifs valent quelque chose (ce qui est mon cas), les actions préférentielles sont le meilleur choix : le code est CHK.PRD.

vbvaleur a écrit :

Si jamais vous croyez fort à Chesapeake , rien ne vous empêche de participer à l’augmentation de capital ou de renforcer à ces cours et si vous avez raison vous retrouverez plus que vos billes.

J’ignore pourquoi vous parlez d’augmentation de capital (et je n’ai pas compris votre raisonnement), car ce n’est pas envisagé du tout pour le moment. Mais conviction ou pas, je ne souhaite pas investir davantage dans Chesapeake, question de discipline par rapport à la part maximale du portefeuille déjà allouée.

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#8 09/02/2016 00h52

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Je me rappelle, il y a 2 ou 3 mois, d’une discussion sur immobilier vs actions. Je me rappelle quelqu’un dire que le marché actions au sens large recelait des pépites, et qu’il avait investi dans des obligations qui rapportaient beaucoup (de mémoire 16 % par an), sans les citer. Je me rappelle m’être dit qu’il avait sûrement dégotté le super plan. Je me rappelle avoir recherché dans les messages récents de ce forumeur, et avoir compris qu’il parlait des obligations Chesapeake. Je me rappelle m’être dit qu’il faudrait que j’approfondisse cette piste. Et puis je me rappelle m’être dit que je n’étais de toute façon pas assez mûr et connaisseur pour aller investir sur des obligations d’entreprises américaines. Et m’être dit aussi qu’acheter des obligations d’entreprises pétrolières en ce moment, avec les prix très bas du pétrole qui mettaient à mal ce secteur, il fallait quand même aimer le risque !

Mais alors, pas moyen de retrouver ce fil de discussion ni de me rappeler qui avait écrit ça ! La mémoire, ça joue des tours.

Dernière modification par Bernard2K (09/02/2016 01h00)


Ce qu'il y a de bien avec les vacances, c'est que ça donne du temps pour travailler.

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#9 09/02/2016 01h10

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Je suppose que vous plaisantez, c’est moi qui ai écrit la note sur Chesapeake dont vous parlez !
Et sachez que je n’aime pas du tout le risque. C’est précisément pour cela que j’ai choisi ces obligations. Je m’explique.

Je n’avais pas confiance dans les marchés (là, j’avais plutôt raison) et je cherchais un placement à moyen terme qui cracherait du cash afin de me protéger de probables fluctuations violentes des marchés tout en fournissant des coupons qui allaient me permettre d’investir régulièrement. Un coupon de 16% bruts me convenait largement. L’idée était d’attendre la maturité de ces obligations et encaisser le cash tout du long, avec l’hypothèse minimale protectrice que les actifs étaient largement supérieurs à l’ensemble de la dette.

Je n’ai pas changé d’avis, même si, pour être honnête, j’étais très loin d’imaginer un cours du pétrole sous les 30 USD. Je suis juste rentré trop tôt et trop massivement.
Est-ce que cet investissement est risqué ? Je ne sais pas. Quand les actifs de cette société peuvent valoir jusqu’à 25 -30 milliards de dollars (c’est un peu sorti du chapeau, à partir d’extrapolations de ventes passées et de chiffres du bilan) et que les coupons continuent de tomber, je serais tenté de dire non. Mais après tout, le risque est peut-être une notion subjective.

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#10 09/02/2016 07h22

Banni
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Bonjour boris,

Le probleme des valorisations dans oil and gaz, c’est quelles sont tributaires du prix du petrole :
En ce moment, elles valent pas grand chose (prix petrole bas et plus de vendeurs que d’acheteurs) et les vendeurs vendent avec une moins value ( par ex wpx recemment).

Cependant je suis rentré à titre speculatif sur cheasapeake (-50% est un signal fort et je dirais qu’on peut y voir la strategie gourou avec carl icahn)

Dernière modification par francoisolivier (09/02/2016 07h23)

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#11 09/02/2016 10h15

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Je ne plaisantais pas du tout, je disais ce dont je me rappelais et ce dont je ne me rappelais pas. Je n’ai pas réussi à retrouver le fil en question. Maintenant que je sais que c’est vous, je vais le retrouver.

Vous écrivez "Est-ce que cet investissement est risqué ? Je ne sais pas."

Il me semble quand même la renégociation de la dette implique un "selective default", puisque les créanciers ne seront pas payés selon le plan initial. Après, est-ce que ça sera vraiment considéré comme un "selective default" au sens propre, ou bien est-ce que ça ne le sera pas parce que les créanciers vont accepter cette modification "de leur plein gré", je ne sais pas.

