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Favoris 1   [+1]    #1 30/09/2010 10h43

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Je propose de dénoncer ici certaines sociétés cotées, qui diluent exagérément et régulièrement  leurs actionnaires:
- par des opérations d’actionnariat salarié trop avantageuses
- et pire encore, par un octroi trop généreux de stock options / actions gratuites / BSA / BSAR à leurs dirigeants.

Par exemple, et comme le note l’InvestisseurHeureux, certaines sociétés cotées proposent des opérations parfois très avantageuses pour leurs salariés dans le cadre du PEE:
- augmentation de capital avec une décote de 20% (voire parfois 30%) sur le cours de bourse, en contrepartie du blocage classique de 5 ans sur le PEE (mais avec les nombreux cas classiques de déblocage anticipé avant 5 ans),
- décote souvent plus forte encore grâce à l’"abondement" que verse l’entreprise sur le PEE, en faveur des salariés participant à cette augmentation de capital
- en notant que les salariés peuvent à chaque fois investir des sommes élevées, jusqu’à 25% de leur rémunération brute annuelle.

Bien sûr, les salariés ne font pas toujours une bonne affaire, si le cours s’effondre de plus de 50% pendant ces 5 ans. Mais cela reste assez rare, d’autant que nombre de ces sociétés font de telles opérations régulièrement, tous les ans ou les deux ans. Du coup, les salariés participant régulièrement à ces opérations ont toutes les chances de gagner fortement sur une période de 10 ans. En fait, plus l’action est volatile et plus ils gagneront en général, car certaines années ils pourront souscrire à des prix vraiment très bas. tant mieux pour eux, sauf que cela dilue les actionnaires.

Parfois même, l’augmentation de capital est avec effet de levier (x10) et protection en cas de baisse du cours. Les salariés ne prennent aucune risque, sont sûrs soit de récupérer leur investissement (si le cours baisse sur les 5 ans) soit de gagner beaucoup grâce au levier (si le cours monte sur les 5 ans). Le tout en diluant fortement les autres actionnaires à cause du grand nombre d’actions nouvelles créées. [Pour info: le protection s’achète auprès d’une banque d’affaire, en lui rétrocédant la décote de 20% offerte par les actionnaires aux salariés]

Même s’il dilue les autres actionnaires, je suis néanmoins favorable à cet actionnariat salarié mais uniquement:
- pour permettre aux salariés d’arriver à 3%, ou au grand maximum 5%, du capital. Aller à 8%, voire 20% comme chez certains groupes cotés est fortement préjudiciable aux autres actionnaires
- et si c’est dans le cadre d’actionnariat "classique": le salarié perd si le cours baisse, exactement comme pour les autres actionnaires. Donc proscrire les opérations avec protection en cas de baisse.

Il serait bon que la loi:
-  encadre et plafonne plus fortement ces opérations
- et (encore plus important) qu’elle plafonne le montant des stock options et actions gratuites pouvant être accordées aux dirigeants. Les seuls plafonds inscrits dans la loi sont ridiculement élevés:
- actions gratuites: 10% du capital tous les ans
- stock options: un tiers du capital tous les ans

La loi devrait:
- fixer de nouveaux plafonds à respectivement 0,5% et 1,5% du capital
- interdire l’attribution de stock options prix d’exercice très bas, si le cours de la société vient de chuter fortement, comme début 2009 (et pourtant, certaines dirigeants ne se sont pas gênés pour s’en attribuer à ce moment-là)
- interdire ces instruments dilutifs dans certains secteurs de l’économie, notamment pour les foncières ui ne font pas de développement, mais se contenter d’acheter, de louer et plus tard de revendre des immeubles. Car dans ce dernier cas, les dirigeants ne créée pas suffisamment de valeur pour justifier des stock options. Leur en donner c’est leur permettre de faire un hold-up au détriment des actionnaires.

En attendant que la loi change (ce qui mettra du temps, car le lobby des entreprises s’y opposera sûrement et les gérants de sicav ne jouent pas suffisamment leur rôle d’actionnaires), j’évite soigneusement ces sociétés et je privilégie dans mes investissements les sociétés qui accordent très peu, ou pas de tout, de stock options / actions gratuites / BSA / BSAR, etc.  aux dirigeants.

Il y en a, heureusement, et on les détecte en regardant leur Document de Référence (quand elles en publient) sur leur site ou le texte des résolutions de leurs AG, sur le site du BALO.

Quant à ceux qui affirment qu’il faut motiver financièrement les dirigeants pour qu’ils soient performants, je répondrai que Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffet souvent citée comme exemple de société performante bien gérée, n’a jamais  émis ces instruments dilutifs et a toujours préféré verser des bonus "cash" aux dirigeants méritants. Et ça marche.

Dernière modification par zirk (30/09/2010 13h19)

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#2 30/09/2010 12h52

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J’aime bien votre volonté de vouloir changer "le monde", zParisien.

Comme vous si je peux encore "supporter" l’actionnariat salarié (quoique comme vous dîtes, les conditions sont si avantageuses parfois que c’est une insulte par rapport aux actionnaires qui ont payé plein pot leur titre), les délires sur l’attribution de stock-options aux dirigeant sont insupportables.

Quand des dirigeants ont :
- un golden hello
- une rémunération fixe + variable
- des stocks-options
- des actions gratuites
- un golden parachute
- une retraite garantie

C’est une véritable forme de pillage de l’entreprise et on se demande où est leur "prime" de risque qui justifie soit-disant leur rémunération élevée.

Les stock-options ont été complètement détournées car à la base elle devait être une alternative au PME montantes et start-up pour attirer des dirigeants, pour compenser une rémunération trop faible.

