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Portefeuille IH - Février 2016

01/02/2016 - 2670 € de dividendes bruts mensuels, 429 k€ de capital

81e mois de reporting (plus de six ans de transparence et partage) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne de deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.

Dividendes d’actions cotées perçus

Après l’arrêt de mon activité principale en 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mes actions, dont sociétés immobilières cotées, et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.

Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2670 € en janvier 2016.

Calendrier des dividendes :


(reporting généré par l’application xlsPortfolio)

Dépendance des dividendes :


(reporting généré par l’application xlsPortfolio)

On notera une forte dépendance, assumée, aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et CYS.

Performance

Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.

Le portefeuille Patrimoine perd 1,5% en janvier et s‘éloigne à nouveau de son plus haut d’avril 2015.

Evolution de la performance mensuelle sur les 81 mois de reporting :

Evolution de la valeur de la part :

Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelque soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).

Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.

Allocation stratégique

J’avais prévu d’arrêter mon activité principale à quarante ans, avec un capital de 600 k€.

Je l’ai stoppée à trente-quatre ans, avec un capital de “seulement” 450 k€ (aujourd’hui 429 k€), fruit de mon épargne et investissements (ni aide, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études, etc.).

Aussi, l’allocation stratégique s‘écarte nettement de celle préconisée dans mon livre, en étant plus agressive (allocations obligataires et monétaires réduites à leur portion congrue) et plus concentrée (forte sensibilité aux devises étrangères et à l’immobilier canadien et américain) :

A ce capital s’ajoute ma participation dans une TPE française (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Livrets (≈0 k€)

La rentabilité des livrets est devenue extrêmement faible.

Ces 0 k€ correspondent à la trésorerie “boursière” en attente d’investissement, actuellement quasi nulle.

La trésorerie d’usage quotidien, disponible sur mes comptes courants, n’est pas comptabilisée dans ce reporting.

Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)

Mes fonds euros sont :

  • eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
  • Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo

La seule chose qui m’empêche de tout liquider sont les montants minimaux requis pour ne pas avoir à clôturer l’assurance-vie et perdre les bénéfices liés à l’ancienneté.

Produits de taux (≈28 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Quoique cela soit discutable, mon investissement dans la société CYS peut être assimilé à un placement dans un fonds fermé obligataire avec effet de levier. En effet, CYS détient un portefeuille d’actifs constitué de prêts hypothécaires résidentiels titrisés garantis par l’Etat américain (cf. Sociétés de prêts hypothécaires).

Immobilier (≈228 k€ d’immobilier coté)

Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :


(graphique généré par l’application xlsPortfolio)

Dans le détail :

Ces foncières cotées sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Digital Realty est un fournisseur de solutions de centres de données informatiques et de services de colocation [de centres de données informatiques]. Si la société a le statut de REIT, je la classe dorénavant comme une société des technologies de l’information plutôt qu’immobilière.

Actions (≈427 k€ dont 228 k€ d’immobilier coté et 28 k€ d’une société de prêts hypothécaires)

Allocation sectorielle :


(graphique généré par l’application xlsPortfolio)

Allocation opérationnelle :


(reporting généré par l’application xlsPortfolio)


(reporting généré par l’application xlsPortfolio)

Ces actions sont détenues sur un compte-titres chez Binck.

Société non cotée

Je suis coactionnaire à 50% d’une TPE (cf. supra et infra) dont l’actif principal est un site e-commerce.

Compte tenu d’un environnement très concurrentiel, sa profitabilité est modeste et d’ailleurs pas nécessairement pérenne, néanmoins ses dividendes couvrent actuellement mes besoins quotidiens et me permettent de réinvestir librement ceux du portefeuille d’actions.

Par ailleurs, cette participation n’est pas comptabilisée dans la performance ou l’allocation stratégique, mais relativise la surpondération patrimoniale en dollars américains et canadiens.

Commentaire de gestion

Rente mensuelle via les dividendes d’actions cotées

En base mensuelle, le montant des dividendes bruts perçu est d’approximativement 2670 €.

Les dividendes du mois de janvier ont été réinvestis sur le distributeur américain Walmart (cf. Mouvements du portefeuille Patrimoine).

Mécaniquement, la rente mensuelle aurait donc dû légèrement augmenter, mais elle est en baisse (2670 € vs 2707 € le mois dernier), du fait de la réduction du dividende de la société minière canadienne Potash Corp et d’une évolution défavorable du taux de change de la livre sterling par rapport à l’euro.

Plusieurs sociétés en portefeuille sont directement soumises aux aléas des prix des matières premières :

Par conséquent, si le cours de l’une ou l’autre de ses matières premières restait durablement “bas”, les profits et ipso facto, les dividendes, des sociétés en question seront nécessairement abaissés.

Cela a déjà été le cas pour Kinder Morgan en décembre 2015, pour Potash Corp ce mois-ci et selon toutes probabilités, le dividende de BHP Billiton devrait être réduit dans les mois qui arrivent.

