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Favoris 1   [+3]    #1 12/05/2015 20h09

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Edit IH :
Dollar Cost Averaging = placements échelonnés ou placements progressifs
Lump Sum Investing = placements à versement unique ou placement forfaitaire


Nombre d’entre nous jouissent d’un flux d’épargne plutôt régulier, qui permet d’investir fréquemment sur le marché et de bénéficier de facto des bénéfices du lissage des PRU (on peut s’offrir plus de quantité lorsque les prix baissent).

La problématique est différente pour quelqu’un qui aurait une grosse quantité d’argent à placer, et aucune capacité d’investissement par la suite. Mieux vaut-il :
-    tout mettre d’un coup (nous appellerons cette option LSI dans ce post – Lump Sum Investing)
-    lisser son entrée sur le marché avec une somme fixe mensuelle (DCA – Dollar Cost Averaging)

Les arguments en faveur du LSI :
-    Théoriquement, les marchés sont globalement haussiers donc lisser son entrée sur le marché fait perdre du temps d’exposition et le cash va freiner la performance
-    Empiriquement, 2 fois sur 3, il vaut mieux effectivement tout mettre d’un coup (LSI – Lump Sum Investing) plutôt que lisser son entrée sur le marché (DCA – Dollar Cost Averaging)
-    Au plus le DCA est espacé dans le temps, au plus ses résultats sous-performent le LSI (90% du temps lorsque le DCA dure 36 mois).
-    La supériorité du LSI sur le DCA existe quelle que soit l’allocation choisie entre les actions et les obligations
-    Il existe des versions plus sophistiquées du DCA, comme le Momentum DCA (on investit une somme plus importante lorsque le marché monte) ou le Value DCA (on investit plus lorsque le marché baisse)
-    Introduire des versions du DCA améliore l’efficacité de la méthode DCA (dans le cas du Momentum DCA) mais ne change pas la conclusion générale que le LSI est une méthode supérieure en termes de retours
-    Lisser son entrée sur le marché est une forme de Market-Timing, que peu d’investisseurs réussissent
-    La méthode DCA permet de garder du cash pendant toute la période d’investissement, ce qui fait baisser la volatilité du portefeuille et augmenter le Sharpe Ratio. Malheureusement, le Sharpe Ratio du DCA reste quand même en deçà de celui du LSI.
-    Les conclusions ci-dessus sont indépendantes de l’horizon d’investissement. En effet, la méthode qui a le plus d’actifs à la fin de la période d’investissement restera devant pour toujours, que l’horizon d’investissement soit 5 ans, 10 ans, ou 35 ans.
-    Pendant la phase d’investissement, le DCA retient l’investisseur dans une allocation plus conservatrice que son allocation cible.
-    Si l’investisseur n’est pas à l’aise avec le LSI, c’est peut-être que son allocation est trop risquée à la base

Les faits en faveur du DCA :
-    Le DCA est plus efficace que le LSI lorsque le marché est baissier
-    Le DCA limite la casse dans les pires scénarios
-    Le DCA atténue le sentiment de regret associé à l’investissement LSI au plus haut d’une bulle

Mon avis :
Bien que les avantages du LSI sont nettement plus nombreux que ceux du DCA, il ne faut pas oublier que nous sommes des êtres humains, pas des machines. Outre la difficulté à estimer notre profil de risque, nous ne savons pas comment nous allons réagir lors d’un marché baissier, et encore moins ce que nous allons ressentir. Le DCA, en atténuant les risques à court-terme, nous permet d’aborder plus sereinement la perspective anxiogène d’un gros investissement et de grosses pertes potentielles à court terme. Pour autant, je ne recommande pas de se passer totalement des retours potentiels d’un LSI, et encore moins d’essayer de « timer » le marché. Hormis quelques périodes bien spécifiques (2008 un peu partout dans le monde, 2012 aux USA), il est très difficile d’anticiper la direction du marché, et se priver d’une bulle est plus néfaste qu’éviter à tout prix une correction du marché.