En payant leur actions au cours du marché (et ils peuvent se le permettre vu leur rémunération), les dirigeants seraient bien plus incités à faire leur travail correctement avec une vraie vision industrielle.

On peut saluer Stéphane Richard, qui a acheté de sa poche pour environ 1 M€ d’actions France Telecom au prix du marché à son entré comme PDG.

Par contre, quand on voit par exemple comment Jean-René Fourtou s’est gavé sur Vivendi, avec des stock-options en pagaille à bas prix, tout ça pour "vendre" les actifs qui avaient été acheté par Jean-Marie Messier… :-(

Thierry Breton n’a pas démérité non plus sur ses stock-options durant sa présidence à Atos.

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#3 01/10/2010 00h12

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Bonjour,

Je trouve que c’est une excellente idée. Le respect des actionnaires particuliers est essentiel.
Personnellement, lorsque j’investis dans une société, j’en attends qu’elle respecte globalement les critères suivants:
- rémunération des dirigeants raisonnable
- pas ou peu de dilution par tous les moyens cités par zParisien (à vérifier sur plusieurs années)

Il serait également intéressant de lister les sociétés qui sont vertueuses en la matière. Elles seront certainement plus rares que les mauvais élèves.

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#4 01/10/2010 08h35

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zParisien a écrit :

Quant à ceux qui affirment qu’il faut motiver financièrement les dirigeants pour qu’ils soient performants, je répondrai que Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffet souvent citée comme exemple de société performante bien gérée, n’a jamais  émis ces instruments dilutifs et a toujours préféré verser des bonus "cash" aux dirigeants méritants. Et ça marche.

On peut aussi citer la rémunération de Buffet ($100 000 / an), alors que d’une certaine façon il gère un fond fermé de 205 milliard de $.

Ca change des 2% de frais de gestion des gérants de sicav…

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#5 08/11/2010 19h38

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http://fr.biz.yahoo.com/08112010/395/ja … -lvmh.html

Le directeur général adjoint de LVMH Antonio Belloni a empoché une plus-value de près de 18 millions d’euros après avoir revendu des actions acquises grâce à ses stock-options, selon des documents publiés par l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Le 26 octobre, M. Belloni a exercé des stocks-options attribuées par son employeur qui lui ont permis d’acquérir 200.000 actions du groupe de luxe LVMH au prix de 37 euros par action. Il a aussi acquis 50.000 actions au prix de 61,77 euros par action, toujours grâce à ses stocks-options.

Le même jour, le dirigeant a revendu l’ensemble de ces actions au prix de 112,35 euros l’unité action, soit deux à trois fois plus cher que le prix auquel il les avait acquises.

Voilà un cas où il vaut mieux être salarié que freelance…

Ah les stock-options. Et à l’origine c’était fait pour servir de carotte dans les starts-up… :-/

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#6 08/11/2010 20h00

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zParisien a écrit :

…/….
Il serait bon que la loi:
-  encadre et plafonne plus fortement ces opérations
- et (encore plus important) qu’elle plafonne le montant des stock options et actions gratuites pouvant être accordées aux dirigeants. Les seuls plafonds inscrits dans la loi sont ridiculement élevés:
- actions gratuites: 10% du capital tous les ans
- stock options: un tiers du capital tous les ans

La loi devrait:
- fixer de nouveaux plafonds à respectivement 0,5% et 1,5% du capital
- interdire l’attribution de stock options prix d’exercice très bas, si le cours de la société vient de chuter fortement, comme début 2009 (et pourtant, certaines dirigeants ne se sont pas gênés pour s’en attribuer à ce moment-là)
- interdire ces instruments dilutifs dans certains secteurs de l’économie, notamment pour les foncières ui ne font pas de développement, mais se contenter d’acheter, de louer et plus tard de revendre des immeubles. Car dans ce dernier cas, les dirigeants ne créée pas suffisamment de valeur pour justifier des stock options. Leur en donner c’est leur permettre de faire un hold-up au détriment des actionnaires.
…/….

Les actionnaires votent pour ceci lors des AG….. Ils pourraient voter "contre".
Pour certaines sociétés (start-ups), les plafonds que vous proposez seraient un handicap.

Je ne pense pas que ce soit la loi qu’il faille modifier, mais plutôt les actionnaires qu’il faudrait "réveiller", pour qu’ils soient conscients de ce qu’ils votent, et qu’ils votent contre les résolutions spoliatrices. La loi pourrait obliger à mieux quantifier le % de "spoliation" dans les résolutions mises au vote. Et si la loi devait être modifiée, il faudrait aussi distinguer les grosses sociétés bien établies, et les beaucoup plus petites en devenir.


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#7 06/12/2010 10h01

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Voici un nouvel exemple de pratiques lésant les actionnaires.

On atteint dans le cas d’Eiffage le pire des deux mondes:
- l’actionnariat salarié met en danger l’épargne des cadres supérieurs actionnaires (car le cours a baissé, alors que leurs actions sont en partie financées à crédit  - très dangereux)
- et en même temps, il lèse les actionnaires non salariés, qui se voient dilués avec les stock options, les actions gratuites, l’intéressement, la participation et l’abondement, déversés à gros flot aux salariés.

(ci-après extraits d’un article des Echos d’aujourd’hui)

Les Echos a écrit :

Les actionnaires salariés contrôlent un tiers du capital. En 2009, le total de la participation, de l’intéressement et de l’abondement (soit 224 millions d’euros) a dépassé le bénéfice net de l’exercice.