En tout cas, le marché a sanctionné sévèrement cette annonce, considérant manifestement que ça sentait le roussi.

Dans la mesure où vous faites partie des créanciers (et même doublement, si j’ai bien compris : à la fois détenteur d’actions et obligations), il y a forcément un risque quand l’entreprise réalise, de facto, un "selective default". Etre créancier d’une entreprise qui avoue qu’elle ne peut plus payer sa dette actuelle, ça comporte forcément un risque ! Après, risque immédiat ou plus lointain, ferez-vous partie des créanciers directement concernés ou non, ça sera à voir.

Dernière modification par Bernard2K (09/02/2016 10h17)


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#12 09/02/2016 11h01

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Bernard, vous avez certainement raison, mais je m’obstine à ne pas voir les choses comme vous. Pour moi, le risque d’un investissement est de ne pas retrouver sa mise.
Qu’en est-il de Chesapeake ? Oui, l’entreprise est endettée, très fortement, même. Mais si je ne me suis pas trompé, ses actifs valent très cher, bien au-delà de la dette. Donc, en cas de faillite, je récupère au moins ma mise en tant qu’actionnaire et en tant qu’obligataire. S’il n’ y a pas faillite, les différents scénarios possibles sont :
- une augmentation de capital très dilutive : pas un souci pour les obligations, mais les préférentielles perdent l’attrait de leur convertibilité tout en conservant leur rendement de 70%, donc je pense être largement gagnant;
- une renégociation de la dette : aucun impact sur les préférentielles, mais ça va faire bouger les obligations, c’est certain; mais au point de perdre son capital ? Je ne le crois pas.

Ensuite, dans votre message, vous dites que le management a annoncé ne pas pouvoir payer ses dettes. Vous pourriez me dire où vous l’avez lu ?

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[+2]    #13 09/02/2016 11h06

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valeurbourse a écrit :

les actifs comptabilisés pour 0 au bilan avec un cours du brut sous les 30 USD peuvent largement valoir plusieurs milliards de dollars et couvrir bien plus que la dette avec un pétrole à 50 USD.

Vous spéculez donc sur la remontée du pétrole (il n’y a aucun mal à spéculer, investir c’est spéculer sur ses hypothèses et sa thèse).

valeurbourse a écrit :

Mais si je ne me suis pas trompé, ses actifs valent très cher, bien au-delà de la dette.

Au cours actuel des matières premières les actifs valent 0 (les concurrents aussi sont en surproduction, peu ont les moyens ou veulent acheter ces actifs à leur valeur d’un pétrole à 50$). Pour le futur je suis incapable de le prédire, et si l’entreprise a les reins solides il est certain que les cours remonteront un jour. Mais quand ?

Ce que price le marché c’est la mort de Chesapeake avant la remontée des cours.

Dernière modification par Evariste (09/02/2016 11h07)

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#14 09/02/2016 11h45

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valeurbourse a écrit :

Ensuite, dans votre message, vous dites que le management a annoncé ne pas pouvoir payer ses dettes. Vous pourriez me dire où vous l’avez lu ?

Je lis dans la presse "Chesapeake a annoncé lundi avoir mandaté le cabinet Kirkland & Ellis pour restructurer sa dette". Par principe, restructurer sa dette, c’est avouer que sa dette actuelle n’est pas soutenable. Le fait même de devoir changer les échéances de la dette pour pouvoir y faire face est un aveu implicite qu’on n’arrivera bientôt plus à faire face à la dette actuelle.

S&P a la notion de "selective default". Ca implique une incapacité partielle de payer la dette. Même un simple rééchelonnement (sans perte sèche pour les créanciers) peut être interprété comme un défaut partiel, car il constitue bien le non-paiement des échéances telles qu’elles avaient été initialement prévues. Après, comme je l’expliquais ci-dessus, on peut considérer que, si les créanciers l’acceptent de leur plein gré, ce n’est pas un défaut sélectif. Mais quand même.

D’ailleurs, la question n’est pas de savoir si j’ai raison de considérer cela comme cela. Mon avis est insignifiant.

La question est de savoir si les marchés, les médias, les banquiers, les agences de notation, considèrent qu’une restructuration de dette est un aveu de l’incapacité à payer la dette actuelle. Et il semblerait que la réponse est oui : on a vu la sanction du marché dans la valorisation de l’action et des obligations ; les Echos titrent "Chesapeake, l’un des pionniers du gaz de schiste aux Etats-Unis, est au bord de la faillite", et vous-mêmes posez la question de la prochaine banqueroute, dans le titre du fil.