Je recommande donc une approche hybride :
-50% tout de suite
-50% lissés sur 18 mois, qui correspond à peu près à la durée moyenne d’un Bear Market (16 mois).

Dans un marché haussier, la performance est un peu freinée par le cash, mais dans un marché baissier, on a au moins la satisfaction d’acheter une partie de ses actifs au plus bas.

Qu’en pensez-vous ?

Sources:
- ssroom.vanguard.com/content/nonindexed/7.23.2012_Dollar-cost_Averaging.pdf
- Does Dollar Cost Averaging Make Sense?
- https://www.putnam.com/literature/pdf/II620.pdf

Dernière modification par PP (28/08/2015 19h48)

Mots-clés : dollar cost averaging, lump sum investing


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#2 12/05/2015 20h38

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Salut,

Pour avoir fait quelques back-tests la dessus je dirais que le DCA est plus avantageux quand on est passif et que l’on ne fait pas du tactique. Cela évite de tout mettre la veille d’une chute extrême. C’est un peu simpliste comme vision mais en termes de risques potentiels c’est celle qui les diminue le plus.

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#3 12/05/2015 21h36

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Bonjour,
J’ai été dans ce cas suite à une succession. Je ne sais pas si la somme que j’ai reçue est pour vous une "grosse" somme (100 000 euros), mais elle n’est pas aussi facile à investir qu’un revenu périodique.
Ma méthode, qui n’en est pas vraiment une, a consisté à profiter des offres promotionnelles pour stocker le cash et investir progressivement. A l’époque, il y avait encore des livrets en promotion offrant du 5%.

Ca m’a paru une solution satisfaisante car :
- Je n’ai pas la prétention de faire beaucoup mieux sur le long terme que ce qu’offraient les livrets en promo (cf. discussion sur la réalité de la règle des 3%).
- Ca m’a permis de naturellement lisser l’inversement : au fil du temps, les offres promotionnelles ne couvraient qu’une partie de mon cash. L’excédant était alors investi en bourse.
- Ca me permettait de lisser, non pas seulement l’investissement, mais aussi mon acquisition de compétences. Même si je pratiquais la bourse depuis quelque temps, je n’aurais pas su dans quoi invertir d’un coup.
- Psychologiquement, ne pas invertir d’un coup est beaucoup plus facile à vivre. La trouille de tout planter est beaucoup moins présente.

Je n’ai tenu qu’un an avant de tout invertir, ce qui est court. Au final, je ne suis pas sûr que le résultat soit bien meilleur que si j’avais tout inverti d’un coup. Comme ça a été dit, le résultat dépendant largement de la phase de marché traversée.
La seule certitude (et c’est déjà pas mal !), c’est de ne pas avoir tout investi au plus haut.

Dernière modification par PierreQuiroule (12/05/2015 21h38)

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[+1]    #4 12/05/2015 21h50

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Bonjour et merci PP pour ce résumé sur LSI vs DCA.

Je comprends bien que au terme de l’horizon de placement - disons H -, les 2 méthodes conduisent à avoir un portefeuille totalement investi K et leur avenir est alors soumis aux mêmes rendements.

Si pendant H le marché était haussier, LSI gagne
Si pendant H le marché était baissier, DCA gagne.

Donc je vous rejoint sur le fait que cela fait penser à une problématique de market timing et qu’il est difficile de croire qu’on peut savoir quel scénario va se dérouler.