[…] un dossier qu’il va leur falloir régler […] : celui du holding Eiffaime, qui porte la participation de 500 cadres d’Eiffage dans leur entreprise, à savoir 8,3 % aujourd’hui.
En 2006, pour contrer l’espagnol Sacyr, les cadres ont apporté à Effaime les actions déjà en leur possession, soit directement soit via des stock-options. Puis le holding a acheté autant d’actions que celles apportées, par un prêt bancaire garanti par l’intégralité des actions (y compris celles apportées par les cadres).

Mais impossible aujourd’hui de rembourser aux trois banques prêteuses le prêt de 230 millions d’euros ayant servi à acheter à 62 euros des actions ne valant plus que 35 euros hier. Selon une source proche du dossier, « le dividende couvre à peine les intérêts de la dette ».

[…]

Seule solution : que le cours de Bourse remonte. Mais celui-ci est maintenu sous pression.
En effet, même après la bataille contre Sacyr, le bénéfice net et la trésorerie d’Eiffage ont continué à être mis à contribution pour verser d’importants intéressements exceptionnels aux salariés, souligne une étude du cabinet d’analyse financière indépendant OFG. La raison ? Une quête d’indépendance du PDG du numéro trois français du BTP, Jean-François Roverato, face à ses actionnaires qui l’a conduit à gonfler l’actionnariat salarié. Avec succès : les salariés représentent un tiers du capital d’Eiffage, deux sièges sur les neuf que compte le conseil d’administration, et ils soutiennent massivement leur charismatique patron, notamment sur la question de la nomination de son successeur, où il s’oppose à l’actionnaire à 20 % du groupe, le Fonds d’investissement stratégique.

Haut niveau d’intéressement
L’intéressement mis dans la sicav d’actionnariat salarié d’Eiffage (la « Sicavas 2000 », qui détient 20 % du capital), est défiscalisé et abondé à hauteur de 50 % par l’entreprise, ce qui est fortement incitatif à l’achat d’actions. En 2009, le total de la participation, de l’intéressement et de l’abondement (soit 224 millions d’euros) a dépassé le bénéfice net de l’exercice (190 millions en part du groupe), du fait d’une prime exceptionnelle décidée cette année-là malgré la dégradation de la rentabilité dans un contexte de récession.

Sur l’exercice 2009, ramener la participation, l’intéressement et l’abondement au niveau pratiqué par Vinci et par Bouygues aurait augmenté de 180 millions le résultat net de l’exercice (190 millions), souligne OFG, pour qui les montants distribués aux salariés rapportés aux résultats de l’entreprise atteignent des niveaux qualifiés d’« invraisemblables ».

[..]

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#8 06/12/2010 14h55

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Si les autres actionnaires en tirent les conséquences, et vendent leurs actions (qui valent peu, car les bénéfices sont vampirisés par ce mécanisme), le cours va encore baisser, et un jour ou l’autre, ceux qui ont ainsi abusé de levier de l’emprunt et se sont payés sur la bête devront bien faire face à leur responsabilité. Toute "bulle" fini hélas par exploser….

Voici une action que je ne suis pas tenté d’acheter en tout cas !


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Favoris 1    #9 06/12/2010 16h07

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GoodbyLenine a écrit :

Voici une action que je ne suis pas tenté d’acheter en tout cas !

Le problème est que la moitié des sociétés françaises du CAC40 sont plus ou moins dans ce cas.

Et désormais, ce n’est plus moi seulement qui le dis, mais aussi un autre article des Echos d’aujourd’hui .

LesEchos a écrit :

06/12/10 | 07:00 | mis à jour à 11:02
Actionnariat salarié : le vice dans la vertu
Ecrit par Gilles COVILLE, Editorialiste aux Echos

[…]

Olivia Flahault et Frédéric Genevrier, fondateurs de la société d’analyse indépendante OFG, qui vient de consacrer une étude au sujet, estiment que les salariés détiennent en ce moment 3,3 % du CAC 40 et que leur place y a grossi de 22 % depuis 2007. Plus de la moitié des sociétés de l’indice ont lancé dans la période au moins une augmentation de capital réservée à leurs salariés.

[…]

Chez Bouygues, les salariés ont même franchi en 2010 un seuil décisif : avec 18 % du capital, record du CAC, ils sont passés devant les frères Martin et Olivier Bouygues !

[…]

ces plans relèvent dans la plupart des cas d’une ingénierie financière complexe, opaque et discutable. Elle vise non seulement à tirer parti des avantages sociaux et fiscaux accordés par le législateur, mais surtout à réduire sinon annuler le risque du placement en actions.

[…]

Toutes ces opérations semblent bien éloignées du concept gaulliste de participation auquel elles sont souvent associées. Certaines préoccupations du haut management, opportunistes ou stratégiques, deviennent lisibles. OFG pointe par exemple le cas de Saint-Gobain, qui ne pratiquait plus l’effet de levier et qui, après l’arrivée de Wendel à son capital, s’y est remis à deux reprises pour des volumes plus élevés que d’habitude.

[…]

L’actionnariat salarié prospère là où le pouvoir du haut management l’emporte sur celui des actionnaires stables et identifiés. Il est en revanche marginal ou absent dans les sociétés à contrôle familial (PPR, LVMH, Pernod Ricard, Publicis) ou statutaire (Lagardère, Michelin).

[…]

D’un côté, Essilor poursuit une tradition historique en ouvrant tous les ans son capital à ses salariés, mais sans effet de levier, ni abondement, donc pour une dilution et un coût réduits au minimum.

[…]

De l’autre, Bouygues, où la dilution induite par l’actionnariat salarié (10 % selon OFG depuis 2003) a obligé à des rachats annulations de titres pour la compenser, au prix d’une forte destruction de valeur.