D’autres sociétés ont un taux de distribution relativement élevé qui supporterait mal une éventuelle réduction de leurs profits, même temporaire :

D’autres sociétés, au contraire, devraient voir leur dividende s’apprécier année après année :

Enfin, certaines sociétés ont naturellement des profits et un dividende volatile :

Dans leur ensemble, tout cela devrait plus ou moins se compenser et la rente devrait être relativement pérenne, quoique j’escompte continuer à diversifier celle-ci dans le futur.

Valorisation du capital

Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle des sociétés et ipso facto, leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.

Or, appréhendé dans son ensemble, j’ai peu d’inquiétude sur ce sujet compte tenus des sociétés présentes en portefeuille (cf. Caractéristiques des actions avec un dividende pérenne et supra).

Ceci étant dit, la valorisation du portefeuille d’actions est particulièrement volatile ces derniers mois : après un plus-haut à 549 k€ mi-avril 2015, elle est tombée à 386 k€ mi-janvier 2016 (163 k€ de moins en 9 mois !), et 429 k€ aujourd’hui.

Les cours des matières premières ont enfoncé des plus bas de dix/quinze ans, et même les sociétés pétrolières/minières leaders ont fortement baissé en bourse, en même temps que leur profitabilité. La situation s’inversera quand les cours des matières premières remonteront.

Par contre, les fortes baisses des foncières Cominar, VEREIT et CYS semblent excessives, avec des décotes de 25-35% sur leur actif net réévalué estimé.

Stratégie de gestion

Mon univers d’investissement est celui des grosses capitalisations boursières (au moins 10 Md€ pour les sociétés “classiques”, au moins 2 Md€ pour les foncières cotées), parmi les leaders sur leur marché, avec des avantages concurrentiels, profitables, et une politique de versement de dividendes attractive.

Puisque mon objectif de rente mensuelle de deux SMIC nets est quasi-atteint, je reviens progressivement à plus de diversification, afin de sécuriser ce revenu en évitant une dépendance trop forte à quelques sociétés et aux foncières cotées.

Ce mois-ci, j’ai réinvesti les dividendes perçus dans le distributeur américain Walmart (cf. Mouvements du portefeuille Patrimoine).

Ce renforcement est en phase avec un recentrage progressif vers des sociétés proposant un rendement sur dividende plus faible (3-4%), mais à fort potentiel de croissance (de l’ordre de 5% par an à long terme).

Réponses aux questions fréquentes

N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” est majoritairement en USD, CAD et GBP ?

Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.

Les Etats-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.

Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.

Votre rente mensuelle est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !

Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.

L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.

Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?

La vie en Espagne (Valencia : super climat, bon marché et agréable à vivre), ou ailleurs, est aussi notoirement moins chère qu’en France.

N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?

Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.

Par contre, je m’efforce de réduire progressivement la dépendance aux sociétés immobilières Cominar, VEREIT et CYS.

N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?

Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier définitivement au Portugal ou dans le pays approprié à ce moment-là.

Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j’avais une activité à temps plein et payait environ 15 k€ d’impôts sur le revenu chaque année.

N’avez-vous pas peur ?..

Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).

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6 commentaires

Commentaire
1) misteronline
01/02/2016
Concernant IBM, vous êtes optimistes quant à l'accroissement des dividendes dans les années à venir. Moi-même actionnaire, je suis bien moins confiant. Je doute même que cette société parvienne à se réinventer une nouvelle fois (pour des problèmes d'attraction de talents notamment). Elle est sur un secteur terriblement concurrentiel et ne me semble plus avoir de "moat" comme dans les précédentes décennies. Qu'en pensez-vous ?
Commentaire
2) georges
02/02/2016
Bonjour Philippe,félicitations pour votre suivi de porte feuille dont je m inspire de plus en plus. Que pensez vous de stonemor un MLP qui gère des cimetières et des maisons funéraires aux états unis le dividende est en progression reguliere depuis 10 ans à 8 % aujourd hui. Il n'y a aucun risque de crise dans ce secteur. D'ailleurs en 2008 ils ont augmenté leur dividende comme d'habitude. Ce type de type est comme une obligation car sa volatilité est tres faible.

Bien cordialement
Réponse de Philippe
Philippe
02/02/2016
@misteronline
Le moat décline mais je pense qu'IBM réussira sa transition. Mais je n'ai pas de boules de cristal, juste une conviction.

@georges
StoneMor est un Limited Partnership, avec une fiscalité compliquée pour un résident français, donc je ne m'y suis pas intéressé.
Commentaire
4) gil
07/02/2016
Bonjour

@georges
Quelques red flags sur StoneMore :
http://stage.vuru.co/analysis/STON/economicMoat

Cordialement
Commentaire
5) christophe
23/02/2016
Bonsoir
@philippe
escusez moi mais en quoi StoneMore est compliqué fiscalement pour résident français?

cordialement

christophe
Réponse de Philippe
Philippe
23/02/2016
Il y a 30% de prélèvement US à la source sur le dividende au lieu de 15%.

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