Au plus fort de la chute de lundi, l’évolution de la valeur de l’action sur un an était de -93%. Vu de loin, ce genre de chiffres, ça évoque fortement les grosses faillites retentissantes, comme Dexia par exemple. Après, sur l’analyse plus fine de la société, vous avez peut-être raison d’être optimiste.

Dernière modification par Bernard2K (09/02/2016 12h01)


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#15 09/02/2016 11h52

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Et je ne pense pas  Bernard2K que les créanciers vont accepter la restructuration , sans apport de capitaux nouveaux ou sans Debt/Equity Swap

Dernière modification par vbvaleur (09/02/2016 11h53)

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#16 09/02/2016 11h54

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Bernard2K a écrit :

Je lis dans la presse "Chesapeake a annoncé lundi avoir mandaté le cabinet Kirkland & Ellis pour restructurer sa dette".

Pouvez vous indiquer la source de votre citation svp ? Probablement les échos (je viens de trouver la même phrase)

Comme indiqué ici la société a démenti cette rumeur hier à 18h. Je ne vois pas de communiqué ou d’information plus récente.

Dernière modification par Geronimo (09/02/2016 12h00)

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#17 09/02/2016 12h09

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Geronimo , dans ce communiqué la société dément vouloir utiliser le Chapitre 11 mais elle ne dément pas avoir besoin de restructurer sa dette .
Du moins c’est ce que j’en ai compris .

Dernière modification par vbvaleur (09/02/2016 12h11)

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[+1]    #18 09/02/2016 12h17

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Evariste a écrit :

valeurbourse a écrit :

Mais si je ne me suis pas trompé, ses actifs valent très cher, bien au-delà de la dette.

Au cours actuel des matières premières les actifs valent 0 (les concurrents aussi sont en surproduction, peu ont les moyens ou veulent acheter ces actifs à leur valeur d’un pétrole à 50$). Pour le futur je suis incapable de le prédire, et si l’entreprise a les reins solides il est certain que les cours remonteront un jour. Mais quand ?

Ce point me paraît important et souvent négligé. Par analogie à ce que je constate dans les mines de métaux précieux, ce genre d’actif avec des coûts de production supérieur aux cours actuels ne valent pas 0 mais pas loin… Dans les métaux précieux, ce type d’actifs est détenu par des "banques minérales" ou des juniors d’exploration/développement qui ne détiennent pas dettes. Dans certaines compagnies les actionnaires sont régulièrement dilués. Dans d’autres, nous trouvons des structures en sommeil qui attendent des jours meilleurs en préservant leur cash. Ce genre d’actifs constitue clairement un pari sur la remontée du sous-jacent. Et rien d’autre. Sans dette, cela permet d’attendre et on peut s’en servir comme d’un call long-terme qui à un moindre coût que d’autres instruments. Mais avec des dettes et une production à perte, la situation est beaucoup plus délicate…

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#19 09/02/2016 12h20

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Effectivement, les Echos : Gaz de schiste?: la crainte d?une faillite fait chuter Chesapeake, Énergie - Environnement

Voici le communiqué officiel de Chesapeake de ce lundi : news-article

Dans ce communiqué, je vois bien un démenti sur le fait que Chesapeake prépare une faillite (mais ce n’est pas ce que j’affirmais), par contre je ne vois pas de démenti sur la préparation d’une restructuration de dette. Même en écrivant que ce cabinet était l’un des conseils de l’entreprise depuis 2010 (sous-entendu "rien de nouveau"), tout de même, écrire qu’on a missionné un cabinet spécialisé en restructuration de dettes pour "strengthen its balance sheet" et "maximize value for all shareholders", ça me semble être davantage une confirmation en langage politiquement correct, qu’un démenti.

Après, encore une fois, mon avis est insignifiant. Ce qui compte, c’est ce que comprennent les acteurs du marché. Voici par exemple l’analyse détaillée de Forbes qui, bien que prenant acte du communiqué de Chesapeake, semble considérer qu’il y a bien une perspective de restructuration de la dette et que l’entreprise va mal :
Chesapeake Energy Plunges On Bankruptcy Fears

Dernière modification par Bernard2K (09/02/2016 12h20)


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#20 09/02/2016 12h37

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Bernard,

dire que Chesapeake va mal me semble être un euphémisme, et je ne dis pas le contraire.
Mais le marché a beau penser ce qu’il veut, ce n’est pas lui qui décide du sort de l’entreprise. Donc je ne me préoccupe pas trop de ce qu’il pense. Je préfère votre avis à vous.