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#10 06/12/2010 17h05

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Tous les groupes devraient être gérés comme Essilor.

Pas de traitement de faveur pour les salariés et pas plus pour les dirigeants. Chacun paie ses actions plein pot et c’est tout.

Abondamment, Action gratuite, stock-options devraient être purement et simplement interdit. Et les dirigeants de montrer l’exemple avec un salaire non astronomique (ce qui est le cas pour le Directeur Général d’Essilor avec 650 k€ de salaire de base. Il a cependant touché 45 000 actions gratuite en prime de performance en 2010).

En +, cette actionnariat salarié encourage les salariés à n’être investi que dans une seule action, et à subir le risque d’une faillite deux fois : en perdant leur emploi et en perdant leur patrimoine financier.

C’est sûr quand on est salarié actionnaire Total ou Sanofi, ça va. Quand on est salarié actionnaire Alcatel ou Natixis, bonjour les dégâts (ou se souvenir d’Enron).

Une fois de +, c’est l’Etat qui a encouragé ce désordre avec le PEE.

zParisien a écrit :

Et désormais, ce n’est plus moi seulement qui le dis, mais aussi un autre article des Echos d’aujourd’hui .

Les Echos ont peut-être trouvé l’inspiration dans votre premier post du 30/09 ! :-)))

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#11 06/12/2010 17h41

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Il ne faut peut-être quand même pas jeter le bébé avec l’eau du bain :  dans les petites sociétés, les start-up, la participation des salariés à la création de valeur par la société, sous forme de stock-options ou d’action gratuite, trouve une certaine justification. Ces petites sociétés n’auraient souvent pas les moyens  d’attirer et de fidéliser les talents qui permettent précisément leur succès. Et je vois mal les actionnaires de telles start-up se plaindre d’être spoliés d’une partie de leur plus-value…. qui n’aurait pas existé sans ces mécanismes.

Je vois d’ici une objection possible : mais pourquoi donc les start-up ne payent-elles pas ces "talents" au prix du marché, par un salaire plus important par exemple ? Tout simplement parce que la start-up a déjà eu du mal à lever les fonds qui lui ont permis de réaliser son plan d’affaire, avec des salaires sous-évalués, et qu’elle est consciente que c’est uniquement en sur-motivant ces "talents" (qui travailleront autant d’heures que si c’était pour leur propre entreprise, car ça l’est un peu…) qu’elle créera un maximum de valeur.

Par contre, pour les sociétés "installées", la distribution de trop de rémunérations annexes du style stock-options ou actions gratuites ou à prix avantageux, me semble souvent malsaine :
  - elle "compense" souvent en partie de faibles (ou absentes) augmentations de salaire, lesquelles seraient plus lourdement taxé (charges…), et donc spolient non pas les autres actionnaires, mais la collectivité;
  - elles confortent la position du management en place, lequel peut non seulement en profiter pour se réserver une grosse part de cette rémunération, mais encore profiter des votes plus ou moins captifs des salariés actionnaires pour conforter son pouvoir;
  - elle multiplie les risques pour les salariés (FTE…) dont le "jugement" sur leur propre société est bien souvent altéré par leur qualité d’actionnaire (voir Enron, et bien d’autres…)

Les AG (pour protéger les droits des actionnaires existants) devraient voter contre les mécanismes conduisant à des distributions trop importantes, et la Loi (pour protéger des spoliations de la collectivité, et limiter les risques des salariés, donc dans "l’intérêt général") devrait plafonner ces distributions, en distinguant le cas des start-up de celui des sociétés bien établies.

Mais hélas, pour les AG, ce sont souvent quelques gros actionnaires qui font les votes, et pour la Loi, les lobbys les plus puissants ne vont pas du tout dans la direction que je suggère.

Dernière modification par GoodbyLenine (06/12/2010 17h42)


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#12 07/12/2010 08h16

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GoodbyLenine a écrit :

Il ne faut peut-être quand même pas jeter le bébé avec l’eau du bain :  dans les petites sociétés, les start-up, la participation des salariés à la création de valeur par la société, sous forme de stock-options ou d’action gratuite, trouve une certaine justification. Ces petites sociétés n’auraient souvent pas les moyens  d’attirer et de fidéliser les talents qui permettent précisément leur succès. Et je vois mal les actionnaires de telles start-up se plaindre d’être spoliés d’une partie de leur plus-value…. qui n’aurait pas existé sans ces mécanismes.

Oui vous avez raison, je le mentionnais aussi en début de file :

InvestisseurHeureux a écrit :

Les stock-options ont été complètement détournées car à la base elle devait être une alternative au PME montantes et start-up pour attirer des dirigeants, pour compenser une rémunération trop faible.

J’étais resté sur les grosses sociétés évoqués par l’article des Echos de zParisien. :-)

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#13 13/06/2014 18h50

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Bonne nouvelle, Société Générale compte revoir à la baisse ses pratiques excessives d’opérations d’actionnariat salarié:
offres annuelles d’actions SG à prix très décoté aux salariés, chacune des vingt dernières années - Désormais, ce serait une fois tous les trois ans et non plus tous les ans.
La Société Générale révise en baisse sa politique d’actionnariat salarié

Ces opérations diluent vraiment trop les autres actionnaires, sans pour autant rendre les salariés SG plus motivés et plus productifs.

