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Portefeuille IH - Août 2016

01/08/2016 - 2437 € de dividendes bruts mensuels, 525 k€ de capital

87e mois de reporting (plus de sept ans de transparence et partage) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne de deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.

Pour rappel, le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.

Dividendes d’actions cotées perçus

Après l’arrêt de mon activité principale fin 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mes actions, dont sociétés immobilières cotées, et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.

Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2437 € en juillet 2016.

Calendrier des dividendes :

Dépendance des dividendes :

On notera une forte dépendance, assumée, aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et à la société de prêts hypothécaires CYS.

Performance

Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.

Le portefeuille reprend 5,44% ce mois-ci, avec une valeur de part dépassant de nouveau les 180.

Evolution de la valeur de la part :

Evolution de la performance mensuelle sur les 87 mois de reporting :

Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelle que soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).

Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.

Allocation stratégique

J’avais prévu d’arrêter mon activité principale à quarante ans, en 2019, avec un capital de 600 k€.

Je l’ai stoppée fin 2013 à trente-quatre ans, avec un capital de “seulement” 450 k€ (aujourd’hui 535 k€), fruit de mon épargne et investissements (ni aide, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études, etc.).

Aussi, l’allocation stratégique s‘écarte nettement de celle préconisée dans mon livre, en étant plus agressive (allocations obligataires et monétaires réduites à leur portion congrue) et plus concentrée (forte sensibilité aux devises étrangères et à l’immobilier canadien et américain) :

A ce capital s’ajoute toutefois une participation dans une TPE française (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Livrets (≈0 k€)

La rentabilité des livrets est devenue extrêmement faible.

Ces 0 k€ correspondent à la trésorerie “boursière” en attente d’investissement, actuellement quasi nulle.

La trésorerie d’usage quotidien, disponible sur mes comptes courants, n’est pas comptabilisée dans ce reporting.

Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)

Mes fonds euros sont :

  • eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
  • Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo

La seule chose qui m’empêche de tout liquider sont les montants minimaux requis pour ne pas avoir à clôturer l’assurance-vie et perdre les bénéfices liés à l’ancienneté.

Produits de taux (≈35 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Quoique cela soit discutable, mon investissement dans la société CYS peut être assimilé à un placement dans un fonds fermé obligataire avec effet de levier. En effet, CYS détient un portefeuille d’actifs constitué de prêts hypothécaires résidentiels titrisés garantis par l’Etat américain (cf. Sociétés de prêts hypothécaires).

Immobilier (≈279 k€ d’immobilier coté)

Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :

Dans le détail :

Ces foncières cotées sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Digital Realty est un fournisseur de solutions de centres de données informatiques et de services de colocation [de centres de données informatiques]. Si la société a le statut de REIT, je la classe comme une société des technologies de l’information plutôt qu’immobilière.

Actions (≈533 k€ dont 279 k€ d’immobilier coté et 35 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Allocation sectorielle :

Allocation opérationnelle :

Ces actions sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Société non cotée

Je suis coactionnaire à 50% d’une TPE (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Compte tenu d’un environnement très concurrentiel (spécialement avec une réglementation défavorable aux acteurs français), sa profitabilité est modeste et d’ailleurs pas nécessairement pérenne, néanmoins ses dividendes couvrent actuellement mes besoins quotidiens et me permettent de réinvestir librement ceux du portefeuille d’actions.

Par ailleurs, cette participation n’est pas comptabilisée dans la performance ou l’allocation stratégique, mais relativise la surpondération patrimoniale en dollars américains et canadiens.

Commentaire de gestion

Rente mensuelle via les dividendes d’actions cotées

En base mensuelle, le montant des dividendes bruts perçu est d’approximativement 2437€.

Plusieurs sociétés en portefeuille sont directement soumises aux aléas des prix des matières premières :

Par conséquent, si le cours de l’une ou l’autre de ses matières premières restait durablement “bas”, les profits et ipso facto, les dividendes, des sociétés en question seront nécessairement abaissés. Pour maintenir, malgré tout, leur dividende, ces sociétés peuvent accroître leur endettement, mais ce n’est pas tenable à long terme.

