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[+1]    #1 01/06/2015 14h55

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INTJ

Pour reprendre un débat initié dans la file de Cominar.

Le eCommerce va-t-il tuer le commerce physique ?

sergio8000 a écrit :

Par ailleurs, contrairement aux croyances populaires, les magasins physiques ne perdent pas forcément face au e-commerce : j’ai lu l’an dernier que les ventes au pied carré étaient au plus haut niveau jamais vu aux US d’après l’ICSC.

Un certain nombre de facteurs concourent à assoir l’attractivité du centre-ville comme outil commercial, malgré la crise et l’e-commerce :
1) Le vieillissement de la population
2) Le renchérissement du coût du transport, la conscience écologique
3) Le maintien, et l’émergence d’une offre de biens et de services non «délocalisables»
4) Les flux structurels de population
5) Le tourisme
6) Créativité et dynamisme du commerce

Également :




voir toute la présentation : le commerce de centre-ville est-il tué par le eCommerce ?

Certains secteurs sont vulnérables à Internet (électroniques, livres), mais d’autres sont aussi résilients :

Source : une présentation de la foncière cotée Weingarten Realty Investors

Mots-clés : avenir, commerce, ecommerce, immobilier physique

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#2 01/06/2015 16h24

Membre (2011)
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Tous les distributeurs physiques cherchent à devenir omnicanal, et souvent adoptent une stratégie visant à mieux connaître et fidéliser le client.
En France, on peut notamment citer Fnac dont les magasins sont généralement très bien situés dans les centre villes et qui cherchent à développer la complémentarité entre internet et le réseau de magasin (par exemple achat sur internet et retrait en magasin):http://www.groupe-fnac.com/index.php/strategie-2/
Un service de SAV de proximité est un avantage concurrentiel pour ce type d’enseigne à partir du moment où le client à confiance dans celui-ci et que le produit se vend au même prix (je pense que pour Darty et la Fnac c’est le cas, je n’ai jamais essayé de retourner des produits sur Amazon).
Aux Etats-Unis Sears tente aussi de personnaliser leurs services en connaissant mieux leurs members via un programme de fidélité ShopYourWay et a bien compris qu’il est obligé de transformer son modèle.

Cependant il est tout aussi possible d’essayer des chaussures ou des vêtements dans de grands magasins puis de les commander aussitôt sur internet avec son smartphone (sarenza, amazon…) : dans ce cas de figure l’enseigne est obligée d’aligner ses prix en tenant compte des frais de livraison ce qui ne peut pas être rentable.
On voit bien que même les distributeurs alimentaires (produits périssables donc à priori protégé de la concurrence internet) sont obligés de s’adapter, E.Leclerc annoncait récemment vouloir investir dans le numérique pour concurrencer Amazon.

E.Leclerc a écrit :

Hier, on allait chez carrefour ou Leclerc, demain, nos enfants vont aller d’abord sur Internet, chercher des marques, et ils iront là où elles sont. Il faut créer un grand portail il faut faire de la logistique centralisée, très coordonnée, très légère"[…]
Chez Leclerc, ça va être tout sur Internet. Mais nous ferons tout en sorte pour que les gens viennent chercher le conseil, l’expertise en supermarché, qui reste le navire amiral. Là où il y avait le coin viande, le coin bouteille, il faudra revitaliser tout ça pour les gens aient envie de venir dans l’hyper, malgré Amazon. Et puis des points relais, des drives.

Dernière modification par gilgamesh (01/06/2015 17h17)

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#3 01/06/2015 16h51

Membre (2014)
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Bonjour,

En fait, je pense que l’e-commerce va tuer tous les commerces physiques incapables de valoriser le conseil / le plus apporté au client :
- le boucher qui certifie que sa viande vient du coin
- le libraire qui connaît ses livres
- le banquier qui connaît ses clients par leur nom…
Je dis bien valoriser. Ca veut dire que s’il y a un plus mais que ce plus n’est pas identifié et apprécié par le client, il n’existe pas.

Je travaille dans le secteur bancaire et il apparaît clairement que la tendance est à la fermeture des points de vente.

Cela est lié à la convergence de différents facteurs :
- Réduction du nombre de visites clients dans les points de vente
- Volonté de constituer des entités "scalables" : il est plus difficile de répondre à l’afflux de clients avec 3 conseillers dans un point de vente qu’avec un plateau téléphonique de 50 opérateurs
- Volonté de réduire les postes de frais les plus importants
- Difficulté pour les clients à identifier un "plus" lié au fait de se déplacer physiquement. En général, le "conseil" est invoqué pour ce point. Mais force est de constater que les clients déplorent aussi la qualité de conseil dans les agences (une étude IPSOS était sortie en 2012 sur ce sujet)

Et ce d’autant plus que pour certaines enseignes, la stratégie dans les points de vente physiques est clairement construite pour pousser ses clients vers internet. Exemple vécue avec une compagnie ferroviaire en France : je me rends dans une boutique, je prends un ticket qui m’indique qu’il y 103 personnes devant moi et… 3 guichets sont ouverts. De mémoire un mardi midi dans une grande gare parisienne…

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#4 01/06/2015 17h00

Membre (2011)
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IH, je trouve les idées reçues assez vrais pour ma part. Elles ne sont pas générales mais quand même assez proche de la réalité de moins point de vue et de mon vécu. Cela ressemble à de la com’ made in REIT qui évidement met en avant l’inverse.