Dans un grand groupe, l’actionnariat salarié n’est à encourager que s’il s’agit de passer de 0 ou 1% à 3% du capital. Au delà, c’est abusif, même si c’est hélas légal.
Il faudrait qu’un jour la loi française interdise l’actionnariat salarié à prix décoté au delà de 3%, sauf si une AGE des actionnaires l’approuve à une grande majorité (disons 80%). Pourquoi un seuil aussi haut? c’est parce que dans les grands groupes, la majorité du capital est souvent entre les mains d’institutionnels (assureurs, gérants de fonds, etc.) pesant chacun quelques pourcents du capital et qui ne veulent pas se faire mal voir par le management. Résultat: le management, par exemple celui de SG, peut faire pratiquement tout ce qu’il veut.

Autre exemple montrant l’absence de lien entre ces cadeaux aux salariés et leur motivation: Rhodia (ex-Rhône-Poulenc), groupe français de chimie coté jusqu’en 2011, avait des résultats financiers oscillant selon les années entre médiocres et catastrophiques. Le management pratiquait l’actionnariat salarié, profitant du fait que le capital était dispersé surtout entre institutionnels peu regardants.
Eté 2011: le chimiste belge Solvay achète Rhodia (OPA). Depuis cette date, les performances de Rhodia se sont fortement améliorées, alors même qu’il n’y a plus d’opérations d’actionnariat salarié!(les  familles fondatrices de Solvay, pas folles, ne veulent pas de ces opérations pour ne pas se faire diluer).

Dernière modification par parisien (13/06/2014 18h54)

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#14 04/07/2014 15h18

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InvestisseurHeureux a écrit :

Thierry Breton n’a pas démérité non plus sur ses stock-options durant sa présidence à Atos.

Déterrage
Il vient d’exercer son plan de stocks options, il possède 336 000 actions valorisées à 21.5 millions d’€, le titre a triplé depuis son arrivée en 2008, mais il sera imposé à 71% donc empocherait environ 6 millions.


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#15 04/07/2014 15h52

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Pour parler des dirigeants gourmands, il y a ceux de NAT ( Nordic American Tanker ) qui font des augmentations de capital récurrentes et s’octroient au passage un pourcentage des nouvelles actions ainsi émises.

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#16 05/07/2014 14h15

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Job a écrit :

InvestisseurHeureux a écrit :

Thierry Breton n’a pas démérité non plus sur ses stock-options durant sa présidence à Atos.

Déterrage
Il vient d’exercer son plan de stocks options, il possède 336 000 actions valorisées à 21.5 millions d’€, le titre a triplé depuis son arrivée en 2008, mais il sera imposé à 71% donc empocherait environ 6 millions.

Très intéressant.

D’autant plus quand on sait que les manager des différents business Atos France (et probablement ailleurs) font de la retape auprès des grands acteurs du secteur (IBM, HP, EMC etc …) pour que ceux ci leur confient en sous traitance certaines affaires qu’ils ont gagnées. Affaires gagnées parfois aussi contre ATOS.

On verra les prochains résultats d’ATOS, mais j’ai l’impression qu’il y a du pâté dan la gamelle.

Nous vivons une époque formidable.

A+
Zeb


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#17 01/11/2014 11h03

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Les années passent (le premier message ci-dessus date de 2010) et les pratiques dilutives de certaines sociétés françaises dénoncées ci-dessus ne s’améliorent pas, sauf cas de la Société Générale.

Et le pire est que l’actionnariat salarié est un des rares domaines où la droite et la gauche sont d’accord, alors que c’est très mauvais tel que c’est pratiqué en France:
- pour convaincre les salariés d’acheter des actions nouvellement émises à leur intention, on leur fait des rabais et des décote tellement élevés que l’actionnaire non salarié est dilué
- et le salarié n’est pas réellement placé dans la situation d’un vrai actionnaire, car il bénéficie souvent de mécanisme le protégeant contre la baisse du cours.

Bref, un tel actionnariat salarié est très mauvais et ne peut être toléré à la rigueur que si c’est pratiqué à petite dose. Alors que Vinci ou Eiffage par exemple le pratiquent à hautes doses.

Comment lutter contre cela, sachant que voter contre en AGE est illusoire: les sociétés qui ont ces pratiques ont un actionnariat dispersé, la majorité de leur capital étant détenue par des institutionnels qui s’en moquent - à tort - . A l’inverse, et comme c’est évident quand on y réfléchit, aucune société dont le capital est contrôlé par une personne ou une famille n’accepte ces pratiques.

Dans l’attente d’un changement de loi, forcément lointain, plus on parle de ces pratiques, et plus les analystes et les investisseurs en seront conscients et appliqueront des décotes de 15% sur le cours des sociétés qui en abusent comme Vinci, Eiffage voire Axa. Du coup les dirigeants de ces sociétés seront obligés de se modérer, comme cela est arrivé récemment chez Société Générale.

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#18 01/11/2014 12h01

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parisien a écrit :

[…] Alors que Vinci ou Eiffage par exemple le pratiquent à hautes doses. […]

Pour le cas de Vinci que je connais de l’intérieur, la situation est de moins en moins favorable aux salariés au fil du temps: l’abondement est réduit année après année et les plans de souscription à capital garanti ou avec effet de levier n’existent plus depuis des lustres. L’intérêt principal pour le salarié est qu’il investit à un cours fixé à l’avance, donc en cas de forte hausse il peut bénéficier d’un rabais important au moment de son achat réel, mais avec l’obligation de conserver les titres 5 ans.

Par contre, les dirigeants s’arrosent allègrement d’actions gratuites (dirigeants au sens large, jusqu’au directeur de filiale) et mènent un train de vie élevé, à mon sens c’est plutôt là que sont les abus du point de vue de l’actionnaire.