Je suis d’accord avec ce que dit roudoudou et également les approches ’DCA momentum’ ou ’DCA value’. Le ’lazy’ pur n’aura peut être pas la même approche que celui qui accepte de passer du temps à faire une allocation tactique (si je peux me permettre de parler de ’tactique’ sans déborder sur la notion de ’market timing’)

J’ai cependant un problème avec la notion d’horizon de placement par rapport à la cherté du marché dans la méthode LSI car en terme tactique si le marché est sur un plus haut (le marché US par exemple) et qu’on se dit que les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel

en LSI, le capital (en imaginant que cela ait un sens de composer le rendement R ;-) devient K * (1+R)^H mais si on a un drawdow important le jour du placement alors on a K * (1-D) * (1+R)^H

le cas où il y a eu un drawdown ne rattrapera jamais le cas sans drawdown, mais on peut essayer de calculer combien d’années on a "perdu" à cause du drawdown

K * (1+R)^H1 = K * (1-D) * (1+R)^H2

H1 * ln(1+R) = ln(1-D) + H2 * ln(1+R), soit

H2 - H1 = temps perdu = - ln (1-D) / ln (1+R)

pour un drawdown de 30% et un rendement moyen haussier des actions de 6% (est-ce le bon chiffre ?) on trouve 6 années perdues

pour un drawdown de 40% et un rendement moyen haussier des actions de 6% (est-ce le bon chiffre ?) on trouve 8,7 années perdues

est-ce que ce calcul a un sens pour vous (en espérant que je n’ai pas fait d’erreur grossière dans les formules)

L’approche hybride (un peu de LSI, un peu de DCA) peut effectivement amener à des résultats intermédiaires. Après il faut aussi faire le saut de la foi psychologique en se disant qu’effectivement les marchés sont haussiers sur le long terme et que nous ne venons pas de rentrer dans un univers de faible rendement pour les 20 prochaines années.

ps: j’ai retrouvé la référence par rapport au fait que le rendement long terme des actions aurait changé de régime dans les années 80 - 9% Forever? - December 26, 2005 .

Dernière modification par tikou (12/05/2015 22h27)

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#5 12/05/2015 22h47

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Merci pour ces calculs Tikou.

-je n’aurais pas forcement ’compoundé’ H1 avec un rendement (votre 1ere equation) pour trouver le nombre d’années perdues mais j’arrive sur la même équation finale que vous.
-6%, en réel, est effectivement le "standard" utilisé lorsque l’on est bien diversifié (les retours aux US sont historiquement plus élevés que ceux en France par exemple). Concernant son évolution future, il y a des arguments dans les 2 camps mais on peut raisonnablement tabler sur une fourchette allant de 5% à 7%.
-nos calculs sont approximatifs car ce 6% est une moyenne historique; après une chute importante des marchés, la reprise est souvent au-dessus de 6% dans les faits.
-l’histoire confirme nos calculs cependant. Si l’on prend l’une des pires crises financières, 2008, le max DrawDown a atteint plus de 60%, ce qui nécessiterait 16 années pour revenir à l’équilibre suivant notre formule. Siegel a fait l’analyse, historiquement les actions ont nécessité au maximum 17 années pour revenir à l’équilibre.

Concernant la notion d’horizon de placement.
Dans le LSI, il y a un risque assez présent de pertes à court terme. C’est pour cela que si l’horizon de placement n’est pas long, il ne faut absolument pas mettre tous ses actifs en risqués.
A titre d’exemple, dans le Smartportfolio on ne recommande 100% d’allocations en risqué uniquement lorsque l’horizon d’investissement est supérieur à 8 ans et que la personne veut prendre beaucoup de risque (car il y a effectivement un risque de pertes en capital).


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#6 12/05/2015 23h22

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Pour moi le DCA est tout naturel car la somme investie au départ est inférieure à 10kE et l’épargne mensuelle sera régulière.
PP +1 pour toutes ces explications.

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#7 13/05/2015 01h56

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PP a écrit :

Je recommande donc une approche hybride :
-50% tout de suite
-50% lissés sur 18 mois, qui correspond à peu près à la durée moyenne d’un Bear Market (16 mois).