Le problème d’internet c’est que les sites de e-commerces cassent les prix grâce à leur petite structure. Ils ont donc un avantage concurrentiel indéniable vis à vis des boutiques en durs. Ceux qui réussissent le mieux sont soit des pure players internet soit des sites internet avec quelques boutiques notamment pour le SAV. Même les banques s’y mettent car elles savent que l’avenir est là-bas. En gros, ce qui motive à acheter un produit en boutique, c’est le SAV pour avoir un interlocuteur physique et un magasin où ramener le produit. Quand on a pas confiance dans les SAV boutique, c’est dur de continuer à être client chez eux.

Beaucoup de sociétés tentent de lutter contre la perte de valeur engendré par internet avec plus ou moins de succès. La FNAC a mis du temps à faire de l’internet même alors qu’Amazon montait en puissance. Maintenant, pour pouvoir concurrencer Amazon, ils sont obligés de faire de l’internet au prix d’Amazon.

D’autres secteurs sont incontournables mais faut bien l’avouer, les boutiques de commerce de proximité périclitent petit à petit. Dans mon quartier, il y a des peu de boutique et ceux qui survivent le mieux sont liés à la nourriture : boucher / boulangerie / bar / restaurant (et encore y’en a qui sont morts aussi). Le reste, meurt petit à petit. Agence immobilière, location de voiture, esthéticienne, même coiffeur ont vite été remplacée par autre chose qui est mort à nouveau, etc… même des petites sociétés informatiques sont mortes.

Après la crise aidant, les gens regardent leur portefeuille avec attention. Donc l’achat sur internet s’impose car souvent c’est moins cher voire aussi cher mais livré à domicile. Il est donc dur de dire que c’est exclusivement lié à internet et au changement d’habitude profond.

Pour un exemple :
En achetant mes courses sur internet et en me faisant livrer (et je paie le service de livraison), ma facture globale a diminuée de 10% à l’année. Est-ce dû au prix internet ou au fait que je vais moins flané dans les magasins et donc moins attiré par l’effet marketing, aucune idée : le résultat est là. Je paie moins et j’ai pas l’impression de me priver de quelque chose.
Dans la banque idem, mon conseiller était tellement nul que j’ai changé de banque pour une banque en ligne et j’ai économisé des frais. Le conseiller que j’ai sur cette banque me répond dans un délai raisonnable mais me répond (et ne me balade pas - ou en tout cas, pas encore ^^).

Amazon a détruit des emplois c’est indéniable. Quand on voit qu’on peut acheter des articles 10-20% moins cher sur Amazon, c’est juste normal que les bouquinistes meurent. Même les livres, avec la réglementation, sont bloqués à un prix et avec la livraison offerte, les bouquinistes ne peuvent pas rivaliser.

La population est certes vieillissante mais les consommateurs vont avoir plus de réflexe d’acheter sur internet aussi. Mes parents ont 60 ans, ils achètent pas mal sur internet tout simplement car c’est plus simple, mieux achalandé. Dans 20 ans, mes parents en auront 80, ils achèteront sans doute plus sur internet (ou moi pour eux) car ils sont déjà moins attachés au dur que le sont mes grand-parents. Les 40 ans actuels achètent déjà énormément sur internet et auront l’âge de la retraite dans 20 ans. Cela va devenir un réflexe pour eux aussi.
J’ai pu discuter avec pas mal de marketeur / commerciaux sur le sujet. Tous tendent à dire que l’internet est le secteur de demain. Qu’il faut y être (même si on n’est pas à 100%).

Dernière modification par Kabal (01/06/2015 17h00)

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#5 01/06/2015 17h29

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Personnellement je me méfie toujours des discours de changement de paradigme et "la nouvelle technologie va tuer l’ancienne". La radio allait tuer les journaux, la tv allait tuer la radio, l’internet va tuer le commerce physique, les tablettes vont tuer les pc, etc… Je pense que comme toujours il y a un effet de mode qui durera un temps, mais pas plus. Si les gens voulaient tout acheter à distance, les vpcistes auraient tout raflé depuis longtemps non? Certes internet donne accès à un catalogue infini, mais ce n’est pas non plus la panacée.

Dans votre liste je vois mal comment je peux accéder à un service de coiffure ou d’esthéticienne par internet… Il y a certainement là un effet crise. Cela dit pour la banque, les assurances, les agences immobilières, etc, je suis bien d’accord.


The only real failure is the failure to try.

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[+1]    #6 01/06/2015 17h31

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Internet bouleverse le commerce car l’assymétrie d’information diminue.