Dernière modification par orscand (01/11/2014 12h03)

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#19 01/11/2014 13h10

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@Orscand,

Nous sommes d’accord.
Comme le début de ce fil l’indique clairement, les abus et dilutions ne viennent pas seulement des formulaires d’actionnariat proposées à tous les salariés mais aussi (et parfois surtout, dans certaines sociétés) des stock options et des actions gratuites des dirigeants, si c’est au delà disons de 0,5% du capital/an.

Vous dites que chez Vinci, les formules d’actionnariat salariés pour le tout venant des salariés sont devenues moins intéressantes au fil du temps. Je dirais: heureusement, il était temps que cette dilution énorme et répétée commence à ralentir.
Autant il est légitime pour une société dont les salariés détiennent 0% du capital de diluer les non salariés pour porter le taux de détention à 2 ou 3%; autant il est illégitime pour une société où ce taux est déjà à 5%, ou 10%, ou 20% (Eiffage par ex.) de diluer les non salariés pour augmenter ce taux.

Attention: si les salariés veulent monter à 10% ou 20% en achetant des actions en bourse au prix du marché, je n’ai rien contre. Mais il ne faut pas le faire en ayant des rabais et des décotés payés par l’entreprise et donc par les actionnaires non salariés.

Dernière modification par parisien (01/11/2014 13h11)

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#20 02/11/2014 17h49

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Je suis du même avis, les dirigeants de ces entreprises et de bien d’autres comme les entreprises de la High tech (IBM, HP, EMC, Yahoo, Google etc …. liste non exhaustive) sont de fieffés manipulateurs.

Sous prétexte de la pression des actionnaires, ces dirigeants prennent des décisions qui vont à l’encontre de l’entreprise et donc de leurs actionnaires à long terme. Alors, certes, certains fonds activistes sont de véritables calamités. Chez HP, avec 1% du capital, l’activiste Withworst fait la pluie et le beau temps, ce qui me parait abusif. Maintenant, que font les 99% d’actionnaires restant ?
Et bien ces moutons de Panurge votent allégrement les propositions de primes, stock options et autres bonus des cadres dirigeants de l’entreprise. Un comble ! Ces actionnaires votent contre leurs propres intérêts qui seraient de mettre un peu le nez dans tous ces abus et qui feraient que ces dirigeants ne fassent pas un "pile je gagne, face tu perds".

Personnellement, je suis écœuré du comportement des dirigeants de l’entreprise pour laquelle je travaille depuis 16 ans, du discours affiché par ces personnes et des actions contradictoires que je vois mettre en face de ces discours. Je suis actuellement en train de solder le peu d’actions que je possédais de mon entreprise. Psychologiquement c’est important.

Pour les hauts dirigeants, les plans d’achat d’actions des salariés ont également un gros avantage. C’est de contrecarrer la prise de pouvoir par certains actionnaires. On peu penser aux nominations au conseil d’administration de représentants d’actionnaires activistes ou tout simplement de personnes qui souhaiteraient changer des choses qui ne seraient pas du goût des dirigeants. Idem pour une tentative d’OPA. Et j’oublie certainement beaucoup de cas.
D’une manière générale, le salarié n’aime pas le changement, il est réfractaire à tout changement stratégique, toute remise en cause de son "traintrain" quotidien (comme tout le monde je fais aussi partis de ces gens la).
Avec un actionnariat salarié fort, le dirigeant se protège en manipulant ses salariés. Il lui suffit de décréter que l’activiste ne veut que le dépeçage de l’entreprise au détriment des salariés, ou bien que l’OPA est hostile et mènera le salarié à Pole Emploi. Le dirigeant dispose la d’une force importante d’opposition à la remise en cause de ses propres intérêts. Pour moi, à de très rares exceptions, la seule motivation des plans d’actionnariat très favorables aux salariés est bien la : protéger les dirigeants en place. On pourrait qualifier cela de de corruption passive, sans que le salarié en soit forcement conscient.

Maintenant, tout n’est pas noir non plus dans toutes les entreprises, mais le thème de la file est de dénoncer les abus.

A+
Zeb


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#21 02/11/2014 19h07

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@zeb: tout à fait d’accord.

Les dirigeants de certaines entreprises cotées mettent en place des formules d’actionnariat dilutives au détriment des actionnaires non salariés:

- en faveur des dirigeants eux-même: pour s’enrichir sans prendre beaucoup de risque

- et en faveur du reste des salairiés, pour des montants individuels bien moindres  évidemment, non pas pour enrichir les salariés non dirigeants, mais pour bloquer une partie du capital dans le plan d’épargne entreprise. Et ce bloc d’actions votera toujours aux AG en faveur du PDG même s’il est mauvais et donc permet à ce dernier de protéger son poste.

Dernière modification par parisien (02/11/2014 19h09)

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#22 03/11/2014 00h06

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Je ne suis pas vraiment d’accord avec :

parisien a écrit :

Autant il est légitime pour une société dont les salariés détiennent 0% du capital de diluer les non salariés pour porter le taux de détention à 2 ou 3%; autant il est illégitime pour une société où ce taux est déjà à 5%, ou 10%, ou 20% (Eiffage par ex.) de diluer les non salariés pour augmenter ce taux.
Attention: si les salariés veulent monter à 10% ou 20% en achetant des actions en bourse au prix du marché, je n’ai rien contre. Mais il ne faut pas le faire en ayant des rabais et des décotés payés par l’entreprise et donc par les actionnaires non salariés.

zeb a écrit :

Je suis du même avis, les dirigeants de ces entreprises et de bien d’autres comme les entreprises de la High tech (IBM, HP, EMC, Yahoo, Google etc …. liste non exhaustive) sont de fieffés manipulateurs.

Y a-t-il à votre avis un plus gros "appauvrissement" des actionnaires non salariés en augmentant significativement les salaires dans l’entreprise, ou en permettant aux salariés (dirigeants inclus) d’acquérir des actions à prix favorables ? La réponse n’est de loin pas binaire.