Quand vous dites d’investir 50% tout de suite, j’imagine que c’est sur un ou plutôt plusieurs ETF diversifiés du genre RPG, WMW ou FPX et/ou confier son argent à des allocateurs de capital style BRK.B.
Parce que pour le débutant sans aucune expérience, le risque de balancer son cash tout frais sur une super occase démentielle qui va s’effondrer dans les mois qui suivent n’est pas négligeable.
Sans aller jusque là imaginez celui qui aurait placé disons 25% de son capital sur ARCP il y a 1 an…
Donc investir 50% tout de suite ça me paraît plus ou moins risqué selon son niveau de compétence ou la qualité des conseils reçus, sans compter le risque inhérent à la bourse (krach ou grosse correction) et le risque de fraude (ARCP).

Moi personnellement j’y vais tout doucement, j’en suis à 12% sur le CTO (actions et foncières côtées) et 88% de cash (essentiellement AV) depuis que j’ai débuté mi août 2014. C’est prudent, non, trop prudent, mais je dors tranquille. cool


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#8 13/05/2015 07h05

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INTJ

tikou a écrit :

Si pendant H le marché était haussier, LSI gagne
Si pendant H le marché était baissier, DCA gagne.

C’est aussi simple !

C’est très bien illustré par ces infographies :





Source : L’achat de titres par versement périodiques: Une stratégie de croissance stable

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#9 13/05/2015 07h45

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Certes, complètement d’accord avec PP et IH.
Il faut noter que le marché statistiquement monte donc investir d’un coup gagne "statistiquement".

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#10 13/05/2015 09h07

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Hello,

Je pense d’ailleurs que la problématique évoquée par PP rejoinds un peu celle du rebalancement.

Le rebalancement est destructeur (resp. bénéfique) de valeur dans les phases de trend haussier (resp. dans les phases de trend baissier) alors qu’il est bénéfique si il épouse les cycles.

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#11 14/05/2015 05h59

Banni
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Je privilégie l’investissement en une seule fois avec ajustement tous les ans (voir blog en signature et portefeuilles publics et passifs du JTB).

Le LSI est préférable au DCA dans un marché haussier, c’est une évidence arithmétique. Seulement voilà, si on anticipe un marché baissier durable, c’est le DCA qui est préférable encore que négatif en données brutes.

Le challenge est donc de battre le marché, le plus régulièrement et substantiellement possible, pour rendre le RSI nettement préférable à moyen et long terme, avec ce leitmotiv : "le tracker (ou l’indice) est ton ennemi".

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#12 14/05/2015 12h27

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C’est effectivement le sujet qui me préocuppe en ce moment.

PP a écrit :

Il existe des versions plus sophistiquées du DCA, comme le Momentum DCA (on investit une somme plus importante lorsque le marché monte) ou le Value DCA (on investit plus lorsque le marché baisse)

Est-ce que vous auriez un exemple de Momentum DCA, je n’ai ai jamais entendu parlé ?

Je pense que les deux schémas montrés par IH sont trop simplistes : sur la période d’investissement de plusieurs mois, le portefeuille peut tout aussi bien être haussier que baissier d’un mois sur l’autre. Sur la période d’investissement (6 mois ? 1 an ? 18 mois ?), il ne faut plutôt voir le marché comme fluctuant (tantôt haussier, tantôt baissier… la tendance générale à la hausse n’étant vraie que pour des périodes beaucoup plus longues, enfin sauf pour ce monsieur qui a perdu 17 ans et qui en annualisant son rendement, peut voir le marché comme baissier à long terme).

Dans cette perspective, le value-averaging me semble plus sain parce qu’il préconise d’acheter, dans ce marché fluctuant, plus quand le marché est bas et moins quand le marché est haut (voire même, de vendre si le portefeuille dépasse déjà la somme qu’on voulait investir).

Ainsi, ce petit tableau comparatif, tiré  « Choosing Between Dollar-Cost And Value Averaging » (Investopedia), me paraît plus fiable :



PP a écrit :

Je recommande donc une approche hybride :
-50% tout de suite
-50% lissés sur 18 mois, qui correspond à peu près à la durée moyenne d’un Bear Market (16 mois).