D’autres sociétés ont un taux de distribution relativement élevé qui supporterait mal une éventuelle réduction de leurs profits, même temporaire :

Certaines sociétés ont naturellement des profits et un dividende volatile :

Les autres sociétés en portefeuille devraient voir leur dividende s’apprécier année après année.

Ainsi, dans leur ensemble, tout cela devrait plus ou moins se compenser et la rente devrait être relativement pérenne sur le long terme, quoique j’escompte continuer à diversifier celle-ci dans le futur.

Valorisation du capital

Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle des sociétés et ipso facto, leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.

Or, appréhendé dans son ensemble, j’ai peu d’inquiétude sur ce sujet compte tenu des sociétés présentes en portefeuille (cf. Caractéristiques des actions avec un dividende pérenne et supra).

Ceci étant dit, la valorisation du portefeuille d’actions peut être particulièrement volatile, notamment en fonction de l‘évolution des prix des matières premières (pétrole, gaz, potasse…) et ipso facto des entreprises directement ou indirectement liés à celles-ci.

Stratégie de gestion

Mon univers d’investissement est celui des grosses capitalisations boursières (au moins 10 Md€ pour les sociétés “classiques”, au moins 2 Md€ pour les foncières cotées), parmi les leaders sur leur marché, avec des avantages concurrentiels, profitables, et une politique de versement de dividendes attractive.

Puisque mon objectif de rente mensuelle de deux SMIC nets est quasi atteint, je reviens progressivement à plus de diversification, afin de sécuriser ce revenu en évitant une dépendance trop forte à quelques sociétés.

Ainsi, les opérations de ce mois-ci ont été nombreuses et sont détaillées dans ce message.

Réponses aux questions fréquentes

N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” est majoritairement en USD, CAD et GBP ?

Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.

Les États-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.

Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.

Votre rente mensuelle est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !

Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.

L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.

Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?

La vie en Espagne (cf. Valencia : super climat, bon marché et agréable à vivre), ou ailleurs, est aussi notoirement moins chère qu’en France.

Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc. ?

L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.

Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).

N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?

Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.

Par contre, je m’efforce de réduire progressivement la dépendance aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et CYS.

N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?

Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier définitivement au Portugal ou dans le pays approprié à ce moment-là.

Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j’avais une activité à temps plein et payait environ 15 k€ d’impôts sur le revenu chaque année.

N’avez-vous pas peur ?..

Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).

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11 commentaires

Commentaire
1) GBL
06/08/2016
Maintenant que la décote sur ANR de VEREIT a fondu, n'êtes vous pas tenté de rééquilibrer, de diminuer cette ligne (1/3 du portefeuille...) pour faire grossir d'autres lignes de REIT ?
Réponse de Philippe
Philippe
06/08/2016
Bonjour GBL,

Je suis coincé par la fiscalité.

Je gère depuis des années astucieusement mes moins-values et plus-values, en externalisant régulièrement mes moins-values.

Ça a été le cas sur CYS et VEREIT.

Mais du coup, même si les cours actuels sont proches de mon PRU "d'investisseur", mon PRU fiscal est bien en-deçà.

Comme en plus, une grosse partie des moins-values externalisées a été mangée par les plus-values réalisées sur diverses cessions complètes ou partielles (Digital Realty Trust, Gagfah...), me voici maintenant "collé".

Mais, cela n'a rien de dramatique, car tout à fait en phase avec mon optique buy & hold et VEREIT est en train de devenir une foncière "père de famille".

Bon week-end,

Philippe
Commentaire
3) Antonio
09/08/2016
Bonsoir Philippe
Bravo pour votre travail et transparence qui montre que le travail paye et chacun peut avancer à son rythme tout en construisant du solide.
Je retrouve IBM qui est une position dont le dividende augmente rapidement vu la politique de rachats d'actions actuellement que j'ai en direct et aussi à travers Berkshire dont je suis actionnaire depuis très longtemps.
Au-delà d'un certain montant la fiscalité compte et de ce fait le PEA et Asurance vie sont de bonnes alternatives mais pas en actions étrangères ce qui est bien dommage.
En tout cas bravo pour votre suivi qui est vraiment remarquable pour qui veut apprendre et progresser.
amicalement
Antonio.
Commentaire
4) Happy75
10/08/2016
Bonjour Philippe,

Je tiens tout d'abord à vous remercier pour l'ensemble de vos travaux et le partage de votre aventure de rentier.