A votre avis, qui donc crée de la valeur dans ces entreprises (par ex. IBM, HP, EMC, Yahoo, Google etc.) ? Moi je dirais que ce sont les salariés, dirigeants inclus, et que les actionnaires apportent aussi leur part. Il faut donc trouver une manière de partager cette valeur ensuite (entre salaires et autres ’avantages’ pour les salariés, et dividendes et revalorisation des actions pour les actionnaires), où chacun trouve son compte.   

Les attributions d’actions à prix favorables sont approuvées par les AG des actionnaires. Donc si une majorité les vote, c’est que la majorité des actionnaires considère que ce n’est pas à leur désavantage…
Que parisien, ou zeb, ou d’autres, comme actionnaires ultra-minoritaires, ne soient pas d’accord et désapprouvent, je peux le comprendre. Ils ont alors le choix entre accepter cette décision de la majorité, et céder leurs actions, ou encore (mais ceci est assez inaccessible) constituer un groupe majoritaire qui déciderait autrement.

Il est facile de dénoncer les contrats des autres (et la possibilité pour des salariés d’obtenir des actions à prix avantageux en fait quelque part partie), sous prétexte qu’ils seraient déséquilibrés. 

Je ne pense pas que les actionnaires salariés voteront systématiquement en faveur d’un mauvais dirigeant, juste pour préserver leurs postes. La gouvernance exercée par des actionnaires salariés (toute comme celle exercée par les autres actionnaires) pourra être bonne ou moins bonne selon les circonstances, mais un alignement systématique avec les dirigeants me semble une fiction.

@zeb : Vous dites être "écœuré du comportement des dirigeants de l’entreprise pour laquelle je travaille depuis 16 ans", et solder le peu d’actions que vous possédez de cette entreprise. Votre logique va-t-elle jusqu’à rechercher un poste ailleurs ? (si le vers est vraiment dans le fruit…) (si vous adhérez aussi peu aux valeurs qui dirigent votre entreprise, ce serait peut-être mieux, pour vous, .. et même pour votre future ex-entreprise).


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#23 03/11/2014 00h45

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GbL,

Il y a une dizaine d’erreurs dans votre réponse.
En voici quelques unes (pour rappel, toute cette discussion concerne l’actionnariat salarié à la française - donc je ne parlerai ici que de cas français):

- vote des salariés actionnaires: les actions émises avec un rabais sont placées dans le PEE, bloquées 5 ans dans un FCP et le plus souvent, c’est le conseil de surveillance (représentants de la direction et des syndicats) qui vote globalement pour ce bloc d’actions et non chaque salarié pour sa quote-part. Avec un tel système, le conseil de surveillance aura tendance quasi toujours (et cela a toujours été vérifié en France) à voter pour le PDG,. Et c’est bien pour cela que certains PDG cherche à développer l’actionnariat salarié (cf. Eiffage en 2006-2008, où le PDG a utilisé les actions des salariés comme bouclier pour résister à l’offensive de Sacyr).

- lien entre performance de la société et actionnariat salarié: AUCUN. Ce n’est pas parce qu’ue société développe fortement l’actionnariat salarié que ses performances augmentent. Quelques exemples : SG a entre 1993 et 2013 développé énormément les opérations d’actionnariat salarié, Crédit Agricole aussi mais dans un degré moindre et BNP Paribas beauoup moins. Mais c’est BNP Paribas qui s’est montré la plus performante, que ce soit en terme d’évolution du cour de bourse ou des agrégats comptables. Le seul domaine où le système SG a été efficace c’est faisant échouer l’OPA de BNP P. sur SG. Mais pas d’effet sur la performance de SG.

Autre exemple, cité ci-dessus, montrant l’absence de lien entre ces cadeaux aux salariés et la motivation de ces derniers: Rhodia (ex-Rhône-Poulenc), groupe français de chimie coté jusqu’en 2011, avait des résultats financiers oscillant selon les années entre médiocres et catastrophiques. Le management pratiquait l’actionnariat salarié, profitant du fait que le capital était dispersé surtout entre institutionnels peu regardants.
Eté 2011: le chimiste belge Solvay achète Rhodia (OPA). Depuis cette date, les performances de Rhodia se sont fortement améliorées, alors même qu’il n’y a plus d’opérations d’actionnariat salarié!(les  familles fondatrices de Solvay, pas folles, ne veulent pas de ces opérations pour ne pas se faire diluer).

Une des raisons permettant de mieux comprendre cela est que l’avantage donné à un salarié n’est proportionnel ni aux responsabilités du salarié ni même à sa rémunération.
En effet, tout salarié (et même retraité - là on atteint le sommet du ridicule en permettant à un retraité parti par ex. depuis 15 ans la possibilité de souscrire lui-aussi à des actions avec un rabais de 20%. Où est l’impact sur la motivation de l’entreprise?) peut participer à chaque opération d’actionnariat salarié pour le montant qu’il veut, avec un plafond élevé de 25% du salaire brut annuel.
Du coup, la secrétaire à impact négligeable sur la société va peut-être participer à hauteur de ce plafond élevé, avec de l’argent fourni par son conjoint non salarié mais flairant la bonne affaire. A l’inverse, le jeune ingénieur de recherche peut-être crucial pour l’entreprise ne participera pas ou à peine, car il n’a pas d’argent qu’il peut bloquer 5 ans …

Autre argument: s’il est vraiment utile d’avoir de l’actionnariat salarié, au delà du seuil de 3% du capital qui est pour moi suffisant pour que les salariés se sentent symboliquement co-propriétaires de l’entreprise, comment alors se fait-il que ce soit très peu répandu dans les entreprises cotées familiales (ie, contrôlées par une famille ou un individu)? En effet, l’expérience montre que l’actionnariat salarié se développe surtout dans des sociétés à capital éclaté, où les dirigeants peuvent diluer les actionnaires à leur guise, car pas de contre-pouvoir chez les actionnaires.