Pour ma part, je ne suis pas fixé, je me suis posé la question, comme PP, de faire une partie en LSI, l’autre en DCA… je ne sais pas.

Là ou par contre je rejoins PP, c’est sur la période : la durée moyenne d’un Bear Market me semble une base de travail très pertinente : un DCA sur 30 jours n’a aucun intérêt, un DCA sur 10 ans coûte trop cher (en plus-value manquée). Je n’arrive plus à remettre la main sur une étude qui avait été faite à ce sujet et donnait une fourchette de la bonne période sur un back test :-(

Pour moi, il a tout de même quelque chose de clairement illusoire dans les approches DCA et apparentées : supposons que Mr Mouillard hérite, au premier janvier 2015, de 100000 €. Il utilise une approche DCA sur 2 ans, pour réduire le risque. Puis, le crash tant redouté survient le 15 janvier 2017.

En bref, Mr Mouillard n’a pas réduit le risque, il n’a fait que le reporter. À moins que je ne loupe quelque-chose ? Le propre du « pire scénario » dont parle PP, c’est justement qu’il survient au pire moment (dans notre cas, après la période sur laquelle on s’était couvert)… cf « Dollar-cost averaging just means taking risk later » (Vanguard)

En tout cas, je pense qu’on peut percevoir le LSI comme le jeu de la roulette russe. Effectivement, ça se tente : dans la majorité des cas on gagne. Par contre, quand on perd, ça fait très mal (17 ans… pour récupérer sa mise).

Dernière modification par Gog (14/05/2015 12h40)

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[+1]    #13 30/08/2015 23h29

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Gog, desolé de mon retour tres tardif.

Je n’ai pas le detail precis du momentum DCA, si ce n’est ce qu’en dit l’article en source:

Gerstein Fisher a écrit :

Momentum DCA: In this strategy, less money was invested in months following a month of negative returns and more money was invested in months following a month of positive returns.

Source:
http://gersteinfisher.com/wp-content/up … estors.pdf


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#14 01/09/2015 01h37

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Voici un point de vue intéressant [en anglais] sur l’investissement "lump sum" vs. "dollar cost averaging"…
Does Dollar-Cost Averaging Work? | Canadian Couch Potato

On y apprend que si le dollar-cost averaging semble attrayant au premier abord, plusieurs études montrent que cela n’engendre des retours supérieur au "lump sum" que de 1/3 des cas environ.

Pour résumer, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, puisque les facteurs principaux sont avant-tout émotionnels. Assurez-vous juste de mesurer le compromis. Investir une grosse somme en une fois va peut-être faire monter votre tension, mais vous donnera aussi le plus de chances d’avoir des retours supérieurs au dollar-cost averaging.

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#15 01/09/2015 19h33

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Merci PP, tout vient à point… wink

À ce jour, j’ai fixé mon point de vue sur ce débat. En fait, je fortement toute approche autre que lup-sum. En effet, il est vrai que la dilution dans le temps de l’investissement est plus supportable psychologiquement qu’un investissement total en un temps.

Et c’est justement le problème : la dilution donne l’illusion à l’investisseur d’une sécurité qu’il croit se donner et qu’il n’a pas. Il croit qu’en dilant, il réduit le risque alors que c’est faux, cela ne protège de rien.

Donc, il faut plutôt dire aux gens que si vous n’êtes pas prêt à investir la totalité de la somme en une fois, sachant que la dilution ne vous protège aucunement des risques dont vous croyez vous protégez, alors c’est que cette allocation d’actif n’est pas pour vous : vous surestimez votre capacité à encaisser une perte et si vous êtes rassuré en dilant l’apport initial, votre tension vous rattrapera le jour de crach.