J'ai acheté votre premier livre il y a quatre ans et il a complètement changé ma vision de l'investissement.

Il faut, je pense, une certaine dose de courage pour passer du rêve d'une vie de rentier à la réalité, vous l'avez fait. J'espère avoir le même courage que vous un jour ;) !

En lisant votre reporting de ce mois, je me suis demandé si la comparaison de votre portefeuille (composé presque exclusivement d'actions) avec le fond Carmignac Patrimoine (composé pour moitié d'actions et pour autre moitié d'obligations) a encore du sens ?

Ne devriez vous pas aujourd'hui comparer la performance de votre portefeuille avec celle d'un indice (avec dividendes réinvestis) comme le font tous les fonds ?

Je m'excuse par avance si cette question a déjà été abordée, je suis un petit nouveau sur votre site ;) !

Très cordialement.

Happy75
Réponse de Philippe
Philippe
10/08/2016
Bonjour,

Merci !

Vous avez raison, la comparaison avec Carmignac Patrimoine n'est plus vraiment pertinente à présent, mais une comparaison avec un indice n'aurait pas non plus grand sens sur la période 2009-2014.

Comme on soulève régulièrement ce point, je pense que cela finira que je ne comparerai avec plus rien du tout prochainement !

Bien cordialement,

Philippe
Commentaire
6) MisterVix
17/08/2016
Bonjour

Pour ma part je trouve qu'il est intéressant de se comparer à un gestionnaire de fond reconnu, quand bien même il ait moins la côte qu'il y a quelques années.

Si les gérants font mieux que nous (on sait que ce n'est pas toujours le cas...), alors nos efforts sur ce forum sont inutiles.

Un indice, c'est sans doute intéressant pour un investisseur ultra passif, mais je trouve intéressant de mesurer un gestionnaire à un autre gestionnaire.
Commentaire
7) VbVALEUR
17/08/2016
Le partage et la qualité des interventions de l'IH rendent toutes comparaisons inutiles , il détaille et explique son processus d'investissement et pour ma part cela me suffit pleinement , pas besoin de se rendre malade en se comparant à intel ou intel si Buffet y avait consacré trop d'importance pendant les années ou la bulle internet prenait de l'ampleur il aurait probablement eu une rentabilité plus modeste .
Commentaire
8) Happy75
17/08/2016
Bonjour MisterVix,

Je vous rejoins dans le sens ou je pense qu'il vaut mieux comparer sa performance à un fond (qui plus est renommé) qu'à rien.

Cordialement.
Commentaire
9) symon
23/08/2016
Bonjour et merci pour votre audace et votre régularité, c'est un plaisir de voir votre stratégie porter ses fruits! et je m'en inspire fortement.
Par contre je suis curieux quand vous dites avoir constitué un capital de 450K en 14 ans par la seule force de votre travail? vous avez été freelance très rapidement j'imagine afin de pouvoir dégager presque 32K/an ?

merci et au plaisir de vous lire chaque semaine.
Commentaire
10) YoLaTengo
26/08/2016
C'est vrai que c'est impressionnant de constituer 450K€ de capital en seulement 14 ans...
Pouvez-vous nous en dire plus sur la méthode que vous avez appliqué pour arriver à un tel résultat?
Une autre stratégie boursière basée sur la recherche de plus-value?
Uniquement le résultat de votre épargne sur vos revenus professionnels?

Merci d'avance,
Bien à vous
Réponse de Philippe
Philippe
27/08/2016
Bonjour,

Les 450 k€ ont été obtenus avec de l'épargne et +Values boursières.

Cordialement,

Philippe

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