Avec un peu de recherche, il est maintenant possible (pas toujours aisé mais possible) de comprendre la chaine de valeur d’un produit. Qui prend des marges, à quel niveau.

Cette nouvelle "liquidité" de l’information va avoir un impact sur les prix car les marges devront être justifiées (on peut penser que c’est un peu ce qui se passe en ce moment sur les rétrocessions des conseillers en gestion de patrimoine : prendre une rétrocession pour payer un service, pourquoi pas, mais quel est ce service exactement et comment négocier si le service rendu n’est pas à la hauteur du service attendu pour le prix payé ?)

Selon le niveau de dématérialisation possible, les boutiques en dur vont devoir soit rogner sur leurs marges, soit inventer de nouveaux services pour fidéliser leurs clients, ou inventer des "expériences" genre personal shopping.

Tous les métiers n’en sont pas au même stade de la dématérialisation ou n’ont pas la même capacité à être dématérialisé. On peut vendre des machines à fabriquer du pain, mais ce n’est pas facile de dématérialiser un boulanger. Ce n’est pas trivial de dématérialiser un vendeur de chaussure, mais les boutiques en dur abusent tellement sur les prix qu’il laissent de la place à des pur players qui risquent de les ringardiser)

De plus en plus, les gens s’attendent à ce que les boutiques viennent chez eux : livraison par drone, satisfait ou renvoi gratuit sans frais; livraison par google car sans conducteur..

Comme la nature a horreur du vide, les boutiques de RDC délaissées finiront pas trouver une utilité sauf si les habitants des dites villes acceptent de vivre dans des zones fantômes.

J’ai l’impression qu’il va y avoir une pression sur les taux de rentabilité des REITs (turnover plus important, loyers en baisse) le temps que la séléction naturelle trouve quels commerces sont viables. Savoir à quel taux de rentabilité çà finira est difficile.

Pour les vendeurs de cigarette éléctronique, çà devient difficile par exemple dont il va falloir trouver le nouveau remplaçant des vendeurs de téléphones portables.

Pour tout ce qui est "supermarché", je pense qu’un jour, les gens se diront "mais pourquoi je me suis galéré pendant 10 ans à aller faire mes courses au supermarché" c’est tellement mieux maintenant.

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#7 01/06/2015 20h01

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Les idées reçues que met en avant l’IH partent, selon moi, d’une erreur fondamentale dans la compréhension de la révolution internet. Ce n’est pas un phénomène hostile au monde physique. Ca n’aurait pas de sens ! Internet est une révolution de l’intermédiation. Tous ceux qui ont à souffrir de l’internet d’une manière ou d’une autre souffrent en réalité d’une nouvelle forme d’intermédiation. La nature même du réseau suppose ce caractère intermédiaire. Vous pouvez analyser tous les secteurs : des taxis aux maisons de disques en passant par les agences de voyages et les agences bancaires, tous perdent un monopole de fait au profit de nouveaux intermédiaires.

A partir de ce constat, je ne peux que reprendre des choses déjà évoquées. D’une part, il me semble évident que certains commerces ne seront jamais remplacés par des concurrents 100% en ligne, car ils rendent un service lié directement à la personne. Les restaurants, les coiffeurs, les esthéticiens ou les salles de sport ne peuvent être dématérialisés. Ils restent, par contre, exposés au risque de voir émerger de nouvelles façons de consommer leurs services. Pour les commerces qui vendent des biens tangibles, parce que c’est de ça que l’on parle,  c’est parfois une question d’adaptation, mais pas seulement. Certains vont mourir ou sont déjà morts.

Du point de vue de l’investisseur, il faut se demander si ce phénomène détruit de la valeur. Il est bien connu qu’en termes macro économiques, ça peut être très positif. Car la valeur détruite par l’internet dans un secteur se retrouve souvent dans la poche des consommateurs ou de nouveaux acteurs économiques qui ont leurs propres besoins. Les foncières doivent s’y adapter, comme tous les autres acteurs économiques. Certaines l’ont d’ailleurs presque trop bien compris en se spécialisant dans les data center (exemple : Digital Realty que certains connaissent bien sur ce forum wink ).

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#8 01/06/2015 21h09

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Internet ne va pas tuer les commerçants qui savent s’adapter.
Regardez les supermarchés par exemple, ils s’adaptent en créant le drive.

Par contre, le commerce " à la papa " qui ronronne, qui s’endort sur ses lauriers et où l’on est dévisagé parce que l’on arrive à 18h55 et qu’il ferme à 19h lui, il est mort.

Dans tout les domaines où la valeur ajoutée fourni par le service internet est plus importante (ex : Amazon a plus de livre en stock que le libraire de quartier) ou la valeur ajouté est la même pour un coût moindre (achat d’un téléviseur) Il y a du soucis à se faire pour le commerçant en dur. Merci Schumpeter.

La prochaine question : Est-ce que le mail a tué le fax ?


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