Au final : je pense que l’attitude à avoir pour l’investisseur c’est une prise de risque consciente et éclairée. Ces approches ne font que donner l’illusion de la sécurité, c’est prendre l’avion Paris-Marseille avec un gilet de sauvetage…

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Favoris 1    #16 02/09/2015 06h35

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Je comprends votre point sur l’illusion de sécurité et le report du risque. Il y a un petit quelque chose toutefois qui me chagrinait lorsque je ai lu votre message la premiere fois, et je pense l’avoir identifié.

Je crois que cela vient de ce postulat:

Gog a écrit :

Sur la période d’investissement (6 mois ? 1 an ? 18 mois ?), il faut plutôt voir le marché comme fluctuant (tantôt haussier, tantôt baissier)

qui entrainait logiquement cette conclusion :

Gog a écrit :

[…] Pour moi, il a tout de même quelque chose de clairement illusoire dans les approches DCA et apparentées : supposons que Mr Mouillard hérite, au premier janvier 2015, de 100000 €. Il utilise une approche DCA sur 2 ans, pour réduire le risque. Puis, le crash tant redouté survient le 15 janvier 2017. En bref, Mr Mouillard n’a pas réduit le risque, il n’a fait que le reporter.

Il semblerait qu’en fait, les gros crashes ont tous un point commun : avant le devissage, ils sont precedes d’une forte periode de hausse.

2000 et 2007 par exemple, ont gagné plus de 50% dans les 24 mois precedant le crash. Mr Mouillard se prendrait certes le crash, mais à un PRU sensiblement moins élevé.

A moins que je ne loupe quelque chose ?

Dernière modification par PP (02/09/2015 06h39)


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#17 16/09/2015 07h46

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Bonjour,

Et merci pour ces échanges, étant dans cette situation de devoir investir un montant relativement conséquent, j’étais arrivé peu ou prou à la même approche : j’ai investi la moitié sur des fonds relativement peu risqués, et prévoit d’investir le solde à raison de 5% par mois pendant 10 mois sur des fonds plus dynamiques : intuitivement le DCA n’a d’intérêt que sur des supports risqués, n’est ce pa s?

Je me pose maintenant une autre question (pour plus tard) : le DCA peut-il aussi s’appliquer au moment de désinvestir ? Le DCA ’sell-side’ est beaucoup moins mentionné, y a-t-il une raison à cela ? Est-ce une mauvaise idée ?

Merci

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#18 16/09/2015 16h17

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Dangarcia,

A mon avis, le meilleur livre sur le DCA/Lump Sum et toute la stratégie à mettre en oeuvre au cours de sa vie (accumulation, mid life, retraite) est The Ages of the Investor: A Critical Look at Life-cycle Investing (Investing for Adults Book 1) de W. Berstein.
C’est en anglais, écrit pour des américains (IRA etc.), à lire au calme … mais vraiment intéressant et vaut 3€ en version Kindle (cela étant c’est court).

Dernière modification par Fructif (16/09/2015 16h17)

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[+1]    #19 18/12/2015 04h46

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Voici un nouvel article (en anglais), qui vient appuyer la stratégie du Lump Sum. Je vais le résumer ici en français. Cet article est par un conseiller en placements canadien, et est donc fortement axé sur le marché nord-américain. Mais le portefeuille type étant composé d’indices mondiaux, la comparaison est intéressante pour n’importe qui.

What if investing right before a market crash isn’t that bad?
Dans le cas exposé, on prend l’exemple d’un investisseur ayant 1 500 000 $ en cash et un horizon de placement lointain.
L’idée, c’est de voir l’impact d’un mauvais timing du marché, en investissant 3 lump sums aux pires moments possibles durant ces dernières années.

On commence donc le 1er mars 2000, et on investit 500 000 $ dans un portefeuille diversifié mondialement (80 % actions, 20 % obligations). En quelques jours, la bulle internet explose, suivie des attaques du 11/09/2001. À la fin de septembre 2002, le portefeuille ne vaut plus que 480 724 $.