Je pourrai continuer longtemps en répliquant à vos arguments, mais vu l’heure, je préfère un sommeil bien mérité …

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#24 03/11/2014 01h22

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Je ne nie pas que certaines distributions d’actions à prix avantageux aux salariés permettent aux dirigeants de consolider leur pouvoir. Mais ce n’est pas aussi systématique que vous semblez le considérer.

Je remarque que (sauf erreur de ma part) vous n’avez discuté qu’un seul de mes paragraphes :

GoodbyLenine a écrit :

Je ne pense pas que les actionnaires salariés voteront systématiquement en faveur d’un mauvais dirigeant, juste pour préserver leurs postes. La gouvernance exercée par des actionnaires salariés (toute comme celle exercée par les autres actionnaires) pourra être bonne ou moins bonne selon les circonstances, mais un alignement systématique avec les dirigeants me semble une fiction.

et en vous limitant à des cas de bigcap françaises où les dirigeants ont réussi à circonscrire les votes des actionnaires salariés.

J’ai souscrit à des actions à prix avantageux, et ce n’était pas toujours le "conseil de surveillance du FCP" qui votait (par ex. j’ai eu des actions Vivendi, pour lesquelles je pouvais voter en AG). J’ignore par contre s’il est encore possible de proposer des actions ainsi aux salariés (et sans doute, pas mal de dirigeants préfèrent passer par un FCP).

Vous semblez ne connaitre que des exemples où il n’y a eu aucun lien entre performance de la société et actionnariat salarié. Pour ma part, j’ai connu plusieurs entreprises (certes, pas des bigcap) où ce lien était très clair, et où les salariés avaient + de 3%. Vous croyez que par exemple Steria aurait aussi bien réussi si ses salariés n’avaient pas été autant au capital.

Par ailleurs, vous semblez vous contredire en écrivant "l’avantage donné à un salarié n’est proportionnel …/… ni même à sa rémunération." et "tout salarié ../… peut participer à chaque opération d’actionnariat salarié pour le montant qu’il veut, avec un plafond de 25% du salaire brut annuel". C’est donc proportionnel au salaire brut, non ?

En ce qui concerne le moindre développement de l’actionnariat salarié dans les entreprises familiales :
  - je n’ai pas d’étude comparative (en avez-vous ?);
  - je suppose que la problématique du contrôle du capital est pour elles très différente (déjà maintenir une cohérence au sein de la famille est souvent un enjeu) de celle des autres entreprises, d’où leurs choix différents.
  - la gouvernance et la relation entre la "famille" et les salariés est bien souvent assez différente, tout comme la manière d’emporter l’adhésion des salariés, que celle des autres entreprises à capital non familial.


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#25 03/11/2014 08h46

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GoodbyLenine a écrit :

en vous limitant à des cas de bigcap françaises

C’est bien ce que j’avais en tête. L’actionnariat salarié tel que pratiqué dans les large et midcaps françaises est choquant, dilutif et le plus souvent spoliateur même si c’est hélas légal.
Le cas des start-ups ou des small caps est différent, où un actionnariat salarié pratiqué à la française (en diluant les autres actionnaires) peut parfois être justifié, si c’est fait avec modération. C’est en fait à juger au cas par cas.

GoodbyLenine a écrit :

Vous croyez que par exemple Steria aurait aussi bien réussi si ses salariés n’avaient pas été autant au capital.

Je ne trouve pas que Steria ait réussi mieux que d’autres SSII. Et le cours de bourse, dont en particulier la baisse a été très forte entre 2007 et 2009, plus que la moyenne des SSII, n’est pas très flatteur depuis 2007.
En tout cas, l’actionnariat salarié était peut-être (cela reste à prouver) une bonne chose tant que Steria était assez petite, mais c’était devenu plutôt mauvais ensuite.

GoodbyLenine a écrit :

Par ailleurs, vous semblez vous contredire en écrivant "l’avantage donné à un salarié n’est proportionnel …/… ni même à sa rémunération." et "tout salarié ../… peut participer à chaque opération d’actionnariat salarié pour le montant qu’il veut, avec un plafond de 25% du salaire brut annuel". C’est donc proportionnel au salaire brut, non ?

Aucune contradiction en réalité.
Le plafond dépend du salaire, mais il est tellement élevé (chaque année: 25% du salaire brut annuel) que peu peuvent l’atteindre et heureusement, sinon la dilution serait encore plus massive.
Et du coup:
- la secrétaire (si elle a des moyens financiers autres que son salaire, par ex. mari à meilleure situation ou patrimoine personnel) participe parfois davantage que l’ingénieur, car elle flaire une bonne opération financière et elle revendra ses actions dès que possible, 5 ans ou même avant en profitant des nombreux cas de déblocage anticipé
- les salariés ne tiennent pas compte des avantages des opérations d’actionnariat salarié car ils ne sont pas certains qu’ils vont y participer. On n’a jamais vu un salarié rejoignant Vinci par ex. accepter un salaire un peu plus faible car il bénéficiera de l’actionnariat salarié.
Donc, contrairement à ce que vous écriviez, tout cela ne fait pas économiser un centime sur les salaires. Les salariés ont le beurre et l’argent du beurre. Donc pourquoi mettre en place ces opérations?

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