Je ne peux être catégorique sans avoir lu les chiffres du quatrième trimestre 2015, mais dire que Lawler annonce l’incapacité de son groupe à payer sa dette est une erreur, car mes calculs, basés sur les chiffres du troisième trimestre 2015 montrent que le groupe, via son crédit revolving, a les moyens de rembourser les obligations 2016 et 2017, contrairement à ce que pense le marché. Et je ne crois pas que le marché ait plus d’informations que moi là-dessus.

De ce que je comprends de la situation, c’est que Lawler peine à vendre à bons prix une partie de ses actifs, et qu’en conséquence, il cherche à gagner du temps en restructurant la dette, comme il l’a fait en novembre.

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[+2]    #21 09/02/2016 14h41

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valeurbourse a écrit :

Mais le marché a beau penser ce qu’il veut, ce n’est pas lui qui décide du sort de l’entreprise.

Un peu quand même ! Il y a un effet de contagion dans la défiance. Si cette défiance passe aux créanciers, aux fournisseurs et aux clients, l’entreprise est mal.

Pour avoir vu des entreprises en difficulté (bien plus petites), cet effet de contagion est flagrant. Les fournisseurs se mettent à demander à être payer comptant, les clients hésitent ou se rétractent, et le banquier ne prête plus. Les rats quittent le navire. C’est la raison de l’échec de bien des entreprises placées en redressement, même quand elles ont le potentiel de se redresser.

Même pour une entreprise de grande taille comme Chesapeake, vous ne pouvez pas écrire que le marché ne décide pas du sort de l’entreprise. Il ne décide pas tout seul, mais il y contribue. Aucune entreprise ne voit son action baisser de 93 % en un an sans que ça rejaillisse négativement sur sa situation d’affaires. Et comme ses affaires vont déjà mal, ça contribue à l’enfoncer encore un peu plus.

Dernière modification par Bernard2K (09/02/2016 14h46)


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#22 09/02/2016 15h29

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Cette situation me rappelle furieusement l’ambiance post sub-prime, chaque semaine une banque (américaine) était sous les feux des projecteurs, et puis elle tombait. Ce n’est jamais très bon d’être pointé du doigt en temps de crise. Rappelons que la confiance est le principal moteur des relations commerciale.
Les entreprises se finance en très grand majorité par les dettes fournisseurs, si ceux-là veulent être payé au ’cul du camion’ il faut de la tréso pour continuer l’activité qui elle-même est sensé en générer;
Un cercle vicieux s’installe et malheureusement la fin est déjà écrite.

La parabole de Buffet sur la marée qui se retire illustre bien cela.

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#23 10/02/2016 08h43

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Pourtant, certains faits concernant Chesapeake tendent à prouver le contraire.

Je rappelle que Chesapeake est encore le numéro deux du gaz aux USA, après ExxonMobil, si bien que  les volumes extraits lui permettent de négocier dur avec ses fournisseurs.
Par ailleurs, la crise du pétrole et du gaz n’impacte pas seulement Chesapeake, mais tous les producteurs. En conséquence, certains fournisseurs se retrouvent en difficulté et contraints de renégocier leurs tarifs.
Pour rester concret et appuyer mes propos, je vous cite l’exemple de son ancienne filiale, Williams, qui collecte son gaz. Lawler a négocié en septembre des tarifs en forte baisse, moyennant un volume de gaz plus important. Les économies seront conséquentes, mais visibles à partir de 2016 seulement (j’ai lu quelque part que cela pourrait atteindre 300 millions de dollars par an, mais je ne peux le confirmer).

Donc plutôt que tomber dans la généralité, je me fie aux faits, uniquement aux faits, et je constate que le travail de la direction de Chesapeake est exemplaire.

Dernière modification par valeurbourse (10/02/2016 09h40)

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[+1]    #24 10/02/2016 16h55

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Étant donné qu’il y a un risque perte de capital important mais que le marché semble le pricer rapidement, est-ce que certains d’entre vous ont envisagé d’ouvrir une ligne d’options (avec une expiration après les échéances de 2016).
Le downside est le même, mais l’upside est bien plus élevé.

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#25 10/02/2016 17h07

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Oui, j’ai passé un ordre d’achat de calls (mais il n’est pas encore exécuté) même si aux cours actuels, quasiment n’importe support devient une roquette prête à être lancée.

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