En mai 2007, les 500 000 $ initialement investis valent désormais 992 714 $. On choisit donc d’investir 500 000 $ supplémentaires, amenant le portefeuille à 1 492 714 $. La crise financière arrive ensuite, et par fin février 2009, le portefeuille ne vaut plus que 891 013 $ (une baisse de 40,3 % par rapport à la valeur de 2007).

Fin juillet 2011, le portefeuille a repris des couleurs (1 448 537 $). On décide donc d’investir les 500 000 $ restants le 1er août 2011, portant la somme totale à 2 006 521 $. Le marché décline rapidement et à la fin de septembre 2011, le portefeuille ne vaut plus que 1 754 722 $.

Le 30 novembre 2015, ce portefeuille aurait eu une valeur de 2 670 809 $.

Malgré 3 versements au moment le moins opportun, le retour sur investissement annualisé est de 5,82 %.
Sur la même période, le S&P 500 affichait 4,16 % et l’inflation (au Canada) 1,94 % [ndr: à comparer avec l’inflation en Europe].

La conclusion de l’article est que même si des investisseurs auraient pu faire des meilleurs timings, investir au mauvais moment sera toujours moins pire que de ne pas investir durant un longue période.

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#20 18/12/2015 06h46

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Merci Hyacinthe pour l’article.
Il est dommage que le sujet ne puisse être abordé sous son angle réel, à savoir le ratio performance/inquiétude. Investir 3 fois juste avant des "drawdowns" doit être infiniment plus anxiogène qu’investir régulièrement et les statistiques montrent que nombre d’investisseurs vendent de ce fait avec de fortes baisses plutôt que de conserver long terme.


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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#21 18/12/2015 15h43

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En effet, le dollar cost averaging sera toujours la stratégie moins stressante.

Cet article s’adresserait plus à ceux qui pensent qu’il est judicieux d’attendre "le bon moment" pour investir une grosse somme… Le meilleur moment c’est d’investir aussi tôt que possible.

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#22 19/12/2015 12h09

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hyacinthe a écrit :

La conclusion de l’article est que même si des investisseurs auraient pu faire des meilleurs timings, investir au mauvais moment sera toujours moins pire que de ne pas investir durant un longue période.

C’est très léger comme conclusion, vous ne trouvez pas ?
D’autant qu’on peut tirer la conclusion inverse à toutes les autres dates considérées, où le montant obtenu reste inférieur au montant investi.

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#23 19/12/2015 13h11

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L’article ne dit pas que le lump sum investing est la méthode qui rapporte le plus. Il dit seulement que dans le pire des scenari vous n’auriez pas perdu sur le long terme (et même gagné) par rapport à un investissement sans risque.

Et je ne comprends pas votre remarque ’à toutes les autres dates’. L’hypothèse de la démonstration est un investissement long terme avec une seule date de sortie.

Si vous n’avez pas besoin d’une somme d’argent sur le long terme (20 ans) vous pouvez raisonnablement la placer en une seule fois sans craindre de perdre de l’argent à l’échéance. Il est possible de faire mieux avec l’investissement progressif comme de faire moins bien d’ailleurs.

Personne ne pouvant faire du market timing, la première phrase pour moi est suffisamment claire pour y adhérer. Nous savons que les performances passées ne présagent pas des performances futures, nous sommes sur des statistiques. Mais en n’ayant rien d’autres de plus certain…


Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.

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#24 19/12/2015 14h49

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Jef56 a écrit :

L’article ne dit pas que le lump sum investing est la méthode qui rapporte le plus. Il dit seulement que dans le pire des scenari vous n’auriez pas perdu sur le long terme (et même gagné) par rapport à un investissement sans risque.

C’est bien ça. La conclusion c’est que sur le long terme un investissement risqué rapporte davantage qu’un investissement sans risque. Quel scoop wink

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#25 19/12/2015 15h34

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La conclusion me semble en effet très légère. Elle n’est évidemment valable que pour un marché haussier à très long terme (ce qu’on a observé par le passé, mais que rien ne garanti pour le futur).


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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